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Une qualification « possible » pour l’entraîneur de Strassen (Interview)


Challenge Cup (16e de Finale retour) – Malgré la défaite 3-0 en Bosnie-Herzégovine, l’entraîneur du VCS, Slim Chebbi, estime la qualification possible tout en reconnaissant que le club doit changer sa mentalité.

> Vous préparez-vous à quitter cette compétition européenne ?

Slim Chebbi : Ah non, on veut aller plus loin.

> Cette défaite 3-0 en Bosnie lors du match aller ne vous a donc pas refroidis ?

Au contraire. On pense qu’ils sont du même niveau que nous, mais ils ont été plus consistants et ont fait moins de fautes. On pense toujours que le premier set là-bas nous a été volé par l’arbitre, qui a sifflé deux fautes litigieuses à deux moments critiques. Les joueurs sont remontés à l’idée de montrer qu’ils ne méritaient pas ça.

> Vos statistiques…

(Il coupe) Oui, là-bas, on a fait plus de 40 fautes directes. Ce n’est pas possible à ce niveau-là.

> Au service notamment.

Au service, en attaque, en réception… 40 fautes, c’est un set et demi que tu donnes à ton adversaire. C’est vrai qu’on a fait 22 fautes au service. Imaginez un peu : on perd le premier set 25-23 en commettant 14 fautes directes contre 5 pour notre adversaire. Bon, malgré tout, on arrive à 23 points. On a essayé de retrouver de la discipline aux entraînements, de continuer à prendre des risques mais en minimisant les fautes. En faisant la moitié des fautes qu’on a commises là-bas, on pourrait faire beaucoup, beaucoup mieux cette fois.

> Mais vous êtes condamnés au match parfait pour vous qualifier en huitièmes de finale.

Ça ne va pas être facile, mais ce n’est pas impossible.

> Et si vous êtes éliminés ?

Ce ne serait pas une énorme déception mais ce serait dommage. Une équipe luxembourgeoise en 16e de finale, c’est déjà ça. On a tout fait pour être là où on est. Ce n’est donc pas une surprise totale non plus. L’équipe est équilibrée, il n’y a pas que deux ou trois mecs qui tiennent la baraque. On a aujourd’hui deux très bons réceptionneurs, deux très bons centraux, un très bon pointu, un très bon passeur. On s’approche du niveau européen. Mais ce qu’il nous manque, c’est cette mentalité professionnelle. Ça veut dire : discipline tactique, s’entraîner plus, faire moins de fautes directes. Être pro, ce n’est pas seulement toucher un salaire pour jouer, être entouré de deux-trois entraîneurs, de deux kinés et d’un statisticien : c’est aussi accepter de ne pas jouer uniquement pour le plaisir. Et c’est aussi savoir mieux gérer les matches. Car pour l’instant, après chaque match de Coupe d’Europe, on fait un mauvais match dans le championnat luxembourgeois. On n’est pas assez mûrs pour digérer la transition, c’est comme si on revenait de la planète Mars. Pourquoi? Parce que la Coupe d’Europe, ce n’est pas encore une habitude. Pire, au club, on se dit : « merde, si on passe encore un tour, on ne sait pas si on va survivre avec toutes les dépenses que ça représente. » Ça n’empêche pas que tout le monde trouve ça extraordinaire, hein. Qu’on continue ou pas, ça reste une super bonne expérience.

> Il y a eu cette défaite contre Diekirch en championnat (2-3) qui vous a énervé. Vous avez affirmé que des décisions allaient être prises. Lesquelles ?

Je pensais surtout à des décisions en rapport avec la discipline du groupe. Par exemple, les joueurs n’ont pas l’habitude de s’entraîner le lendemain de leur retour au pays, après un match de Coupe d’Europe. Or, quand on revient le mercredi, qu’on n’a pas de salle le jeudi, le vendredi c’est trop tard pour s’entraîner avant le match du week-end. Ça fait partie des décisions qu’on doit prendre si on a l’ambition d’être une équipe qui veut aller loin en Coupe d’Europe. Si je suis encore là la saison prochaine, je saurai quelles erreurs on ne devra plus commettre. Ça va venir avec le temps. Les joueurs ont besoin de la Coupe d’Europe parce qu’au Luxembourg, franchement, on s’ennuie.

> C’est ce qui justifie le fait que les joueurs jouent parfois en dessous de leur niveau en Novotel Ligue et qu’ils estiment que ce n’est pas très grave.

Oui, et s’ils ne jouent pas et qu’on termine quatrième, ce n’est pas grave non plus parce qu’on jouera quand même les play-offs et qu’on sait tous que le championnat ne débute qu’à ce moment-là… Donc rien n’est jamais grave… Malheureusement, c’est comme ça.

> Votre deuxième pointu, le jeune Maurice Van Landeghem, s’entraîne avec Esch (D1) depuis quelques semaines. Comment le prenez-vous ?

Avant le début de la saison, j’ai rencontré tous les jeunes. Je leur ai dit qu’ils auraient leur chance. Ce gamin-là est venu au début de la saison nous dire qu’il comptait arrêter car il entrait dans l’année du bac et qu’il voulait une bonne moyenne. Je l’ai convaincu de rester même si cela voulait dire qu’il ne pourrait s’entraîner qu’une fois ou deux dans la semaine. Il a eu sa chance, il est parfois entré en cours de match. Il dit maintenant que la politique du club ne lui convient plus parce qu’on recrute des étrangers. On a recruté Lukasz (NDLR : Owczarz, le pointu polonais) parce qu’on ne savait pas s’il allait continuer avec nous. Donc entendre ses critiques…

> Et si Lukasz se blesse ?

« Franz » (NDLR : Vosahlo) va bientôt revenir. Mais pour moi, il (Van Landeghem) a laissé tomber l’équipe. On l’avait inscrit sur la liste en Coupe d’Europe et du coup, on ne se retrouve qu’à dix. Il suffit qu’un joueur se blesse pour qu’on tombe à neuf et qu’on soit viré. Je ne sais pas s’il a mesuré les conséquences de sa décision. Sans doute pas. Il n’est pas venu s’expliquer. Bonne chance à lui. Chez moi, il n’a plus de place.

Entretien avec notre journaliste Raphaël Ferber

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