Le Jamaïcain Usain Bolt a de nouveau fait le plus grand bien à l’athlétisme en dominant l’Américain Justin Gatlin, suspendu à deux reprises pour dopage, jeudi sur le 200 m des Mondiaux de Pékin.
En un demi-tour de piste, les amoureux de l’athlétisme ont oublié les affres du dopage qui secouent actuellement la Fédération internationale et de nombreux pays comme la Russie et le Kenya. Grâce à Bolt, c’est l’idée d’un athlétisme où l’on peut triompher sans dopage – jusqu’à preuve du contraire – qui a pris le dessus jeudi, comme dimanche soir en finale du 100 m.
Car si Gatlin, deux fois suspendu pour un total de cinq ans, l’avait emporté, cela aurait aurait posé question. Quelle que soit l’honnêteté de l’Américain, désormais. Les plus optimistes s’enthousiasmeront donc de cette justice sportive, qui n’a prêté à aucune discussion.
Alors que Bolt s’était imposé d’un petit centième sur 100 m, il a cette fois-ci pris ses distances avec Gatlin dans les 50 derniers mètres pour gagner en 19 sec 55/100e (dixième chrono de tous les temps sur la distance), contre 19 sec 74/100e pour Gatlin. Le Sud-africain Anaso Jobodwana (19.87) complète le podium. Pour l’anecdote, Bolt a ensuite fini sur les fesses, renversé par le segway d’un caméraman.
Bolt conforte son statut d’athlète le plus médaillé (12) et plus titré (10) de l’histoire des Mondiaux. Au sortir d’une courbe supersonique, les deux hommes étaient encore quasiment au coude à coude pour les derniers 100 m.
Mais Bolt, justement, est bien plus à l’aise sur le demi-tour de piste que sur 100 m. Lui qui a débuté sa carrière en faisant quelques 400 m, a continué à livrer son incomparable foulée tandis que Gatlin se crispait. Le sextuple champion olympique est un ogre du sprint, et l’icône absolu de sa discipline.
« Un seigneur. Je vous avais dit les gars que je le ferai », a pu se griser Bolt, dont la souriante arrogance a tout de légitime. « C’est ma quatrième médaille d’or sur le 200 m, c’est un grand accomplissement », a-t-il ajouté, laissant planer un peu de doute quant à sa participation samedi au relais 4×100 m jamaïcain. « Nous avons une réunion demain (vendredi) et on verra ».
A 29 ans, et alors que nombre d’observateurs le pensaient sur la pente descendante, Bolt a répondu de la plus brillante des manières, à un an des jeux Olympiques de Rio. Comme Bolt, l’Américaine Allyson Felix a écrit l’histoire en ajoutant une 9e médaille d’or à son incomparable palmarès, la première sur 400 m (49.26, MPM).
AFP / S.A.
Deux performances au marteau dames et au triple saut messieurs
Le marteau dames a vu la Polonaise Anita Wlodarczyk dominer la finale, avec un jet à 80,85 m, deuxième performance de tous les temps derrière son propre record du monde établi le 1er août dernier (81,08 m). Jeudi, la Polonaise a lancé le marteau à deux reprises au-delà des 80 m, une distance qu’elle est la première et la seule femme à avoir dépassée.
Au triple saut, l’Américain Christian Taylor a fait passer un frisson dans le dos de Jonathan Edwards, recordman du monde depuis 1995 avec 18,29 m. Au dernier essai, l’Américain a bondi pour retomber à 18,21 m ! Une bonne idée, car le Cubain Pedro Pablo Pichardo lui a mené la dragée haute, retombant quelques instants plus tard à 17,73 m, ce qui lui aurait offert le titre.