Le Luxembourg a fini sa saison sur deux courtes défaites 1-0. Celle face à l’Écosse est presque aussi irritante que celle face à la Norvège.
Cette fois, c’était la bonne, c’était théoriquement la dernière rencontre internationale du vieux Barthel, 90 printemps. Son existence se sera clôturée sur le réjouissant et bruyant retour du M-Block après une année et demie de pandémie et de huis clos, avec la centième sélection de Dan Da Mota, un joueur qui accompagne ses vieux jours depuis près d’une quinzaine d’années, mais aussi et surtout sur un match galvaudé par une expulsion très précoce de Selimovic (34e) qui rendait d’office l’exploit hautement improbable contre un qualifié à l’Euro, tout aussi médiocre soit-il.
On ne peut plus faire comme si cette fâcheuse tendance à accumuler les cartons rouges était anecdotique. Les Roud Léiwen ont fini 50% de leurs douze dernières rencontres en infériorité numérique et la statistique ne résiste pas à l’analyse du simple acharnement arbitral sur les «petits». Amical ou pas, les hommes de Holtz commettent suffisamment de fautes à des endroits stratégiques pour se mettre en danger de ne pas finir leurs matches à onze. Dimanche, c’est une perte de balle plein axe de Gerson Rodrigues avec pas grand monde derrière pour rattraper le coup qui a forcé Vahid Selimovic, pris dans le dos, à commettre une faute sans la moindre ambiguïté en position de dernier défenseur. Le vice – et on ne parle pas que de l’attaquant ou du défenseur central – ça vient à quel âge ? Parce que les progrès réalisés par cette génération se heurteront à un plafond de verre tant que ces moments de flottement, individuel ou collectif, lui coûteront aussi cher.
Aurait-il fallu composer le groupe autrement ?
Fut un temps ou cela n’aurait dérangé personne de perdre deux fois 1-0 contre la 42e nation mondiale portée par Haaland, l’un des meilleurs attaquants du monde et la 44e, qualifiée pour l’Euro. On n’en est pas encore au point où il faut s’en agacer, vu les circonstances (un but dans les arrêts de jeu contre la Norvège, un match joué une heure en infériorité numérique contre l’Écosse), mais suiveurs et observateurs n’ont plus d’autre choix que d’en tirer quelques conclusions, puisqu’il y en a. Les expulsions déjà, ça commence à gratter un petit peu.
Mais il y en a une autre, tactique, pour un avenir immédiat : le 3-5-2 voulu comme alternative par Luc Holtz a peut-être vu ses joueurs bien exploiter la largeur à Malaga, mercredi contre la Norvège, mais l’on a revu dimanche face à l’Écosse ce manque de poids des couloirs. Et aussi louables soient les intentions du sélectionneur, a-t-il dans son cadre les hommes qui pourraient animer ce système de façon convaincante ?
La question restera désormais en suspens jusqu’en septembre, escortée par celle de la composition des listes. Si l’on ne peut nier au sélectionneur le droit de les construire à sa guise, notamment en y faisant de la place pour des routiniers (Philipps, Barreiro, V. Thill…) qui doivent et veulent se soigner au contact du staff technique de la FLF, force est de constater que le manque de milieux récupérateurs a rythmé tout ce stage de fin de saison. La blessure de Christopher Martins, en deuxième période, face aux Norvégiens, n’était pas forcément prévue mais le manque de répondant dans ce secteur interroge. La fatalité qui touche les joueurs habitués au poste ne se commande pas. Mais les réponses à y apporter peut-être.
Julien Mollereau