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Vuelta : Drucker ne lâchera rien jusqu’au bout


Jempy Drucker, un compagnon de route sur lequel on peut s'appuyer. (©Bora/BettiniPhoto)

Précieux dans le train du sprinteur Sam Bennett déjà lauréat d’une étape, le coureur luxembourgeois entend bien aller au bout de la course.

Alex Kirsch en témoigne. Jempy Drucker ne dit certainement pas le contraire. Mais le coureur de Bora-Hansgrohe qui dispute sa troisième Vuelta n’est pas du tout surpris par la dureté excessive de l’épreuve. «C’est toujours comme ça ici, sourit-il. Une étape plate sur le Tour d’Espagne, cela n’existe pas, on en bave !»

Mais lundi, le coureur luxembourgeois a reçu sa petite famille du côté de Pau. Largement de quoi lui gonfler le moral déjà requinqué par de bonnes sensations personnelles. «J’avais des craintes avant le départ, mais je me sens bien. Le jour où j’ai le plus souffert, c’était lors de la deuxième étape, à Calpe. Là, j’ai vraiment peiné. Je retrouvais des routes un peu montagneuses que je n’avais plus connues depuis Paris-Nice et je n’étais pas serein à l’arrivée. Puis c’est revenu petit à petit…»

Toutefois, une raideur de nuque consécutive à sa fracture vertébrale survenue en avril persiste et continue à le faire souffrir. «Le terrain est dur donc je fatigue vite de ce point de vue. Mais je m’y attendais», reconnaît-il. Il sait surtout que plus les jours passeront, plus les sensations reviendront. S’il eut l’insigne malchance de retomber à terre, mais sans grande conséquence, lors de son retour à la compétition lors de la Ride London début août, son passage sur le BinckBank Tour était autrement plus redouté.

Il y est sorti avec le sentiment d’avoir survécu aux innombrables embûches. Le plus dur était fait. «Ici, sur le Tour d’Espagne, poursuit Jempy, on sait que c’est moins stressant même s’il faut continuer à faire attention. Mais on est sur un grand tour qui fait la part belle à la montagne.»

«Tout le monde est cramé»

Certes, son équipe Bora a déjà perdu deux éléments (le champion d’Italie Davide Formolo, sur chute, et l’Autrichien Gregor Muhlberger, qui n’avait pas récupéré du Tour de France), mais elle compte sur Jempy Drucker et Shane Archbold pour emmener au sprint Sam Bennett, déjà vainqueur de la 3e étape et deuxième de la suivante, cette fois battu sur le fil par le Néerlandais Fabio Jakobsen. «C’était très satisfaisant pour toute l’équipe et pour moi-même. S’il est bien placé, Sam gagne. À nous de bien faire…», assure encore Jempy Drucker qui poursuit : «Notre équipe est divisée en deux, il y a un bloc autour de Sam pour les sprints et un autre autour de Rafal Majka, huitième du classement général. Il a l’objectif de terminer dans le top 10. Pour le moment, nous sommes dans les clous…»

Bien sûr, l’équipe Bora espère mettre à profit d’autres occasions pour lancer Bennett vers le succès. Le profil de la 12e étape, jeudi du côté de Bilbao, semble idéal. «On verra bien, coupe Jempy Drucker. Ici, je regarde au jour le jour. Il nous faut gérer la faiblesse numérique de notre équipe, la fatigue qui va s’accumuler. Mais, évidemment, on espère qu’il y aura d’autres occasions pour nous.»

Et puis il y a ce constat qui transpire. Le peloton donne dans son ensemble de sérieux signes de faiblesse. «Tout le monde est déjà cramé après neuf jours de course», rigole-t-il. Mais Jempy Drucker n’en démord pas. Il compte bien aller au bout de cette édition. «C’est important pour moi, après mon début de saison perturbé par ma chute à Waregem, je veux aller au bout de la course. Donc je gère étape par étape. Personnellement, je serais bien tenté d’aller dans un coup un jour ou l’autre. Mais j’ai trop peur de payer la note le lendemain, alors je préfère assurer et m’en tenir à mon travail pour Sam. C’est mieux ainsi…»

Denis Bastien

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