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Philippe Giberti : « Je ne suis pas la solution miracle » (Interview)


Avant la 18e Journée de Nationale 1 – Le Sparta va attaquer la suite de la saison avec une vieille connaissance : Philippe Giberti. Le technicien confie ses impressions.

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Philippe Giberti, le nouveau coach du Sparta, attend de ses joueurs qu’ils affichent un autre état d’esprit et un autre niveau que lors des derniers matches. (Photo : Julien Garroy)

La raclée, dimanche, face au Basket Esch a été celle de trop pour les dirigeants du Sparta, qui ont décidé de changer quelque chose avant le début des play-downs. Et surtout avant la demi-finale de Coupe, qui peut permettre à Bertrange de sauver sa saison. Exit, donc, Bob Adam et bonjour à un ancien technicien bertrangeois, Philippe Giberti.

> Vous êtes de retour !

Philippe Giberti : En fait, je suis déjà de retour au Sparta depuis le début de l’année dernière. Je m’occupe des jeunes scolaires qui sont désormais cadets première année. Et cette année, j’ai pris les cadets et les espoirs avec pour objectif de les préparer à intégrer l’équipe première.

> Justement, vous allez pouvoir le faire à partir de maintenant ?

C’est trop tôt. Ce ne sont que des cadets première année. Pour le moment, je vais faire avec ce que j’ai. L’objectif est de redonner confiance aux joueurs. Il suffit de regarder notre rendement offensif pour comprendre que certains sont en complet manque de confiance. Mais attention, je ne suis pas la solution miracle !

> Quel est votre regard sur la situation du Sparta ?

C’est forcément une déception car il y a clairement quelque chose qui ne marche pas. Pourtant les gars semblaient bien travailler. Il y a peut-être eu des erreurs de casting, des problèmes de blessures et des choix d’Américains pas forcément heureux mais je ne veux critiquer personne. Je ne suis pas à l’intérieur de l’équipe et je ne veux pas porter le moindre jugement. Tout ce qu’on peut dire, c’est que tout ça mis bout à bout, avec la fébrilité, quelques défaites et on perd confiance. Le club a décidé de prendre une décision en se séparant du coach et m’a demandé si je pouvais prendre la place. J’en ai beaucoup discuté avec mon épouse car j’ai beaucoup de travail à côté et j’ai décidé d’accepter.

> D’où vient le problème, selon vous ?

Déjà, le Sparta manque d’un meneur, un vrai meneur. Xavier et Patrick font ce qu’ils peuvent mais ils n’ont pas une formation de meneur. Avec Wiseler, on a un vrai meneur mais malheureusement il est souvent blessé. Ensuite, il faut bien dire qu’il n’est pas évident de remplacer la paire Ulin/Smith. Et puis c’est un mal insidieux. Une certaine lassitude s’installe, les gars sont fatigués. Et petit à petit, plus rien ne tourne rond.

> Justement, vous pensez qu’on reverra Julien Hublart et Frank Wiseler cette saison ?

Frank, je ne sais pas. Concernant Julien, je n’ai pas l’impression. C’est son intégrité physique qui est en jeu. Il doit d’abord totalement se remettre avant de penser revenir.

> L’idée c’est juste de rester jusqu’à la fin de la saison ou vous voyez plus loin ?

On n’a pas parlé de l’an prochain. On a parlé de l’urgence de la situation, celle de maintenir le Sparta au sein de l’élite et évidemment la demi-finale de Coupe, contre Contern, dans une semaine.

> Vous aviez quitté le Sparta, il y a quelques années après une grosse défaite contre le T71. Revenez-vous avec un esprit revanchard ?

Non, pas du tout. À l’époque, j’avais présenté ma démission après ce lourd revers. Ça n’allait plus, le message ne passait plus, les joueurs avaient besoin d’autre chose. Et j’ai toujours eu pour principe de me mettre au service du club et non d’avoir le club à mon service.

> Comment s’est passé le premier contact avec les joueurs ?

Bien. Ils étaient libres lundi et on a attaqué mardi. Le président a pris la parole puis ce fut à mon tour. Je n’ai pas eu à me présenter car je suis relativement connu de tous. Je leur ai expliqué ce que j’attendais d’eux et comment on allait travailler. Et comme les actes sont plus importants que les paroles, on a mis des trucs en place. Et on a plutôt bien bossé.

> Bob Adam était venu avec un staff très étoffé. Allez-vous le conserver ?

Je suis actuellement en pourparlers pour avoir un assistant. Mais le comité souhaitait couper les ponts et repartir de zéro.

> Au niveau de l’équipe, vous avez jusqu’à la fin du mois de février pour faire des changements au niveau des Américains. Vous y pensez ?

Je n’ai jamais été un coupeur de têtes. Je vais reprendre le groupe tel qu’il est actuellement. Il faut laisser le temps à Gottselig, qui est à mon avis un bon intérieur, pour s’adapter, il vient à peine d’arriver. Quant à Beasley, on voit qu’il est en total manque de confiance. Quand il est arrivé il se faisait siffler 50 marchés par match et ces derniers temps, il avait tendance à sombrer. Mais à l’instar d’un Nelly à Dudelange, il se bat sur chaque ballon, c’est un vrai guerrier.

> Vous effectuez vos débuts ce soir, face à l’Amicale. Il y a mieux pour démarrer non ?

Au contraire, je trouve que c’est une très belle équipe pour démarrer. Ce n’est pas plus mal. Au lieu de débuter par un match amical, on commence par un match à l’Amicale. On va jouer sans pression et ce n’est pas plus mal.

> Qu’attendez-vous de vos joueurs sur ce match ?

Je suis toujours content si la victoire est au bout. Mais face à Steinsel, ce ne sera bien sûr pas évident. Ce que je veux, c’est qu’ils montrent une réaction par rapport au week-end dernier. Je veux que mes joueurs soient présents et qu’ils démontrent qu’ils ont les arguments pour jouer le plus haut possible dans ces play-downs.

> Comment voulez-vous voir votre équipe jouer ?

J’aime le jeu rapide et le jeu large avec beaucoup de liberté mais une liberté contrôlée. Cela demande forcément un peu de temps à mettre en place. Mais comme les joueurs se connaissent bien, cela devrait aller.

> Comment voyez-vous ces play-downs ?

Il n’y aura pas de match facile, c’est clair. En plus, le Sparta est dans le top 6 depuis au moins vingt ans et tout le monde serait heureux de nous battre. À nous de nous battre. On sait que chaque match sera une finale.

Entretien avec notre journaliste Romain Haas

 

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