Un Super Bowl inédit et alléchant opposera, pour sa 54e édition le 2e février, Kansas City à San Francisco qui se sont brillamment qualifiés, respectivement aux dépens de Tennessee (35-24) et de Green Bay (37-20), dimanche en finales de conférences NFL.
Du rouge et encore du rouge. Le Hard Rock Stadium de Miami sera monochrome dans deux semaines, mais ne devrait pas être monotone au niveau du spectacle, un an après le « Super Bore » (le super-ennuyeux) qu’avait été le sixième sacre de New England face aux Los Angeles Rams (13-3). Surtout si l’on se fie au jeu vif et plein d’audace proposé par les deux finalistes. Cela faisait cinquante ans, et le sacre obtenu aux dépens de Minnesota, que les Chiefs attendaient de renouer avec le Super Bowl, dont ils avaient également perdu la première édition contre Green Bay.
Battus après prolongation l’an passé en finale de conférence américaine par les Patriots de Tom Brady, ils ont cette fois forcé leur destin en le mettant entre les mains d’un Patrick Mahomes au sommet de son art. Le MVP de la saison passée, qui a indéniablement gagné en maturité et en confiance en soi dans ces play-offs, a été le grand homme de cette rencontre. Il a été à l’origine et à la conclusion de quatre des cinq touchdowns de son équipe. Dans son sillage, la meilleure attaque de NFL a pris le dessus sur la redoutable défense des Titans, qui avait su faire déjouer New England puis Baltimore, pourtant favori avec dans ses rang la nouvelle star Lamar Jackson.
Cette fois, Tennessee n’a rien pu faire face aux inspirations de Mahomes qui a excellé dans tous les domaines : passes courtes, longues, courses. Tout en ayant été extrêmement bien aidé par le gros travail de protection de sa ligne offensive. « J’ai de la chance de faire partie de cette équipe avec tous ces gars qui facilitent beaucoup mon travail », a d’ailleurs déclaré après coup Mahomes (294 yards à la passe, 23 lancers réussis).
Un héros humble
Après un premier touchdown pour Tennessee (10-0), à la course par Derrick Henry, l’arme offensive la plus crainte des Chiefs qui n’a plus pesé par la suite, le QB des Chiefs a trouvé une première fois Tyreek Hill (10-7), puis une seconde fois avant la pause pour encore réduire l’écart (17-14).
Le doute a alors envahi les Titans, qui craignaient tellement ses lancers qu’ils lui ont laissé des espaces. Il les a sanctionnés avec un superbe touchdown à la course de 27 yards, qui a donné pour la première fois l’avantage à la franchise du Missouri (21-17). Dans l’ultime quart-temps, Kansas City l’a accentué avec un quatrième touchdown de Damien Williams à la course, puis un dernier de Sammy Watkins à la réception d’une passe, longue de 60 yards, de Mahomes (35-17) en forme d’apothéose.
A San Francisco, dans le sillage de l’inarrêtable running-back Raheem Mostert, auteur de leurs quatre touchdowns à la course, les 49ers n’ont laissé aucune chance aux Packers. Ces derniers ont en outre commis trop d’erreurs en première période face à des Californien tout heureux de mener 27-0 à la pause.
« C’est juste un de ces matches où une fois qu’on est tous dans le même mouvement, on se dit : allez on continue ensemble comme ça, on ne s’arrête pas. Et c’est ce qu’on a fait », a humblement commenté le héros du jour. Aaron Rodgers, qui rêvait de disputer à 36 ans une deuxième finale, neuf ans après le titre obtenu contre Pittsburgh, a été saqué trois fois. Il a néanmoins a montré de l’orgueil en seconde période, en trouvant Aaron Jones puis Jace Sternberger dans l’en-but. Mais San Francisco, qui s’est peu appuyé sur le bras du quarterback Jimmy Garopppolo, avait trop pris trop d’avance grâce à Mostert (220 yards parcourus). Son exploit a d’ailleurs rendu intenable, sur le bord du terrain, l’ancienne gloire Jerry Rice, qui avait réussi trois touchdowns lors du dernier sacre des 49ers, en 1995 contre San Diego.
LQ/AFP