BDO TT LEAGUE (9e J., Match en retard) – Si Howald continue de croire aux play-offs, il le doit notamment à la métamorphose de Marc Dielissen.
En changeant son geste d’attaque, Marc Dielissen a gagné en constance. (Photo : Mélanie Map’s)
« Oui, elle était bonne ». Marc Dielissen ne parle pas d’une assiette qu’il vient d’avaler mais de cette deuxième semaine de décembre qu’il a traversée sans perdre le moindre match. Le joueur de 25 ans est l’homme en forme de Howald et l’une des belles surprises de la saison en BDO TT League. À lui seul ou presque, il a plongé dans une minicrise l’Union, vice-champion en titre.
En milieu de semaine dernière, il a d’abord été le grand artisan de la qualification pour les demi-finales de la Coupe de Luxembourg, écœurant Jim Cloos puis Arlindo De Sousa. « Je crois qu’Arlindo n’a pas joué son meilleur tennis de table. Il était nerveux mais les problèmes de l’Union, ça ne me regarde pas. Après tout, tant mieux, ça a fait notre affaire », sourit Dielissen.
Quelques jours plus tard en championnat, il a remis ça en s’offrant Fabio Santomauro et de nouveau Jim Cloos. Résultat : un 6-2 pour Howald qui a relancé son équipe dans la course aux play-offs, que disputeront les quatre premiers à l’issue des quatorze journées de la saison régulière.
Mentalement, Dielissen est là et bien là. Pour preuve, il a remporté trois de ces fameuses victoires face à l’Union lors du cinquième set. « C’est un cercle vertueux, analyse-t-il. Quand tu gagnes 3-2, ça augmente ta confiance ».
> Un tout nouveau top spin
Coéquipier de Xia Cheng, Wang Xu et Eric Gonderinger (également vainqueur de ses deux simples contre l’Union), Dielissen dévoile un secret pas bien original pour expliquer son explosion : « Je m’entraîne deux à trois fois par semaine, ce que je ne pouvais pas toujours faire ces dernières années quand je faisais mes études à Aix-la-Chapelle ».
Un semestre en Finlande lui avait aussi fait manquer la première partie de la saison dernière. Dielissen profite donc de l’instant, lui qui retournera six mois en Allemagne début 2015 pour boucler son cursus universitaire en électrotechnique. Il s’entraîne, répète ses gammes, au point d’être l’un des meilleurs n° 3 du championnat. Surtout, il change sa technique de top spin (attaque principale du tennis de table qui consiste à frotter la balle pour lui mettre de l’effet).
« Au-delà du temps que je passe à la salle, j’ai pu revoir mon geste. À 14 ans, j’ai commencé à jouer avec une tendinite à l’épaule que j’ai gardée longtemps. À 18 ans, j’ai dû faire une très longue pause. Avant, je jouais trop avec le bras et ça me l’a abîmé. Désormais, je tourne plus le bassin, ce que j’aurais dû faire depuis toujours! Ça m’a coûté une blessure mais j’ai réussi à corriger ça. Aujourd’hui, je suis un joueur plus constant, mon jeu est plus sûr », se réjouit-il. Et c’est Howald, évincé des play-offs ces dernières années, qui se met à rêver.
De notre journaliste Matthieu Pécot