Accueil | Sport national | [Sélection nationale] Kiki Martins, LE facteur X ?

[Sélection nationale] Kiki Martins, LE facteur X ?


Photo: Jeff Lahr

Bien qu’«attendu», le revers au Portugal a confirmé une chose : le Luxembourg n’est pas le même avec ou sans Christopher Martins.

Les entraîneurs ont coutume de dire que «personne n’est irremplaçable», mais dans le cas de certains joueurs, comme Christopher Martins, cela se discute quand même. Détournant une expression normalement associée au nom de Leo Messi, certains fans et observateurs des Roud Léiwen se sont d’ailleurs fait une religion au sujet du vice-capitaine de la sélection : «No Kiki, no party». Façon de dire que quand Kiki est là, tout va, et inversement, ce qu’a également admis Luc Holtz (en y associant Mathias Olesen) en conférence de presse d’après-match, lundi : «On ne sait pas remplacer un Kiki Martins».

Difficile de leur donner tout à fait tort, si l’on se fie aux statistiques. Depuis sa première sélection à 17 ans et demi, le 8 septembre 2014 contre la Biélorussie, le milieu du Spartak Moscou a manqué 28 matches internationaux, dont 4 seulement ont accouché d’un succès luxembourgeois, pour 6 nuls et 18 revers. Soit 14 % de victoires et 64 % de défaites. Les Roud Léiwen ont en revanche remporté 33 % des 60 matches (20 victoires) où leur n° 8 était là, et ne se sont inclinés «que» dans 50 % des cas (30 défaites).

Il était bien sûr préférable d’être privé du milieu du Spartak Moscou lundi à Faro, lors d’un match sur lequel le Luxembourg et son sélectionneur ne misaient pas réellement, qu’en octobre en Islande ou contre la Slovaquie. Mais avec le recul, on ne peut s’empêcher de penser que la donne aurait été différente, la gifle moins puissante, la défaite moins cinglante en sa présence.

Ne serait-ce que parce que Martins, par son gabarit (1,88 m), son registre et son expérience en équipe nationale (il est le 4e joueur le plus capé de l’effectif actuel derrière Jans, Moris et Chanot), présente un profil unique chez les Roud Léiwen, dont l’entrejeu est apparu terriblement poreux sans lui.

Ni le titulaire Barreiro, pourtant «le seul qui ait riposté, qui avait un peu le niveau avec Sinani» aux yeux de Luc Holtz, ni l’entrant Lars Gerson, lancé à la pause pour permettre à «Leo» de retrouver un rôle plus naturel de relayeur, ne sont ainsi parvenus à tenir un tant soit peu la baraque dans ce poste si spécifique de sentinelle dont les spécialistes – de haut niveau – deviennent une denrée très rare sur la planète foot.

Presque tous les gros coups, c’était avec lui

Entendons-nous bien : Martins ne peut pas tout. Avec lui aussi, le Luxembourg a pris des claques, comme aux Pays-Bas (5-0) et en Suède (8-0) en 2017; été promené, comme en Serbie en septembre 2021 (4-1); déçu, comme contre l’Irlande en novembre de la même année (0-3, après la victoire 0-1 de l’aller à Dublin); explosé face aux Portugais (5-0 en octobre 2021 et 0-6 en mars dernier) ou déjoué, comme contre Malte (0-1) en juin dernier. En Nations League, en juin 2022, il avait d’ailleurs signé un moins bon résultat avec (0-2) que sans lui face à la Turquie (3-3 à Istanbul).

Mais le joueur formé au RFCU puis à Lyon a, à son crédit, des participations à la plupart des performances probantes ou majuscules ayant jalonné l’évolution constante des Roud Léiwen ces dernières années. À commencer par le 1-0 contre la Grèce en novembre 2015, alors que les Grecs étaient encore dans le top 40 mondial, et ce succès (3-0 en mars 2016) contre une Albanie qui s’apprêtait à disputer son premier Euro, et alors que le Luxembourg pointait toujours, dans les deux cas, très largement au-delà de la 100e place au classement Fifa.

Puis ce nul miraculeux ramené de France, vice-championne d’Europe et future championne du monde, en septembre 2017 (0-0) en éliminatoires du Mondial-2018 et qui, couplé à deux nouvelles victoires en amical, l’une face à l’Albanie (2-1 en juin), l’autre contre une Hongrie (2-1 en novembre) aux portes du top 50, a permis aux Roud Léiwen de conclure l’année au 83e rang mondial, le meilleur classement de leur histoire.

Le nul de mai 2018 face au Sénégal (0-0), alors 23e au classement Fifa et meilleure nation africaine ? Avec lui. La victoire en Irlande de mars 2021? Aussi avec lui. Le nul en Slovaquie (0-0), les victoires en Bosnie (0-2) et contre l’Islande (3-1), qui permettent aujourd’hui à tout un pays de rêver à une improbable qualification pour l’Euro-2024 ? Toujours avec lui. Et, puisqu’il a purgé lundi son match de suspension (3 cartons jaunes dans ces éliminatoires), octobre, avec ses deux matches couperets, s’écrira, sauf blessure, aussi avec lui. Un heureux présage ?

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.