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[Cyclisme] Tom Wirtgen, graine de champion


À bientôt 19 ans, Tom Wirtgen présente le profil parfait d’un espoir du cyclisme luxembourgeois capable de suivre la trace de Bob Jungels.

Vu comme ça, il présente les meilleures garanties. Tous les atouts pour se lancer dans la carrière. Une gueule déjà. Si, si, cela compte énormément. Certains patrons d’équipes continuent de recruter leurs coureurs à l’instinct, selon le ressenti des premiers contacts. De ce côté-là, pas de doute possible, Tom Wirtgen a vraiment la gueule de l’emploi. Et comme il est très ouvert, sait déjà manier toutes les subtilités du langage, si par bonheur, il fait carrière, il n’aura nul besoin de prendre des cours de communication. Voilà pour les apparences.

Mais inutile de gratter bien longtemps pour comprendre que le jeune homme n’a pas besoin de se vendre. Son parcours et sa personnalité plaident pour lui.

Son parcours d’abord. Là encore, pas besoin d’aller bien loin. On reprend trois de ses principales performances de 2014 où chez les juniors, il termina deuxième du Tour d’Autriche, 5e du championnat d’Europe de course en ligne et 6e des Mondiaux de contre-la-montre. Voilà qui classe assurément un jeune homme.

Lui reste d’une tranquillité à toute épreuve. Un peu comme on l’avait laissé au soir du 23 septembre dernier, où au téléphone et depuis Ponferrada, il s’exprimait sur sa sixième place récoltée dans le chrono des Mondiaux. « Cela reste mon plus beau souvenir de la saison, car je ne m’y attendais pas. Alors, quand j’ai pris place en bas du podium et que je suis resté pas mal de temps en tête avant qu’à mon tour, je ne me fasse battre, je n’en revenais pas », explique Tom.

Son père, Philippe, a remporté le Patton

La suite, pour lui, fut teintée de logique. Même s’il était courtisé par plusieurs équipes belges, le sociétaire de l’UC Dippach a opté pour l’équipe Leopard. Puis pour des vacances méritées.

L’hiver de l’enfant de Hostert (près de Redange-sur-Attert) qui finit ses études de commerce en 13e au lycée de Bonnevoie, fut studieux. Il détaille : « J’ai effectué une préparation physique générale classique avec beaucoup de natation et des sorties de cyclo-cross avec mon petit frère, Luc (NDLR : de deux ans son cadet), puis j’ai repris la route en novembre et en décembre, cela s’est accéléré… »

Sur son vélo, Tom Wirtgen ne manque pas d'allure. L'avenir semble lui appartenir ! (Photos : Julien Garroy)

Sur son vélo, Tom Wirtgen ne manque pas d’allure. L’avenir semble lui appartenir ! (Photos : Julien Garroy)

Cela s’est si bien accéléré pour lui qu’il a carrément été appelé par Patrick Lefévère, le patron de l’équipe Etixx-Quick Step, pour participer successivement à deux stages aux côtés des Mark Cavendish, Michal Kwiatkowski et autres Tom Boonen ou Niki Terpstra. « Ne vous en faites pas, je garde les pieds sur terre », s’autorise le jeune espoir luxembourgeois à la tête bien remplie.

C’est que l’intéressé a de qui tenir. Né d’un papa belge (« de Martelange, juste à la frontière », précise Tom) et d’une maman luxembourgeoise, il a la culture cycliste chevillée au corps. « Mon père, Philippe, est un ancien cycliste, il a même remporté le Grand Prix Patton (NDLR : en 1989) et depuis mes débuts, alors que je n’avais que 6 ans, il me guide. C’est plus facile quand ton père a fait lui-même ce sport », explique-t-il.

Entre de bonnes mains

Demain, il débutera le stage de février avec son équipe Leopard pour laquelle il a signé son premier contrat de deux ans. « Avec Tom Flammang, raconte-t-il, je suis entre de bonnes mains. Il a été pro et connaît parfaitement le cyclisme. Et lui aussi est passé par l’UC Dippach. »

Le Tour des Flandres espoirs, qu’il disputera avec l’équipe nationale espoirs (Christian Swietlik est son entraîneur), sera le premier objectif de ce coureur au gabarit typiquement flandrien (1,90 m pour 79 kilos), même si lui-même se dit « tout-terrain » « J’aime grimper, j’aime rouler et j’aime sprinter », résume-t-il en effet.

Inutile de préciser que son ambition, « c’est de passer professionnel ». « Quand, en 2011, je regardais l’équipe Leopard avec les frères Schleck, je me disais que c’était un rêve. Cela en reste un et cela fait du bien de rêver, mais je sais que c’est à moi de faire mon chemin… » Il fait même les conclusions !

Denis Bastien

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