Basé en Australie, Stefan Zachäus a pu s’entraîner pratiquement normalement depuis le début de la crise. Seule différence? Au lieu de la piscine, il s’est entraîné en mer.
Cela fait plusieurs mois que le monde du sport est à l’arrêt sur pratiquement toute la planète. Que les athlètes sont, au pire, confinés, au mieux, cantonnés à quelques séances avec les moyens du bord.
Et si on commence à voir la situation se normaliser quelque peu, à l’image de la Bundesliga qui a déjà repris il y a deux semaines sous très haute surveillance, il faut bien dire que, dans l’ensemble, être sportif en 2020 reste globalement quelque chose de compliqué.
Mais selon l’endroit où on se trouve, on n’est pas forcément logé à la même enseigne face à cette crise sans précédent : «En fait pour moi, pratiquement rien n’a changé.» C’est le triathlète Stefan Zachäus qui s’exprime. Il faut dire que le sportif d’élite de l’armée avait pris la décision, en fin d’année dernière, de s’expatrier aux antipodes, du côté de l’Australie.
Depuis fin 2019, c’est donc du côté de Noosa, dans le Queensland, qu’il s’entraîne. Dans des conditions parfaites : «Ce n’est pas une très grande ville, mais il y a beaucoup d’athlètes. Nous avons tout ce qu’il faut à notre disposition», indique celui qui avait terminé 13e de la Coupe du monde de Mooloolaba et s’était ainsi mis en position de participer aux Jeux olympiques de Tokyo, cet été. C’était le 14 mars… juste avant que le monde sportif ne s’arrête.
Les JO reportés? «La seule décision à prendre»
Finalement, son résultat de Mooloolaba ne sera pas validé. Les JO ont été reportés et la suite des compétitions qualificatives également. Pour Stefan Zachäus, le report des JO n’était pas une surprise. Et c’est même presque un soulagement «Quand on a vu que les courses commençaient à être annulées un peu partout, il devenait évident que les Jeux allaient être reportés. C’était préférable de prendre cette décision plutôt que de prendre le risque de devoir voyager pour aller chercher une qualification. C’était la meilleure décision à prendre.»
Lui préfère voir le verre à moitié plein que celui à moitié vide : «C’est vrai que je me serais certainement présenté en pleine forme à Tokyo, mais maintenant, il me reste un an pour travailler sur mes faiblesses et continuer de m’améliorer.»
Et il ne peut que se féliciter d’avoir choisi l’Australie. En effet, le pays-continent gigantesque aux 25 millions d’habitants n’est pratiquement pas impacté par le coronavirus. Les derniers chiffres font ainsi état de 7 000 cas confirmés pour… 102 morts, soit un peu moins qu’au Luxembourg… Des chiffres impressionnants qui s’expliquent par la démographie très particulière du pays et par le respect des mesures, notamment de distanciation sociale, très bien respectées.
«Une personne sur cent avec un masque»
Si les piscines ont fermé quelques semaines et que les restaurant se sont mis au take-away, il restait, en revanche possible d’aller prendre un verre au café. On peut faire ses courses normalement et alors que le masque est devenu pratiquement un accessoire de mode eu Europe, c’est visiblement loin d’être le cas en Australie : «Je dirais que quand je vais faire les courses, c’est peut-être une personne sur cent qui en porte un. C’est vraiment très rare.»
Les piscines fermées représentaient l’un des principaux problèmes pour les triathlètes grand-ducaux, notamment ceux qui ont décidé de rentrer au Luxembourg alors qu’ils devaient rester en Australie après Mooloolaba : «Il y a eu un vent de panique. Les vols étaient annulés les uns après les autres et ils ont préféré rentrer chez eux, auprès de leurs famille», commente encore Stefan Zachäus.
En Australie, en revanche, la fermeture des piscines, qui a duré un peu plus d’un mois, ne l’a pas vraiment impacté : «Au lieu de nager dans la piscine, on a nagé dans la mer. En plus, je suis dans un groupe très fort avec des spécialistes d’eau libre. J’ai appris beaucoup de choses avec eux.» Finalement, pendant toute cette période, il a pu s’entraîner pratiquement normalement : «Six séances de natation, six de vélo et six de course à pied, ainsi que trois à quatre de musculation», voilà pour son programme hebdomadaire.
De retour au Luxembourg fin juillet
Alors qu’il a prévu de rentrer au Luxembourg à la fin du mois de juillet, il se donne un mois pour récupérer complètement du changement de conditions et se présenter au départ des prochaines courses : «J’espère qu’on pourra à nouveau courir à partir de la fin du mois d’août.»
Avec la Coque à nouveau ouverte, Stefan Zachäus résume ainsi la situation : «J’aurai les mêmes conditions d’entraînement qu’à Noosa. La seule différence, c’est qu’on n’a pas la mer.» La mer, qu’il a désormais abandonnée maintenant que les piscines sont rouvertes. Il lui reste huit semaines en Australie. L’Australie, dont le championnat phare de rugby a également repris. Huit semaines pour continuer à s’entraîner. Comme si de rien n’était.
Romain Haas