Gilles Simon a fait suer Novak Djokovic pendant 4h30 dimanche à l’Open d’Australie. Mais même en commettant le nombre astronomique de cent fautes directes, c’est le n°1 mondial qui s’est qualifié pour les quarts de finale en cinq sets [6-3, 6-7 (1/7), 6-4, 4-6, 6-3].
« Cent fautes, c’est un bon chiffre pour moi, mais ça n’a pas suffi… », a commenté Simon, 31 ans, dépité d’être passé près si près de l’exploit de sa carrière. Une défaite de Djokovic aurait été un coup de tonnerre. Invaincu depuis le mois d’août dans les matches à élimination directe, le Serbe n’a plus perdu à ce niveau d’un Grand Chelem depuis 2009, à Roland-Garros.
Il n’y avait objectivement pas beaucoup de raisons de croire en Simon. Son seul succès sur Djokovic date de 2009, lors de leur tout premier rendez-vous. Depuis, il a perdu neuf fois. Mais le 15e mondial avait prévenu qu’il pouvait être « pénible à jouer ». Et il avait un plan : délivrer au Serbe des balles sans trop de consistance et en plein au centre du court, pour le priver de rythme et d’angle.
Cette tactique a fait souffrir le martyre le quintuple vainqueur du tournoi, qu’on n’avait pas vu dans un tel désarroi depuis longtemps. « Parfois le cerveau tombe en panne », a-t-il commenté, sans indulgence pour lui-même. Le Belgradois a avoué qu’il ne se souvenait pas d’avoir commis autant d’erreurs en un seul match.