À 24 heures d’affronter les Islandais de Breidablik en Conference League, quelle tâche a bien pu accomplir Jeff Saibene en quelques semaines ?
Son équipe vient de battre une équipe de D1/A, Seraing, en amical (3-2) et le coach annonce de minuscules modifications. Pressing plus haut, construction plus depuis l’arrière et organisation différente. Un point…
Tafer, la résurrection ?
Longtemps à l’arrêt, d’un niveau insuffisant mais compréhensible pendant tout le début d’année 2021 puisqu’il manquait de rythme, l’ancien joueur lyonnais, passé par la Suisse et notamment Saint-Gall – où il a réalisé selon ses propres dires la plus belle saison de sa carrière –, revient fort. Jeff Saibene acquiesce. «Il réalise une super préparation. Contre Seraing, il a marqué un but fantastique. Les gars du staff qui étaient déjà là la saison passée m’ont dit « mais bon sang, on n’a pas vu ça ces six derniers mois ». Moi je leur ai répondu qu’on allait désormais voir le vrai Tafer, que ce n’était pas possible qu’il ait tout perdu. Le fait qu’on se connaisse lui et moi donne confiance. J’aime comme il joue et il le sait. Je ne sais même pas si le club a envisagé de le laisser filer. Quand on en a parlé avec Ilies (NDLR : Haddadji, le directeur sportif), je lui ai juste dit que c’était un super joueur et il m’a dit que lui aussi pensait ça. On n’en a donc même pas parlé. Pour nous, il sera même quasiment comme un nouveau joueur.»
Büch, Birk en mieux ?
Alors que Thomas Birk a pris sa retraite, il fallait doubler le poste de latéral gauche occupé par Judicael Crillon. Jeff Saibene, qui avait dit, dans le passé, qu’il ne ferait pas forcément venir de Luxembourgeois dans ses clubs s’il n’était pas absolument certain que ce soit une plus-value et pour ne pas se fragiliser lui-même, a pris la décision d’appeler à la rescousse un de ses anciens joueurs, en provenance d’Ingolstadt : «C’est un gars qui a eu beaucoup de malchance. Là-bas, je l’avais fait monter en équipe première et les gens ont commencé à se dire qu’il était vraiment bon après deux ou trois matches, mais il s’est alors fait les croisés et quand il est revenu, le nouveau coach ne l’appréciait pas. Quand on n’a pas trouvé de Luxembourgeois pour le poste, j’ai pensé à lui : c’est une valeur sûre.»
Le plus important, c’est Holter
Pokar, quel poste (1) ?
Flanqué de deux récupérateurs la saison passée, le RFCU va devoir faire de la place à cet extraordinaire passeur qu’est l’ancien Dudelangeois Mario Pokar, alors que Jeff Saibene aime jouer en 4-4-2. Quelle sera la ligne de conduite du technicien dans ce dossier ? «On a plusieurs options devant la défense, avec quatre très bons milieux : Nakache, Holter, Ikene et Pokar. Tous ont une mentalité exceptionnelle mais le plus important, celui dont la présence physique à la récupération est cruciale, c’est Holter. Tous les autres peuvent jouer à ses côtés.» Mais la question de la place de Pokar pose aussi celle de Jérôme Simon, maître à jouer de la saison passée et frappeur de coups de pied arrêtés, et qui évolue un cran plus haut : «On peut aussi jouer en 4-2-3-1», a consenti Saibene.
Françoise, quel poste (2) ?
Sa recrue-phare, le Racing l’a faite en attaque, pour épauler au mieux le duo Mabella-Dembélé. Si Emmanuel Françoise est actuellement blessé (mollet), force est de constater que le Racing ne jouera plus avec deux véritables ailiers, que son plan est ailleurs : «Nous jouerons avec deux attaquants, Emmanuel sera l’un des deux. On utilisera le système en fonction des joueurs que l’on a. On n’a pas trop d’attaquants. On en a un ou deux en « trop » mais pas plus.»
Julien Mollereau