Avec sa victoire contre sa sœur ainée Venus en quarts de finale mardi, Serena Williams a peut-être balayé le dernier obstacle de taille qui la sépare lors de l’US Open d’un exploit retentissant, le Grand Chelem.
La N.1 mondiale n’est plus qu’à deux matches de l’histoire!
Si elle bat l’Italienne Roberta Vinci dans la soirée de jeudi à New York en demi-finale, puis remporte la finale samedi, elle deviendra seulement la quatrième joueuse de l’histoire, la première depuis l’Allemande Steffi Graf en 1988, à détenir les quatre trophées les plus importants du tennis la même année.
Elle égalera aussi l’Allemande pour le nombre de titres du Grand Chelem (22) et n’aura plus que l’Australienne Margaret Court au-dessus d’elle (24).
Même si elle affirme se méfier de Vinci –«Elle n’est pas là par hasard»–, Williams est la grande favorite de sa demi-finale qu’elle aborde sur une impressionnante série de 26 victoires consécutives en Grand Chelem et, plus fort encore, de 33 succès d’affilée à Flushing Meadows.
Sa dernière défaite dans son tournoi majeur préféré remonte à la finale de l’édition 2011… En quatre matches contre Vinci, elle l’a toujours battue, sans perdre un set. L’Italienne disputera, elle, sa première demi-finale d’un Grand Chelem quand «SW» est abonnée au dernier carré en Grand Chelem, puisqu’elle disputera sa 28e demi-finale!
« Rien à perdre »
«Je n’ai absolument rien à perdre, je n’ai jamais songé pouvoir atteindre le dernier carré de l’US Open», a admis l’Italienne, 43e mondiale à 32 ans.
Son palmarès face aux autres joueuses encore en lice plaide tout autant en faveur de la cadette des soeurs Williams: la N.2 mondiale, la Roumaine Simona Halep, ne l’a ainsi battue qu’une fois en sept tentatives, tandis que l’Italienne Flavia Pennetta affiche un zéro pointé en sept matches.
L’implacable machine à gagner semble bien et définitivement lancée. Après les hésitations des premiers tours, traditionnellement et paradoxalement plus dangereux pour elle, l’Américaine, âgée de 33 ans, semble avoir trouvé les bons réglages à Flushing Meadows.
«Elle a livré son meilleur match contre l’adversaire qui lui a posé le plus de problèmes», a noté son entraîneur, le Français Patrick Mouratoglou. «Venus est la meilleure joueuse que j’ai jamais affrontée», a-t-elle renchéri après son seizième succès en 27 confrontations face à son aînée.
Alors que les éloges des anciennes gloires («Un phénomène du tennis qu’on voit tous les cent ans» pour Chris Evert, «la meilleure joueuse de l’histoire» pour John McEnroe) pleuvent de toute part, Williams reste étrangement réservée face à l’enthousiasme que suscite ce fameux Grand Chelem.
«Que je le réussisse ou pas, ce n’est pas ça qui va changer ma carrière», martèle-t-elle depuis plusieurs semaines.
AFP/M.R.