Si Valentin Madouas a raflé samedi la dernière étape avec la complicité de Kevin Geniets, le coureur danois a été logiquement couronné.
LA COURSE
Tout s’est terminé en trombe, samedi au Limpertsberg, pour la 5e et dernière étape, où les quatre plus costauds de la course se sont expliqués dans la dernière ligne droite, juste après une troisième ascension du Pabeierberg, où quatre hommes se sont détachés. On retrouvait là sans surprise le Luxembourgeois Kevin Geniets et son coéquipier français Valentin Madouas, vainqueur de la première étape au Kirchberg mardi et dépossédé de son bien vendredi sur le contre-la-montre de Remich. Évidemment, il y avait aussi Mattias Skjelmose, le coureur danois en jaune depuis la veille. Et son dauphin, le Français Kevin Vauquelin (Arkea-Samsic). Avec le jeu des bonifications (10, 6 et 4 secondes aux trois premiers à l’arrivée), tout était encore possible, puisque Vauquelin ne pointait samedi qu’à trois secondes de Skjelmose.
Sur la ligne, Valentin Madouas s’est imposé devant Mattias Skjelmose, Kevin Vauquelin et Kevin Geniets, Matteo Trentin prenant la 5e place à trois secondes. Skjelmose remportait sa première course par étapes.
LES RÉACTIONS
Peu de mécontents sur la ligne d’arrivée, il est vrai que l’équipe Groupama-FDJ trouvait avec ce deuxième succès de Valentin Madouas un motif de satisfaction. «Avec le vent qui soufflait, on a vite compris que Skjelmose, qui était le plus fort, serait difficilement battu. On a donc tout misé sur l’étape et le final fut costaud avec la bosse d’arrivée. C’est un bon Tour de Luxembourg pour nous», commentait Madouas. Le double vainqueur d’étape reprenait : «J’ai laissé un écart aux 300 mètres sur le maillot jaune pour faire un sprint décollé. Je suis arrivé avec un peu de vitesse, j’ai réussi à le doubler puis à conserver mon avantage. Finalement, ça se joue à un demi-vélo. Je suis très content de m’imposer de cette manière. Il me manquait la victoire, j’en gagne trois en deux semaines, c’est top. Je pars dans de bonnes conditions pour le championnat du monde, dimanche.»
Kevin Vauquelin, troisième de l’étape et deuxième du classement général, avait reçu l’aide de son équipe et notamment de Michel Ries. Cela n’avait pas suffi pour le néo-pro français âgé, comme Mattias Skjelmose dans quelques jours, de 21 ans seulement. «Le circuit final n’incitait pas trop au mouvement et le scénario de la course arrangeait la formation du leader. Dans le dernier tour de circuit, Michel (Ries) et Maxime (Bouet) ont fait du bon boulot pour me placer. Max me met dans les meilleures dispositions au pied de la dernière bosse juste avant que Madouas lance son attaque, je savais que c’était la roue à suivre. On s’est livré un beau match avec Skjelmose. L’équipe m’offre la chance d’être leader, d’avoir de super coéquipiers autour de moi et cela donne énormément de confiance pour une première année chez les professionnels.»
LE VAINQUEUR
Mattias Skjelmose attendait du haut de ses presque 21 ans une première victoire chez les pros. Ce fut fait vendredi à Remich. Une deuxième victoire est venue logiquement ponctuer sa semaine luxembourgeoise avant d’effectuer lui aussi un long voyage vers l’Australie pour les Mondiaux.
«Je suis super heureux, jubilait-il. Je vais avoir 21 ans. Je pense que nous avons fait du très bon travail en tant qu’équipe pour contrôler le tour et nous nous sommes limités à ce que j’avais à faire jusqu’à la dernière montée. Quand c’est si raide, tout est une question de jambes. Dans la dernière montée, j’ai dû aller en profondeur, c’est sûr. Tout était une question de positionnement. Je me souviens qu’au Danemark, nous avons eu une arrivée similaire à celle-ci et après, j’ai parlé avec mon coéquipier Alex Kirsch (lequel était présent en famille et en spectateur, samedi). J’ai dû me battre pour la position avant la dernière montée, mais je pense que c’est ce qui a fait la différence. Je savais que si (Kevin) Vauquelin obtenait des secondes de bonus, je devais être là aussi. À la fin, ce n’est pas mal de finir deuxième, cela me garantissait le succès final. Je suis encore très jeune et j’ai encore le temps de me développer. Je veux devenir un coureur de Grand Tour et j’ai fait un grand pas après le Giro (en mai dernier). J’espère que je serai un bon coureur à l’avenir», conclut le protégé de Kim Andersen.
Les classements
5e et dernière étape : 1. Valentin Madouas (FRA/Groupama-FDJ) les 178,4 km en 4 h 36’08″; 2. Mattias Skjelmose (DAN/Trek-Segafredo); 3. Kevin Vauquelin (FRA/Arkea-Samsic); 4. Kevin Geniets (LUX/Groupama-FDJ) tmt; 5. Matteo Trentin (ITA/UAE) 3″… 37. Ivan Centrone (LUX/Geofco Doltcini) 38″; 38. Tom Wirtgen (LUX/Bingoal) 40″… 40. Michel Ries (LUX/Arkea-Samsic) 45″… 46. Luc Wirtgen (LUX/Bingoal) 51″… 76. Arthur Kluckers (LUX/UAE) 4’49″… 88. Colin Heiderscheid (LUX/Leopard) 9’51″; 89. Alexandre Kess (LUX/Geofco Doltcini) mt… 96. Jacques Gloesener (LUX/Geofco Doltcini) 14’55″
Classement général final : 1. Mattias Skjelmose (DAN/Trek-Segafredo); 2. Kevin Vauquelin (FRA/Arkea-Samsic) à 5″; 3. Valentin Madouas (FRA/Groupama-FDJ) 17″; 4. Sjoerd Bax (NED/Alpecin-Deceuninck) 23″; 5. Kevin Geniets (LUX/Groupama-FDJ) 31″… 26. Michel Ries (LUX/Arkea-Samsic) 3’03″… 36. Ivan Centrone (LUX/Geofco Doltcini) 3’46″… 51. Luc Wirtgen (LUX/Bingoal) 8’52″… 55. Tom Wirtgen (LUX/Bingoal) 10’55″… 82. Arthur Kluckers (LUX/UAE) 26’16″… 84. Colin Heiderscheid (LUX/Leopard) 26’28″… 98. Alexandre Kess (LUX/Geofco Doltcini) 40’33″… 100. Jacques Gloesener (LUX/Geofco Doltcini) 49’03″