Accueil | Sport national | [Tennis] Moselle Open : Muller comme à la maison à Metz

[Tennis] Moselle Open : Muller comme à la maison à Metz


A Metz, Gilles Muller pourra compter sur le soutien de ses proches. (Photo archives AFP)

Trois semaines après son élimination face à Gaël Monfils au premier tour de l’US Open, Gilles Muller reprend la compétition cette semaine. Et ce, à deux pas des frontières du Luxembourg : à Metz. Un tournoi où il se sent un peu comme à la maison.

Comment avez-vous digéré votre US Open ?

Gilles Muller : Cela va bien faire trois semaines maintenant que mon tournoi new-yorkais est terminé, on va dire que la page est tournée. Cela a été dur au début car être éliminé dès le premier tour, cela fait mal. Même si, après coup, je peux me dire que je n’ai pas été sorti par n’importe qui. Gaël a été jusqu’en demi-finale. J’ai désormais repris l’entraînement et je regarde vers l’avant.

Si on élargit l’horizon, vous avez passé les deux mois de vacances scolaires sur le continent américain. Quel bilan en tirez-vous ?

Il est plutôt bon. Si on enlève l’US Open évidemment. Sur cette période, il y a deux ou trois matches perdus que j’aurais pu gagner. Je pense à la finale de Newport (NDLR : où il est battu 14-12 au tie-break du troisième set par Ivo Karlovic après avoir obtenu des balles de match), le 8e de finale à Washington (NDLR : perdu également au tie-break du troisième set contre Benoît Paire) et puis le 8e aux Jeux olympiques où j’aurais pu remporter le deuxième set face à Roberto Bautista Agut.

Après, pour en revenir à Flushing Meadows, il faut aussi avouer que ma défaite est en partie due au mauvais tirage. Tomber sur Gaël Monfils au premier tour, on a connu mieux. Peut-être que si j’avais gagné l’une ou l’autre rencontre en plus à certains moments de la saison, j’aurais pu être tête de série lors de ce Grand Chelem et ainsi éviter un tel tirage…

Justement, votre objectif pour cette fin de saison, n’est-il pas avant tout de conquérir une place dans les 32 meilleurs joueurs du monde, pour ainsi rentrer en tant que tête de série dans le tableau de l’Open d’Australie, en janvier 2017 ?

Oui (il hésite). C’est vrai qu’un tel statut de tête de série, s’il ne veut pas dire que vous êtes d’office qualifié pour un troisième tour, aide beaucoup. Et il faut avouer que si on ne jette un œil qu’aux Grand Chelem, mon année 2016 est moyenne. Rien que des premiers et des deuxièmes tours, c’est moins bon qu’en 2015. Mais depuis trois ou quatre ans, j’essaie de ne plus trop me fixer d’objectif dans la tête en termes de classement. Donc, je vais dire que ce serait génial de devenir tête de série dans les quatre plus grands tournois de l’année, mais l’objectif A, le premier de tous, cela reste bien de remporter un tournoi sur le circuit ATP.

À mon sens, ce n’est pas bon de se dire : « Je veux être 32e mondial. » Il faut avant tout essayer de progresser dans le jeu, gagner grâce à ça plus de match et alors, ton classement augmentera de lui-même. C’est un peu un cercle vertueux.

Quel est votre programme de fin de saison au-delà du tournoi de Metz cette semaine ?

Après le rendez-vous messin, je m’envolerai pour l’Asie où je jouerai à Tokyo (ATP 500) et Shanghai (Masters 1000). La tournée asiatique est assez difficile. Vous revenez début septembre de deux mois aux États-Unis et après deux ou trois semaines chez vous, vous êtes à nouveau reparti sur un autre continent. Ce n’est sans doute pas l’idéal, mais on n’a pas le choix. Le calendrier est fait ainsi… Ensuite, je reviendrai en Europe pour les rendez-vous de Stockholm (ATP 250), Bâle (ATP 500) et Paris (Masters 1000).

On aurait pu penser que le tournoi d’Anvers (du 17 au 23 octobre), nouveau venu cette saison, aurait pu vous intéresser. De par sa proximité avec le Luxembourg…

J’y ai pensé, oui. C’était évidemment plus près que Stockholm où je jouerai cette semaine-là. Mais j’apprécie beaucoup le rendez-vous suédois. J’aime aussi sa surface de jeu. Et vu mon bon résultat de la saison dernière (NDLR : quart de finale), j’avais envie d’y retourner. C’est pareil pour le tournoi de Tokyo. Il se déroule en même temps que celui de Pékin. Or, il serait plus facile d’être déjà en Chine, puisque j’enchaînerai avec Shanghai dans la foulée. Mais vu que j’aime beaucoup l’événement japonais (NDLR : il en avait été demi-finaliste la saison dernière), j’ai pris cette option.

Cette semaine, vous serez donc à Metz. Vu la proximité, vous y êtes un peu comme à la maison, non ?

Effectivement (il sourit). J’ai déjà été en demie (2011) et, l’an dernier, j’ai atteint les quarts. J’aime bien le fait que ce soit quasi à côté, même si on est en territoire français. Cela permet à ma famille et aux copains de venir me voir. Et si je ne termine pas trop tard, je peux rentrer chez moi le soir pour dormir.

L’affiche y est, comme souvent, assez belle pour un ATP 250…

C’est toujours le cas. Tous les meilleurs Français sont toujours au rendez-vous (NDLR : même si cette année Monfils est absent et Tsonga est forfait) et comme ce n’est pas loin de la Belgique, nos voisins belges sont souvent de la partie aussi.

Comment abordez-vous ce tournoi ?

Comme à chaque fois, je verrai match après match. J’ai coupé après l’US Open, pris quelques jours de repos en famille, avant de reprendre avec un entraînement très léger. Dimanche dernier (NDLR : le 11 septembre), j’ai joué un match exhibition avec un pote, le Belge Olivier Rochus, à Arlon et j’ai repris normalement dans la foulée. Lors de ces entraînements, j’ai retrouvé de la fraicheur. Je ne peux pas dire que je serai en pleine forme, mais je l’espère et fais tout pour que ce soit le cas. Cette reprise en indoor (NDLR : il s’agit de son premier tournoi sur cette surface depuis février), c’est un peu comme si une nouvelle saison débutait. Je recommence à chaque fois à zéro.

Entretien avec Julien Carette