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Plongeon : Alain Kohl prêt à s’envoler


Alain Kohl plongeant d'une plate-forme de 28 mètres depuis l'opéra de Copenhague, en juin 2015. (photo DR)

Alain Kohl a gagné le droit de participer aux trois dernières épreuves du Red Bull Cliff Diving World Series. Le plongeur luxembourgeois compte bien en profiter.

Alain Kohl pratique le plongeon de très haut vol. À très haut niveau. Après plusieurs années où il a été gêné par des blessures, l’ancien participant aux Red Bull Cliff Diving World Series pendant toute une saison a continué de travailler dur pour regagner sa place. Invité au Danemark, il a suffisamment brillé pour poursuivre l’aventure cette saison.

Le Quotidien : On vous a un peu perdu de vue ces derniers temps. Que devenez-vous?

Alain Kohl : Je suis installé en Autriche, je fais partie de la 4 Elements Academy, dont je suis depuis peu copropriétaire, près d’Innsbruck. J’ai commencé il y a cinq ans par donner des cours de trampoline et de plongeon. Et je suis entraîneur de plongeon, de free running et de parkour.

Ce week-end, vous allez encore une fois être wild card pour les World Series. Comment se passent ces invitations?

En fait, on prend en compte le classement mondial à la fin de la saison. Malheureusement, l’année dernière, j’ai eu une clavicule cassée et je n’ai fait que deux compétitions. Du coup, j’étais très loin. Mais on m’a demandé si j’étais intéressé pour participer à l’épreuve au Danemark. Je n’ai pas hésité. Et comme ç a a bien marché (NDLR : il a terminé 8e), j’ai été invité en Italie. En fait, au départ, je devais juste participer à un projet. Mais il y a eu un désistement et on m’a demandé si ça m’intéressait de sauter. J’ai dit oui.

Et comme ça a bien marché…

Je prends la neuvième place en Italie. Et quelques jours après, j’ai reçu un coup de fil de Red Bull, qui me proposait non seulement d’aller en Angleterre. Mais également à Shirahama au Japon et Dubai pour les dernières épreuves de la saison.

Vous devez être content?

Oui. L’objectif est toujours de participer à un maximum d’étapes possible. Je sais que je n’ai qu’une chance. À moi de la saisir! Cette année, j’aurai fait un total de sept évènements, 5 avec Red Bull et deux autres alors que les meilleurs wild cards en font une douzaine par an.

Comment s’entraîne-t-on à sauter d’une plateforme de 27 m?

Je suis le seul à avoir à ma disposition l’Area 57, un parc d’aventures, la seule plateforme au monde à 27 m. Malheureusement, il n’est ouvert que quatre mois dans l’année et je ne peux pas y aller très souvent. Et en Autriche, il fait souvent froid, entre 12 et 15 °C, donc ce n’est pas évident. Si bien que 80 % de mon entraînement, je le fais sur un tremplin de 3 m. Je n’ai pas de plateforme de 10 m à proximité.

Du coup, je dois travailler mon saut en plusieurs étapes. Et puis si je m’entraîne sur la plateforme à 27 m, en deux heures, je fais au maximum six à huit sauts et après je suis claqué. Au tremplin à 3 m, en 10 minutes, je peux enchaîner 10 sauts. Et avec mon expérience, je sais comment faire.

Mais ce que vous préférez, ça reste la plateforme à 27?

Je n’ai pas peur du 3 m. J’ai du respect pour la plateforme de 10 m. Mais à 27 m, c’est toujours quelque chose de spécial. On est un peu excité. Et quand tu réalises le saut que tu souhaitais et que tu fais une belle entrée à l’eau, c’est super excitant!

Alain Kohl.

Alain Kohl.

Que vous manque-t-il pour faire partie des meilleurs mondiaux?

Il y a deux choses. Enfant, j’ai toujours eu des problèmes avec les entraînements aux saltos avec des vrilles. Si bien que je n’ai commencé à faire des vrilles qu’à 23 ans. On peut dire que j’ai dix ans d’expérience dans les vrilles. Mais un garçon comme Artem (NDLR : Silchenko, l’un des meilleurs cliff divers au monde) en fait depuis tout petit. Il a 25 ans d’expérience dans les vrilles!

Le second point, c’est que je n’ai pas de piscine de 10 m avec accès illimité à ma disposition. Ça et le fait que je ne suis pas pro, donc il me manque aussi du temps.

Quand on voit les photos de Red Bull, on a toujours l’impression que tout le monde est pote. C’est vraiment le cas?

Oui. Il y a une amitié très forte. Nombreux sont ceux qui viennent s’entraîner à l’Area 47. Tu t’entraînes pendant des mois et des années. Mais une fois sur la plateforme, tu es tout seul. Tous les plongeurs savent cela. Il existe un lien très fort entre nous. Et Orlando (Duque) et Jonathan (Paredes) ainsi que Hassan Mouti, qui travaille aujourd’hui pour Red Bull, font partie de mes meilleurs amis.

Le cliff diving est maintenant présent aux championnats du monde. Vous pensez qu’il sera un jour aux Jeux?

Oui. On sait que ce ne sera pas pour 2020. Pour 2024 je ne suis pas sûr. Il y a deux freins : il n’y a pas assez de pays qui pratiquent et on n’a pas assez de femmes qui en font. Mais on fait partie d’une fédération internationale présente aux JO, donc maintenant, le tout est de savoir quand. À mon avis, ce sera chaud pour moi! (il rit)

Et les championnats du monde de l’an prochain?

C’est à Budapest et les 12 premiers de la Coupe du monde à Abu Dhabi sont qualifiés. Malheureusement, j’ai terminé 14e. Mais il y aura encore quelques repêchés dans une autre compétition l’année prochaine. Mon objectif pour 2017, outre celui de réintégrer si possible le circuit des World Series, sera de participer à mon premier championnat du monde.

Et pour ce week-end?

Si je parviens à effectuer les plongeons comme je sais le faire et que je ne commets pas d’erreurs bêtes comme au Danemark ou en Italie, je suis aux alentours de la sixième ou septième place. Donc top 6, ce ne serait pas mal!

Romain Haas

Son programme : 9-11 septembre : Pembrokeshire (pays de Galles). 14-16 octobre : Shirahama (Japon). 26-28 octobre : Dubai (EAU)

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