Auteur d’une superbe première année, Anne Simon a renoué avec la compétition avec les Black Bears. Des débuts en fanfare pour une joueuse qui vise toujours plus haut.
La dernière fois qu’on l’avait vue en action, c’était aux portes de la March Madness début mars. Rookie de l’année de la conférence America East, Anne Simon semblait bien partie pour voir ses premiers pas en NCAA couronnés par l’expérience ultime de tout sportif universitaire : le tournoi final. Malheureusement, la pandémie est passée par là. Et tout s’est arrêté.
Pas de finale pour elle, qui a donc regagné le Luxembourg. Mais pas question pour autant de se laisser aller : «J’ai pu m’entraîner à partir du mois de mai avec l’équipe nationale et mes entraîneurs Hermann Paar et Mariusz Dziurdzia», explique-t-elle. Des mois d’entraînement qui lui auront permis de peaufiner sa technique de tir : «Je veux devenir plus polyvalente. Ne pas être seulement celle qui attaque le panier, mais celle qui peut shooter.»
En effet, la sophomore des Black Bears de Umaine, étudiante en psychologie, savait qu’elle allait traverser à nouveau l’Atlantique pour rejoindre sa base d’Orono, toute petite bourgade perdue au milieu du comté de Penobscot où est établie la formation d’Amy Vachon. Un voyage qu’elle a donc effectué début août : «J’avais un visa, donc, tout s’est fait sans problème.» Évidemment, une fois sur place, il a fallu montrer patte blanche : «On était en quarantaine pendant cinq jours. Le temps d’avoir les résultats des tests Covid. Par la suite, on a pu reprendre les entraînements en petits groupes de cinq personnes à raison d’une heure par jour.»
Et à partir du mois d’octobre, les choses se sont accélérées : «Un mois avant le début du championnat, on commence l’entraînement officiel. C’est trois heures de basket et une heure de travail physique par jour. Et on doit s’entraîner avec le masque. Au début, ce n’était pas évident, mais par la suite on s’y fait. Heureusement, on ne doit pas jouer avec le masque.»
La saison devait démarrer le 28 novembre, mais, à cause du virus qui a touché l’adversaire, le match a été reporté. Les grands débuts de cette saison si particulière ont donc eu lieu le 10 décembre, sur le parquet de Providence : «On n’a eu la confirmation qu’il y a un mois à peine qu’on était autorisées à jouer. C’était un vrai soulagement, même si, pour le moment, on ne pourra pas disputer de rencontres à domicile, car on n’a pas le droit d’avoir plus de 50 personnes dans le hall. Donc, on joue à l’extérieur.» De toute façon, pour le moment, c’est sans spectateurs que se déroulent les rencontres : «D’un côté, c’est triste. Mais de l’autre, ça nous permet de bien entendre ce qu’on a à se dire.»
Avec les retours de blessure de la Suédoise Fanny Wadling et de l’Espagnole Blanca Milan, l’équipe a gagné en expérience : «Je suis vraiment contente que Blanca soit de retour. Elle évolue au même poste que moi et je peux vraiment m’inspirer de ce qu’elle fait», souligne encore la jeune Luxembourgeoise de 20 ans.
Confirmer
Bien décidée à confirmer son excellente première saison, Anne Simon annonce les objectifs de son équipe : «L’année dernière, on n’a pas pu aller en March Madness à cause du coronarivus. Mais cette année, on veut tout donner pour remporter notre Conférence et nous qualifier pour le tournoi.» Anne Simon se fixe également de très hauts buts sur le plan personnel : «Mon objectif, c’est d’être une joueuse importante pour l’équipe. Je veux faire comme la saison passée, mais en mieux. En étant plus polyvalente afin d’être plus dure à défendre.» Pour rappel, elle avait été élue rookie de l’année et membre de la deuxième équipe de la Conférence de l’année : «C’était bizarre, car j’étais la seule joueuse de l’équipe alors qu’on était en finale…»
Jeudi et vendredi, les Black Bears, qui se sont mobilisées lors de l’élection présidentielle américaine en appelant à voter et notamment contre Donald Trump, ont donc commencé leur saison à l’extérieur : «Contrairement à l’année dernière, maintenant, on joue deux matches par week-end pour éviter les déplacements.» Deux rencontres face à Providence puis Rhode Island qui se sont conclues par deux victoires, presque sur le même score (62-48 et 61-47). Avec une Anne Simon au rendez-vous (9 points, 7 rebonds, 4 passes, 1 contre en 36 minutes, puis 16 points – meilleure marqueuse – 7 rebonds, 2 passes et 2 interceptions en 30 minutes).
Avant d’attaquer la suite du programme, avec un déplacement à Northeastern dimanche prochain suivi du début des rencontres de Conférence avec deux matches de suite face à Hartford les 22 et 23 décembre, puis une période d’entraînement du 23 au 27, la basketteuse va retrouver ses habits d’étudiante : «On a nos examens finaux cette semaine», indique-t-elle.
Et l’ancienne joueuse de Gréngewald aura bien évidemment un œil sur ce qui va se passer jeudi du côté de Namur, où ses anciennes coéquipières vont écrire l’histoire en étant la première formation luxembourgeoise engagée en Coupe d’Europe : «Je suis très fière d’elles. Ce sera une bonne expérience pour elle. Je vais essayer de regarder leur match.»
Romain Haas
Trois autres en NCAA
Si elle est incontestablement la chef de file des basketteurs luxembourgeois qui évoluent aux USA, Anne Simon n’est pas la seule. Ils sont en effet trois à défendre les couleurs grand-ducales dans le plus grand championnat universitaire du monde. Julija Vujakovic est en troisième année chez les Huskies de Houston Baptist University (7 pts, 2,5 rebonds, 1,5 passe et 1 interception par match) en Southland Conference, Svenja Nürenberg (actuellement blessée) en deuxième année chez les Fighting Camels de Campbell University (3,2 pts, 3,5 rebonds et 1,14 passe de moyenne en première année) en Conférence Big South et Lou Demuth vient de débuter sa carrière avec les Cougars de Chicago State University (5,5 pts et 3,5 rebonds en quatre apparitions) en Western Athletic Conference.