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Norbert Konter, ancien président de la FLF et figure de Grevenmacher, n’est plus


L'ancien président du club de 1968 à 1985 (et secrétaire de 1965 à 1975) faisait partie de ces hommes qui donnent leur vie pour leur club. (photo archives Tageblatt)

L’ancien président de la FLF nous a quittés cette semaine. On s’en souviendra comme du grand défenseur du «modèle luxembourgeois» et du serviteur inusable d’un club, le CS Grevenmacher. Une maladie a emporté l’ancien receveur de la ville, né le 14 décembre 1927, à la surprise générale.

« D’un point de vue humain, c’est sans doute l’homme le plus sympathique que j’aie jamais rencontré. » Guy Fusenig, vice-président du CSG, a adoré Norbert Konter et c’est logique : l’ancien président du club de 1968 à 1985 (et secrétaire de 1965 à 1975) faisait partie, comme lui, de ces hommes qui donnent leur vie pour leur club.

Et leur corps aussi : un jour, en plein hiver 1970, alors que les deux portiers du CSG sont indisponibles pour se déplacer à Pétange, l’immense Konter (il culminait à largement plus d’1,90m), 42 ans, se dévoue, alors qu’il n’a plus touché un ballon depuis 1968 et sa retraite sportive. Sur un terrain totalement gelé, il plonge et se brise le bras. «Cette fois, je crois que c’est vraiment fini», lâchera-t-il à ses partenaires, médusés de voir leur jeune président dans cet état.

L’homme du modèle luxembourgeois

Norbert Konter et le CSG, c’est une histoire qui avait commencé dans l’immédiat après-Seconde Guerre mondiale. L’armistice est signé le 8 mai 1945. Konter est sur le pré un mois plus tard, le 7 juin, pour signer, à 17 ans, un match nul (1-1) contre une sélection des équipes du sud du pays. Le 26 août s’élance le nouveau championnat. Il en est.

Soixante-treize ans, donc, de football luxembourgeois, viennent de s’éteindre. Mais pas une vie uniquement dédiée à un club et sa ville où il «aidait tout le temps, s’engageait pour tout, avec systématiquement ce caractère jovial et poli», indique Guy Fusenig. Non, Norbert Konter s’est aussi retrouvé aux commandes du football grand-ducal pendant douze ans. Ce qui en fait le troisième président de la FLF en termes de longévité, derrière Gustave Jacquemart (1921-1950) et Paul Philipp (depuis 2004).

Trop gentil pour les affaires ? Sûrement pas. Obstiné, dévoué et protecteur. C’est en tout cas comme cela que l’a vécu Paul Philipp, justement, qui fut son sélectionneur national durant tout son mandat. «Il m’a laissé d’énormes libertés, tout en me protégeant de moi-même, raconte l’actuel président. Parce qu’il comprenait le football, il en a toujours suivi l’évolution. Il n’est pas resté coincé dans son temps, il était très progressiste et c’était d’ailleurs sa grande qualité : il voyait qu’il fallait que les choses bougent.»

Quand Philipp débarque dans son bureau avec ce qui est l’ébauche du fameux «modèle luxembourgeois», que d’aucuns pourfendent encore aujourd’hui, Konter l’écoute et le soutient. «Peu de gens étaient pour, mais lui a trouvé les moyens d’y parvenir et, surtout, il a couvert, sur le principe. Il m’a également freiné de temps en temps en me disant : ‘Doucement, tu vas trop vite’. Un peu comme ce que je dois faire aujourd’hui avec Luc Holtz. Et je m’apercevais après coup qu’il avait souvent raison.» Avec ce modèle si décrié par les clubs, les Roud Léiwen feront dix points en 1995, dans ce qui reste pour l’heure la campagne éliminatoire la plus aboutie de l’histoire du pays.

Un hommage au congrès du 20 octobre

Ces deux dernières années, on voyait Norbert Konter nettement moins souvent sur les matches. Ne conduisant plus, ayant perdu cette indépendance de mouvement, il avait refusé l’offre que le club lui avait formulé de venir le chercher à domicile. Trop fier pour ça.

Élu bourgmestre de la ville sous les couleurs du CSV (il le restera de 1987 à 1999), député à la Chambre de 1989 à 1999, Konter va forcément recevoir une pluie d’hommages. Pas ce week-end, où l’on ne dépassera sans doute pas le principe de la minute de silence contre Sanem, dimanche. «On n’a rien prévu, c’est arrivé tellement vite», se désole Guy Fusenig.

La FLF, elle, ne va pas forcément imposer de minute de silence, Paul Philipp envisageant une célébration plus officielle avec la grande famille du football : «Nous allons sûrement profiter du congrès qui se déroulera dans trois semaines. Ce sera plus intime avec tous les clubs réunis. Là, il sera temps de dire quelques mots pour cet homme si important. On ne peut pas être dirigeant si l’on n’aime pas ce que l’on fait ou que l’on n’a pas connu ce dont on parle. Et, chez Norbert Konter, on le sentait.»

Julien Mollereau

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