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[Roud Léiwen] Comment les joueurs sont mis sous cloche


En charge de tout le protocole de sécurité avant le match de ce soir face à Sarrebruck, Lara Heinz, à droite sur le banc (Photo : Louis Mangorrinha).

Luc Holtz et ses gars rejouent ensemble ce mardi pour la première fois depuis novembre 2019. Mais quelle organisation pour résister à la pression du coronavirus…

Cinq tests en dix jours. Plus fort encore que les équipes européennes du Grand-Duché, sa sélection nationale! Testé avant d’arriver sur site, à Lipperscheid, pour le début du premier stage depuis novembre 2019, Luc Holtz et son staff ont soumis de nouveau leurs narines à la toute-puissance des cotons-tiges, dimanche, pour s’assurer de réceptionner les joueurs en toute quiétude. Ils y repasseront demain pour satisfaire aux exigences de l’UEFA, s’attendent à devoir s’y plier à Bakou à la demande des autorités azerbaïdjanaises (qui n’ont pas encore confirmé leur volonté d’envoyer un laboratoire vérifier que toute la délégation est négative) et y repassera lundi prochain, avant de se frotter au Monténégro.
Les Roud Léiwen ont mis fin à 288 jours sans se voir mais paient ces retrouvailles de leurs sinus !
Ce soir, contre Sarrebruck, des chanceux triés sur le volet (en fait, la presse) vont revoir jouer la sélection luxembourgeoise. Interdiction d’approcher, pas question de toucher. Ces garçons sont mis sous cloche.
Leur hôtel s’est d’ailleurs plié aux exigences de l’UEFA pour optimiser les chances de voir le virus rester à l’écart. Coup de chance, assure l’ancien international Charles Leweck, qui sera leur traditionnel aubergiste, «il n’y a pas eu un seul cas déclaré de coronavirus sur toute la commune depuis le début de la pandémie». Lipperscheid est donc «the place to be»*. D’autant que les propriétaires sont désormais rodés et font passer des tests à leurs employés une fois tous les dix jours.

Même les chauffeurs de bus seront contrôlés

«Mais de toute façon, tout a été organisé pour la sélection : ils ne croiseront théoriquement personne!, pense pouvoir dire l’ancien joueur ettelbruckois. D’habitude, ils prenaient leur petit-déjeuner avec le reste des clients. C’était le seul repas de la journée. Et bien ce n’est plus le cas : ils seront séparés. Nous avons repensé les chemins. Ils n’emprunteront plus un trajet qui pourrait leur faire rencontrer des clients pour aller manger ou pour aller s’entraîner. Pareil s’ils veulent se détendre au bar, boire un thé, un café. Le salon rouge leur est réservé. On leur a mis une salle de réunion supplémentaire et une salle de kiné à disposition pour qu’ils aient plus de place.»
Cette zone dans laquelle toute personne non joueuse de football au niveau international n’a le droit de mettre le pied a été baptisée zone 1. Si un joueur en sort, ce sera masque obligatoire. «On sera très très stricts là-dessus», assure Lara Heinz, l’un des deux médecins qui gravite autour de la sélection. L’ancienne nageuse a été désignée officier de liaison médical. Une partie de son boulot, ces dix prochains jours, sera de faire la police. Outre rappeler les fondamentaux aux joueurs, elle devra surveiller le pedigree de ceux qui approcheront l’équipe. Comme les médias, pilotes d’avion, hôtesses de l’air, chauffeurs de bus, personnel d’hôtel en contact avec «ses» joueurs.
Pour lui faciliter le travail, l’UEFA a décidé d’équiper pas mal de gens d’une sorte d’accréditation Covid. Les joueurs, par exemple, ne pourront pas entrer au stade sans elle. Elle disposera d’une photo, de leur nom et d’un récapitulatif de tous les tests qu’ils ont pu effectuer jusque-là.
Le protocole d’incorporation des joueurs à ce stage suivra d’ailleurs un rituel assez dingue : les derniers arrivés passeront par une chambre simple le temps de recevoir les résultats de leur test.

Dans l’avion, il y aura de la place, beaucoup de place

Mais l’établissement étant complet, il a fallu parer au plus pressé : une fois les tests négatifs reçus, les joueurs hériteront de grandes suites qui permettent d’installer deux lits suffisamment espacés. «Il y aura un lit double et un lit simple, sourit Charles Leweck, mais pour le joueur qui dormira dans le lit simple, ne vous inquiétez pas, il sera bien! Ce ne sera pas un truc d’1,80 m par 90 cm, hein!»
Quant au déplacement, là aussi, la FLF a mis les petits plats dans les grands. «C’est un charter assez confortable puisqu’on a un Boeing 737-800», indique Marc Diederich, chef de presse de la FLF. On parle là de plus de 180 places et d’une longueur de près de 40 mètres. Cela devrait suffire très largement à maintenir les distances de sécurité pour couvrir les milliers de kilomètres qui séparent le Findel de Bakou.
Finalement, maintenant que tout est en place, reste à voir ce qu’il reste comme automatismes à cette équipe qui ne se fréquente plus depuis de si longs mois. Et cela commence ce soir, contre Sarrebruck, club de 3e Bundesliga qui accueille Maurice Deville depuis peu.

Julien Mollereau

* «L’endroit où il faut être».

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