Accueil | Sport national | [Nations League] Le Luxembourg s’impose au Monténégro

[Nations League] Le Luxembourg s’impose au Monténégro


Gerson Rodrigues avec son sélectionneur, Luc Holtz, dans les bras. Photo : Sportpress.lu/Ben Majerus

Le Luxembourg a frappé un très grand coup ce mardi soir en allant s’imposer à Podgorica pour reprendre la tête au Monténégro dans le Groupe 1 de la Ligue C de la Nations League.

Au moins, les choses sont claires dès le coup d’envoi : sur cette catastrophe de terrain qui a bu l’eau mais reste difficilement jouable, le Monténégro a une balle de match absolue après le match nul entre l’Azerbaïdjan et Chypre (0-0) dans l’après-midi. S’il gagne, il a l’assurance de terminer premier de son groupe.
Ce n’est pas pour empêcher quoi que ce soit que les Roud Léiwen ont fait le voyage. La démarche est un peu plus positive que ça : ils sont venus chercher ce qui leur revient après un match aller qui les a vus faire la misère au Monténégro, mais perdre (0-1). On parle là de la reconquête de la place de leader qu’ils devraient finalement occuper si le football se préoccupait un tant soit peu de justice.

Trois jours après un succès débattu dans tous les sens et sans doute un peu trop pour un match qui a rapporté trois points, Luc Holtz injecte de nouveau sa dose de créativité surprenante dans son onze de base. Retour au 4-4-2 avec une première titularisation de Muratovic aux côtés de… Sinani, Gerson R. se voyant repositionné à l’aile. Pour compléter cette déstabilisante petite composition, recentrage de Carlson et reculade de Pinto. De la belle ouvrage : personne n’aurait pu s’y attendre.

Toutes ces petites subtilités tactiques échappent toutefois à une règle intangible : difficile de produire quelque chose sur un champ de patates.

Le devoir de viser la première place

Holtz a d’ailleurs visiblement demandé à ses hommes de multiplier les transversales pour isoler les ailiers sans avoir à trop construire. Lui qui n’avait pas hésité à regarder tout le monde dans les yeux pour dire qu’il était «sans doute impossible de défaire un projet de jeu construit depuis trois ans»…
Ce qui vaut pour le Luxembourg, qui avait trimbalé techniquement son adversaire en septembre, vaut aussi pour le Monténégro. Le bloc défensif grand-ducal n’a vraiment été embêté que sur les déviations d’une simplicité rare de Stevan Jovetic, mais le rapport de force est globalement resté le même. Jugez plutôt : cinq tirs cadrés à un pour Jans et ses coéquipiers en première période. Il faut croire qu’il y a, du côté luxembourgeois, un peu plus de créatifs capables de dynamiter un bloc défensif en place.
Au moment où le Luxembourg revient dans le match, juste avant la pause, les hommes d’Hadzibegic se retrouvent dans une position inconfortable. Tentés de pousser un peu trop pour aller chercher leur qualification, avec le risque de perdre leur première place en cas de défaite. Délicat? Oui. Et c’est le Luxembourg qui finit le plus fort. Jans trouve Sinani dans la surface après un écran de Deville. Sinani sort sa spéciale, du gauche, et enveloppe petit filet (1-2). L’explosion de joie est à la hauteur de l’exploit. C’est une victoire de la maturité et d’une équipe sûre de sa force.  Qui désormais a le droit (le devoir?) de rêver de gagner ce groupe.

Julien Mollereau