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Sélection nationale : Turpel et Malget cloués au pilori par Holtz ?


Dave Turpel est très effacé en ce mois de mars. (Photo Jeff Lahr)

Les deux Dudelangeois ont-ils perdu gros à énerver le sélectionneur, mardi soir lors du match (perdu 4-0) contre l’Autriche ? Pas sûr.

Quand Kevin Malget et Dave Turpel, capuches sur la tête, sont revenus vers le banc de touche alors que la deuxième période battait son plein, ils ne respiraient ni la bienveillance ni le sentiment du devoir accompli. Juste l’abattement. Quelques dizaines des minutes plus tôt, selon nos informations, ils ont pris en pleine tête la colère froide du sélectionneur, qui s’est adressé «seulement aux neufs qui ont bien défendu». C’est-à-dire… pas eux.

Ils avaient de toute façon bien pu discerner, du coin de l’œil, que Luc Holtz n’aurait pas hésité une seule seconde, si un temps de jeu était survenu et le lui avait permis, à les remplacer quelques secondes avant la fin de la première période. Mahmutovic et Deville étaient prêts, chauds, en tenue, avec les papiers du changement en main. C’eût été encore plus humiliant.

Dans l’intimité feutrée de la zone VIP, Dave Turpel, sourire crispé, consentira juste à ces quelques mots : «Il y a des jours où il vaut mieux ne pas parler ou l’on risque de trop en dire.» Soit l’art, effectivement, de ne rien dire et de tout dire en même temps. L’attaquant dudelangeois est secoué.

Pour mieux rebondir ?

Est-il seulement surpris, le Nordiste ? Luc Holtz, de longue date, ne se contente pourtant pas de gérer son groupe avec une bienveillance béate. Et généralement, il sort plutôt gagnant des petits bras de fer qu’il impose à ses gars. En mars 2017, Bohnert et Carlson sont sacrifiés sur l’autel du non-match contre le Cap-Vert. Sortis à la pause, les jeunots mettront longtemps à s’en remettre. Si le premier n’est toujours pas revenu au niveau de ses débuts, mais conserve suffisamment la confiance du sélectionneur pour être rappelé malgré un temps de jeu famélique à Schalke, le second a déjà redécollé et encore plus fort, ce qui sous-entend qu’on peut se faire désosser en place publique et y survivre. À l’issue de ce même match d’ailleurs, c’est Christopher Martins qui avait pris sa deuxième charge monumentale en cinq jours : problème d’attitude, expliquait Holtz, jugeant son milieu de terrain bien trop désinvolte. Depuis ? Martins est devenu plus qu’incontournable : indispensable.

Mais finalement, la plus mémorable passe d’armes de la carrière de Luc Holtz date d’octobre 2012, en Israël (3-0). «On a joué à dix en première mi-temps», avait-il lâché, mâchoire serrée, avant d’asséner, au moment où il avait été invité à désigner l’objet de sa colère, qu’il ne «parle pas des joueurs individuellement». Aurélien Joachim était alors visé, ayant eu plus de chance que Martins qui, cinq ans plus tard, le serait, lui, bel et bien visé.

Mais depuis ce jour-là, Joachim a inscrit huit buts, mettant des étoiles dans les yeux de Holtz à chaque fois qu’il évoque le nom de son avant-centre. Bref, on peut survivre à un non-match. On peut même en sortir beaucoup plus fort. Reste seulement à savoir en combien de temps.

Julien Mollereau