[ÉLIMINATOIRES DU MONDIAL-2022] Lundi, le Luxembourg sera fixé sur son groupe pour l’année 2021. Et son sélectionneur est très ambitieux.
Ce lundi, à 18h, aura lieu à Nyon le tirage au sort des éliminatoires du Mondial-2022. Le Grand-Duché, fait exceptionnel, y sera finalement représenté dans le chapeau 4, qui lui laisse envisager de belles choses. Vendredi, à 72 heures de cette échéance sur laquelle il n’a aucune prise mais qui détermine tant de choses, Luc Holtz nous a livré ses (nombreux) sentiments.
Le pot 4, une fin en soi ? «Tout le monde vous craint»
Battu par Chypre et accroché par l’Azerbaïdjan en novembre, le Luxembourg a finalement réussi à conserver de justesse sa place dans le pot 4. Au-delà du ranking FIFA, c’est un indicateur fort qui plaît au sélectionneur avant ce tirage. «Il y a quelques années, on était dans le pot 6. Cela me montre qu’on n’a pas franchi un palier, mais trois.» Mais en vrai, il le savait déjà depuis une conversation avec un responsable de fédération au Danemark, en octobre de l’année dernière, qui lui a montré que même si ses Roud Léiwen sont, dans les chiffres, la plus faible équipe du pot 4, pas mal de nations voudront l’éviter : «Il m’avait dit « tout le monde vous craint, personne ne veut vous jouer. Peut-être que vous n’en êtes pas conscients ». Et non, effectivement, je n’en étais pas conscient». Tout récemment, le journal espagnol Marca titrait en tout cas sur ce «Luxembourg, nain du passé qui peut aujourd’hui rêver d’aller au Mondial».
Groupe de 6 ou de 5 ? «Clairement, j’aimerais six !»
Lundi soir, le Luxembourg peut hériter soit d’un groupe à cinq nations, soit d’un groupe à six. L’intérêt de la deuxième option tient au fait qu’il offrira un adversaire du pot 6, celui qui contient les adversaires les plus faciles. Et le sélectionneur ne veut pas se priver de ce genre de rencontres. «Ce qui m’intéresse, c’est de jouer des adversaires en ayant les moyens de faire quelque chose. Et contre une équipe du pot 6, quand tu es dans le pot 4, tu dois faire les points», pose-t-il.
Qui peuvent-ils battre ? «On rivalise avec tout le monde dans le pot 3»
Au vu des résultats, qu’ils soient de matches officiels ou de matches amicaux, de ces dernières années, il convient désormais de se poser la question de savoir si le Luxembourg n’a pas les moyens de battre toutes les équipes des pots 3, 4, 5 et 6. Luc Holtz partage cet avis. «Je n’ai pas peur de le dire, mais j’y mets une condition pour ne pas que les attentes soient trop élevées : tout dépend du nombre d’absents. Lors de notre dernier match, contre l’Azerbaïdjan, nous en avions dix. Si on les a, on rivalise à coup sûr avec n’importe qui dans le pot 3 et cela se jouera sur des détails.» Et dans le pot 2 ? Il est vrai que le niveau de difficulté grimpe encore, mais la Roumanie, la Slovaquie ou même la Russie seraient jouables. Même si chacune de ces nations possède en général un atout que n’ont pas encore les Roud Léiwen, à savoir un joueur de classe internationale qui pèse plusieurs centaines de matches dans un très grand championnat. «Et il nous sera impossible d’en sortir un dans les deux années qui viennent», assure Holtz, qui mise sur la multiplication des individualités.
Comme la génération 1995 ? «Si on tombe sur le Kosovo…»
Luc Holtz a fixé ses priorités. Faire des points ne l’emporte toujours pas sur la possession, le contrôle de la partie, la capacité à se procurer des occasions, mais l’idée commence à faire son chemin et à prendre de l’importance. «Si on est dans un groupe à six, on voudra faire au moins 10 points.» Logique si l’on part du principe que le Grand-Duché peut en faire déjà six contre un adversaire du dernier pot. Reste que pour le sélectionneur, il ne faudra alors pas tomber sur le Kosovo, «qui n’a rien à faire dans le pot 5. Si on tombe sur eux, alors ce sera dur.» Mais après avoir fait dix points sur chacune de ses campagnes de Nations League et dans cette configuration très avantageuse, le Luxembourg peut envisager de battre les dix unités récoltées par la génération 95, qui font toujours référence d’un point de vue comptable.
Quel adversaire dans le pot 1 ? «Le Danemark, je ne veux pas»
Luc Holtz est un amoureux du football comme un autre, il aime les grands matches. Aujourd’hui, après dix ans de présence à la tête de l’équipe, il se rend compte qu’il n’a «toujours pas rencontré l’Angleterre et l’Allemagne, alors pourquoi pas ?». Il apprécierait aussi de retrouver la France de Didier Deschamps, «un gars sympathique et très ouvert, très différent du personnage médiatique». Il veut par contre à tout prix éviter le Danemark, qui en avait passé quatre à son équipe en 2019 dans un match très compliqué. «Eux, je ne veux pas ! Leur nom n’a pas une grande résonance pour le public, et pourtant, c’est très costaud. Ils mettent une énorme intensité et un gros impact.»
Julien Mollereau