Auteur d’un remarquable début de saison en Porsche-Supercup, le Luxembourgeois Dylan Pereira occupe la première place du championnat du monde. À trois courses de la fin, tous les espoirs sont permis…
Vous occupez actuellement la tête du championnat du monde. Êtes-vous surpris de vous retrouver dans cette position après cinq Grand Prix ?
Un peu surpris de me voir remporter deux des trois premières courses. La saison a vraiment bien commencé et j’ai pu prendre des points d’avance. Malheureusement, on n’a pas pu réaliser de tests à Silverstone, contrairement à Larry ten Voorde (NDLR : deuxième au championnat du monde). Avant cette course, j’avais 22 points d’avance sur lui. Après, je n’en avais plus que sept… Heureusement, la semaine suivante, toujours à Silverstone, on a pu rectifier le tir et j’ai pris une belle 3e place.
Vous dites souvent « on »…
Oui, parce qu’il y a tout une Team derrière. Le pilote n’est jamais seul. Bien sûr, dans mon écurie, il y a un deuxième pilote (NDLR : le Néo-Zélandais Jaxon Evans) mais par exemple, il y a un ingénieur qui ne s’occupe que de ma voiture. Il s’appelle Michael Rüsh. Cela fait quatre ans qu’on travaille ensemble donc on commence à bien se connaître.
Cette relation lui permet de connaître vos préférences en termes de réglages. D’ailleurs, avec toutes les données, avez-vous encore besoin de lui faire part de vos sensations ?
C’est sûr, depuis son ordinateur il a accès à énormément de données. Il voit comment la voiture réagit, mais encore faut-il qu’il sache pourquoi j’ai pris tel ou tel virage de cette manière? Et ça, il n’y a que moi qui peut le lui dire. Si je rentre aux stands et que je lui dis que la voiture est parfaite, il ne la touche pas…
En début de saison, votre objectif était de finir sur le podium du championnat du monde. Avec 35 points d’avance sur Jaxon Evans (4e) à trois Grand Prix de la fin, vous semblez être bien parti…
Oui, 35 points ça paraît beaucoup mais, je le répète, avant Silverstone, j’avais 22 points d’avance. Après, il ne m’en restait que sept… Normalement, ce podium, je devrais finir dessus mais il me faut rester vigilant.
Prendre une course après l’autre
À trois courses de la fin, songez-vous à un éventuel succès final ?
Oui et non. Forcément, on y pense mais il vaut mieux prendre une course après l’autre car le risque est de perdre un peu de son pilotage. Le mieux, c’est d’être devant. Je vais donc continuer à rouler comme je sais le faire. Évidemment, je ferai attention de ne pas partir bêtement à la faute…
Dimanche, vous roulerez sur le Catalunya. Que pensez-vous de ce circuit ?
Je l’aime bien. Il y a deux ans, j’avais pris la troisième place. Maintenant, il y est assez difficile de dépasser et il faudra donc réaliser une bonne séance de qualification pour espérer partir devant. Si je pouvais réaliser la pôle, comme à Budapest, ce serait bien. Ce serait bien de d’augmenter mon avance avant Spa et Monza qui n’est pas le circuit que je préfère. Spa, j’y ai gagné l’an dernier mais cette fois, il y a un petit changement dans le règlement concernant les pneus. On verra…
En attendant, comment vos parents vivent-ils cette situation ?
Ils sont forcément contents, mais ils stressent aussi. Déjà parce que mon avance n’est pas très grande sur mes poursuivants et puis aussi à cause du Covid-19.
Comment ça ?
Je suis testé tous les deux jours. Si jamais, je venais à contracter le virus, je serais d’office exclu du championnat et tout ce que j’ai réalisé jusqu’à maintenant ne servirait à rien. Alors, ils sortent vraiment le minimum, ne vont plus au restaurant… Quand je reviens au Luxembourg et que mes copains m’appellent pour sortir boire un verre, évidemment que j’aimerais bien y aller. Mais non, je préfère rester chez moi, ne pas prendre de risque.
Un podium final ou, soyons fou, une victoire finale en Porsche Supercup, que cela changerait-il pour vous ?
Dans tous les cas, des portes viendraient à s’ouvrir. Si je le gagne, ça entraînerait de gros changements pour l’avenir… Mais bon, on n’est pas encore là. Il reste encore trois Grand Prix… On peut gagner beaucoup de choses en ce laps de temps mais beaucoup perdre aussi…
Propos recueillis par Charles Michel
Dimanche, Grand Prix de Barcelone