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Rosport : la vie sans Osweiler (Interview)


Division Nationale – Carlos Teixeira travaille à marche forcée en vue de la reprise.

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En tant que joueur, Carlos Teixeira a toujours été un homme à poigne. Et c’est ce qu’il faut comme coach aujourd’hui, pour Rosport. (Photo : Julien Garroy)

Carlos Teixeira en a pris pour huit semaines de négociations avant de signer à Rosport, refusant nombre d’autres clubs mais se targuant d’avoir été contacté par le Victoria alors que tant d’autres coaches « se vendent ». Résultat: maintenant, il croule sous le boulot à une semaine et demie de la reprise.

> Depuis début janvier et votre prise de fonction, vous avez eu des sélectionnés, des blessés, des malades… Préparation à qualifier de chaotique ?

Carlos Teixeira : Bah, j’ai eu aussi des vacanciers, mais ils ont le droit aussi. Et mes sélectionnés (NDLR : Vogel et Lascak), je suis finalement content qu’ils aient eu ce stage en Turquie avec la sélection…

> Pourquoi ? Ils sont rentrés bronzés et ont filé la pèche à leurs coéquipiers ?

Quand je dirigeais Hostert, on était partis en Algarve et j’étais rentré très bronzés… Et on était montés ! Non, mais moi, j’essaie de mettre mon système en place, de trouver un équilibre entre le travail qui a déjà été fait et ce qu’il reste à faire. C’est compliqué. Comme tout coach, j’aimerais avoir tout le monde sous la main tout le temps…

> Quand vous dites que vous essayez de mettre votre système en place, cela veut-il dire que le Victoria va jouer différemment en deuxième partie de saison ?

Je vais essayer d’améliorer la discipline en termes de positionnement. Mais je vais essayer de conserver leur beau jeu. Leur tactique et leur agressivité. Ils étaient très bien en début de saison et je veux retrouver ce niveau. Ce sera dur : avant, personne ne les attendait; maintenant, tout le monde les attend.

> Vous conserverez le 4-1-4-1 mis en place par Claude Osweiler ?

On ne sait pas encore exactement. On en a testé trois jusqu’à présent. On décidera tranquillement en début de semaine prochaine.

> Tout l’été et une bonne partie de l’automne, l’ensemble de la DN était en admiration devant ce jeu avec ce système…

Mais je n’ai pas accepté Rosport parce qu’ils ont de beaux yeux ! J’ai accepté parce que c’est un beau défi. Le plus beau que j’aie eu jusqu’à présent. C’est une grande responsabilité parce qu’il y a beaucoup de talent dans ce jeune groupe.

> Un jeune groupe que vous avez repris au terme de sept rencontres sans victoire…

Cette équipe était au ras du sol quand je l’ai reprise. Elle s’était pris de belles baffes en interne comme en externe. Elle a connu un coach malade (NDLR : Claude Osweiler) et a eu beaucoup de malchance sur le terrain. Le foot c’est ainsi, il y a toujours des petits virus qui peuvent arriver sans crier gare et abattre une équipe. Bon, le Victoria, lui, n’était pas malade, il n’avait pas de fièvre non plus. Il avait juste besoin d’être travaillé psychologiquement.

> D’ailleurs, pourquoi ne pas avoir commencé ce boulot plus tôt ? Vous avez signé alors qu’il restait deux rencontres : une de DN, à Differdange, et une de Coupe, perdue, face au RFCU…

J’ai des regrets, mais les dirigeants souhaitaient faire comme cela. Cela aurait peut-être pu créer un déclic, mais bon, ce n’est pas grave, il me reste quatre mois devant moi…

> Quelles sont les envies des dirigeants ?

Le maintien. Rien de plus.

> Et la saison prochaine ?

L’année prochaine aussi. En l’obtenant le mieux possible et en se permettant parfois de galoper avec les grands de ce championnat.

> Vous a-t-on garanti une certaine stabilité d’effectif ?

Il n’y a que deux joueurs qui pourront partir en fin de saison et nous allons tout faire pour les retenir.

> Retenir un Jeff Lascak ?

Je sais qu’il est déjà en négociations.

> Avec combien de clubs ?

Aucune idée, je ne suis pas son manager. Mais ce que je sais, c’est que Rosport a des arguments pour le retenir. Quand on est jeune, il faut toujours avoir des kilomètres au compteur avant de partir. Or Rosport a des bases stables et solides et, même si nous avons pas mal de gars qui pourraient jouer dans les quatre grands clubs du championnat, ils doivent bien réfléchir.

Moi, Lascak, je crois à nos chances de le garder. Il m’a surpris depuis mon arrivée. Tout le monde m’avait dit qu’il était comme ci, ou comme cela… Moi, j’ai découvert un garçon intelligent et qui montre l’exemple.

> Dernière chose : mardi soir, vous êtes sorti agacé de votre match amical contre Strassen, curieusement remporté 10-0. Votre adversaire n’a pas fait sa part du contrat ?

Moi, j’ai repris le programme de Claude Osweiler. Copypaste ! Et cela m’allait. Mais si votre adversaire vient avec une équipe qui n’est pas adéquate… Strassen est une des meilleures équipes de PH et elle mériterait même sûrement la DN. C’est pour cela qu’un match avait été calé, pour avoir un adversaire adéquat. Or là, ce n’était pas le cas. Alors je ne vais pas me prendre la tête avec des petites choses sans importance, je n’ai pas le temps, mais si on n’a pas ce qu’on demande…

Entretien avec notre journaliste Julien Mollereau