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[Triathlon] Retour à la vie presque normale pour Oliver Gorges


Du vélo, de la course à pied et même de la natation : la vie normale d'un triathlète pour Oliver Gorges, qui a tout à sa disposition à Rio Maior, au Portugal. (Photos : DR)

Oliver Gorges a repris sa vie d’avant, presque comme si de rien n’était. Basé au Portugal depuis quelques mois, le jeune triathlète luxembourgeois a même disputé – et remporté – une course le week-end dernier.

La période de confinement a été plus ou moins facile à vivre pour les sportifs luxembourgeois.

Les triathlètes n’étaient pas les plus malheureux. En effet, ils ont pu courir et rouler pratiquement normalement quand ils étaient au Grand-Duché.

Mais ils ont tout de même dû patienter jusque début mai pour avoir enfin le droit de nager : «Je trouve que le boulot fait par le LIHPS, qui nous a permis d’être un des premiers pays à pouvoir nager à nouveau, est formidable», s’enthousiasme Oliver Gorges.

Comme ses compatriotes Bob Haller et Gregor Payet notamment, en attendant que Stefan Zachäus rentre d’Australie, le jeune sportif d’élite de l’armée a donc pu aligner les longueurs pendant un bon mois et regoûter à l’ensemble des disciplines du triptyque habituel des triathlètes : «Quand on voit qu’en Belgique, ils n’ont toujours pas le droit de nager en piscine, ça montre le boulot effectué par le Luxembourg», précise-t-il encore.

S’il avait d’excellentes infrastructures pour s’entraîner, Oliver Gorges n’en était pas moins désireux de retrouver au plus vite son groupe d’entraînement, du côté de Rio Maior, au Portugal, où il s’entraîne depuis le mois de septembre : «Mais je ne voulais pas avoir de moins bonnes conditions, notamment au niveau de l’accès à la piscine, par rapport au Luxembourg.»

Depuis un mois au Portugal

Dès qu’il a reçu la confirmation qu’il pourrait effectivement profiter des installations aquatiques sans problèmes, il a sauté dans un avion pour revenir auprès de Nuno Rucardo et rejoindre ses deux potes belges avec qui il habite (Erwin Vanderplancke et Christophe de Keyser). C’était il y a un mois environ : «Il y a la distanciation sociale qui est en vigueur, mais les groupes ont le droit de s’entraîner ensemble. Pour la piscine, c’est comme à la Coque, on prend votre température à l’arrivée, port du masque obligatoire puis c’est un par ligne d’eau. On n’est pas obligé de laisser une ligne entre chaque nageur.»

Si le petit village dans lequel il se trouve est relativement épargné par la pandémie : «Il y a eu deux cas déclarés», la ville de Lisbonne, pas très éloignée (environ 80 km) voit les cas en pleine recrudescence. D’où une certaine prudence quand il s’agit de sorties à vélo : «On essaie d’éviter d’aller trop vers Lisbonne.»

Si une deuxième vague venait à se déclarer, Oliver Gorges sait qu’il serait dans de bonnes conditions : «Ceux qui étaient ici ont pu avoir accès à un lac à 500 m. Personnellement, je ne serais pas inquiet. En revanche, je le serais davantage pour mes parents à la maison ou ma sœur, qui est en Suisse.» Et de résumer la situation : «On ne le voit pas, mais le virus est bien là.»

Mais pour l’heure, c’est focus sur l’entraînement. Assez différent de ce qu’il a connu auparavant : «On fait moins de volume, mais on met plus de vitesse. Plus d’intensité. Ce n’était pas évident au début, cela demande de s’acclimater mais je ne regrette pas un seul instant d’être venu au Portugal.»

Et la bonne nouvelle, c’est qu’il a enfin un rendez-vous dans le viseur : «Dans trois semaines, il y a une Coupe du Portugal qui sert de qualification pour les championnats d’Europe. Ce sera assez relevé et je vais y participer», explique-t-il.

Vainqueur d’une course… mais sans plaisir

En guise d’entraînement, Oliver Gorges s’est aligné au départ d’une petite épreuve organisée le week-end dernier à une grosse heure de son domicile, par la fédération lusitanienne. Au programme, des distances bâtardes (500 m de natation, 13,5 km de vélo et 3,5 km de course à pied), seulement une trentaine de concurrents au départ et pas de spectateurs.

Une ambiance forcément particulière : «C’était bizarre. On nous a pris la température, on devait porter le masque, j’ai eu le malheur de m’approcher un peu trop d’un juge qui m’a engueulé. En plus, comme je ne parle pas encore très bien portugais, ce n’est pas évident. Christophe de Keyser est venu pour m’accompagner mais il n’a même pas eu accès au site.»

Sur le plan purement sportif, il remporte l’épreuve. Mais c’est tout ce qu’il retiendra : «Je n’ai pris aucun plaisir. Une fois la ligne d’arrivée franchie, on est venu me dire que j’avais en gros 45 minutes pour dégager.»

En attendant une éventuelle amélioration de la situation sanitaire mondiale, Oliver Gorges va continuer de privilégier les rendez-vous locaux. Il avait initialement prévu de prendre part aux championnats d’Europe de Tartu, fin août. Mais vu que le Luxembourg ne dispose que de deux billets, il préfère s’effacer au profit de Stefan Zachäus, Bob Haller et Gregor Payet, qui ont tous les trois les JO de Tokyo dans le viseur.

Lui est programmé pour Paris-2024. Et à Rio Maior, il semble bien qu’il ait tout ce dont il a besoin !

Romain Haas

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