Accueil | Sport national | [Roud Léiwen] Ces derniers temps, les matches fous, c’est pile… ou face

[Roud Léiwen] Ces derniers temps, les matches fous, c’est pile… ou face


Maxime Chanot et les siens peuvent faire de belles choses. A condition d'avoir le mental pour se maîtriser. (archives Luis Mangorrinha)

[Éliminatoires Euro-2020] C’est un monument qui attend les hommes de Luc Holtz, vendredi soir au Portugal. Et ces moments-là, ses gars les gèrent soit de façon quasi parfaite, soit de manière catastrophique.

Comment le petit Luxembourg réagit-il aux climax de ses campagnes, quand la qualité autant que le nom de l’adversaire viennent s’ajouter à l’unité de lieu, à l’un de ces stades monumentaux dans lesquels on peut facilement se noyer ? Eh bien ! les Roud Léiwen n’ont à cet égard pas encore réussi à trouver la régularité d’une équipe capable de se maîtriser totalement, mais on a quand même le droit d’attendre de belles choses de leur part à Lisbonne, contre le champion d’Europe en titre. La preuve…

9 juin 2017 : Pays-Bas –Luxembourg 5-0

Tout tourne de travers à Rotterdam. Plombée par quelques absences (dont celles de Moris, blessé au genou quelques mois plus tôt et de Joachim en pointe après une simulation de Dembélé qui lui a coûté un jaune, en mars), la sélection va exploser au Kuip.

Longtemps douteux et finalement aligné, Chanot sort tôt, après le premier but, incapable de continuer. Il était l’un des rares joueurs d’expérience restant dans une équipe à 23 ans de moyenne d’âge. Ses coéquipiers multiplient les bévues, dont une plein axe de Bensi, qui permet aux Bataves d’ouvrir le score. À sa sortie du terrain, Vincent Thill refuse la main du sélectionneur, explose une valisette médicale et doit se faire rappeler à l’ordre. Un gros raté devant 41 000 spectateurs.

3 septembre 2017 : France – Luxembourg 0-0

À Toulouse, une équipe presque aussi jeune que celle balayée deux mois plus tôt par les Oranje, trouve des ressources d’organisation insoupçonnées pour créer l’un des plus grands exploits de l’histoire sportive du pays contre des Bleus futurs champions du monde, dix mois plus tard.

Malget et Philipps, à la bataille dans la surface, remportent presque tous leurs duels, le second livrant sans doute le match de sa vie. Devant, Gerson Rodrigues gagne des galons de star en touchant le poteau de Lloris. Dans les buts, Joubert, rappelé exceptionnellement, effectue quelques parades fortes soulevant la désapprobation de Didier Deschamps après le match : «Putain mais qu’est-ce que tu nous as fait ?». Le président Philipp annonce une «prime de victoire». Bref, devant 35 000 personnes, un rêve éveillé !

7 octobre 2017 : Suède – Luxembourg 8-0

Nous voilà un mois plus tard à Stockholm et l’histoire va rattraper très cruellement cette équipe de héros : «Aujourd’hui, j’ai honte», concède Luc Holtz au sortir de la pire défaite du pays depuis 1982, à Wembley. À 3-0 à la pause, plutôt que de fermer les vannes, les Roud Léiwen vont sombrer, prenant un but quasiment à chaque occasion suédoise. «C’est un cauchemar, j’ai compté les secondes, imaginé tout ce qui pouvait encore nous arriver», avouera Paul Philipp.

Deux ans plus tard, il faut croire que cette claque a été salutaire puisque ce genre de non-match absolu ne s’est plus jamais représenté. Et les 50 000 spectateurs de la Friends Arena pourront dire qu’ils ont peut-être assisté à la dernière raclée encaissée par le Luxembourg avant très longtemps.

10 juin 2019 : Ukraine – Luxembourg 1-0

La Lviv Arena est pleine et sur le terrain, l’Ukraine s’annonce sans rire comme l’une des formations les plus costaudes du continent. On se dit qu’elle risque bien de nous le prouver en marquant dès la 6e minute. Et non. Bien au contraire. Dans une ambiance incandescente avec 35 000 illuminés et un stade comble qui aurait pu les faire se liquéfier, les hommes de Holtz font mieux que s’accrocher : ils jouent.

Livrant l’une des prestations collectives les plus abouties de ces dernières années, égalisant même par Christopher Martins, mais le trio arbitral en décidera autrement, l’annonçant hors-jeu alors qu’il ne l’est pas. «C’est très très malheureux de repartir avec zéro point.» Naissance des ambitions à la luxembourgeoise, quel que soit l’adversaire, quel que soit le lieu.

A Lisbonne, Julien Mollereau

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.