[Natation] Pas de miracle pour Henx

CHAMPIONNATS D’EUROPE EN PETIT BASSIN À OTOPENI Diminué physiquement, Julien Henx n’a pas pu défendre ses chances sur le 100 m nage libre.

Ces championnats d’Europe en petit bassin devaient être pour Julien Henx une base de travail pour l’année, ô combien importante, qui pointe à l’horizon. Malheureusement, l’état de santé du Dudelangeois ne lui avait pas permis de s’exprimer à 100 % de ses capacités sur ses deux premières courses. Et il y avait fort à parier que sur une distance encore plus longue, à savoir le 100 m nage libre, ça n’irait pas beaucoup mieux.

Avec un modeste 52« 59, avant-dernier temps de tous les nageurs classés, Julien Henx est très en deça de ses espoirs de pouvoir éventuellement passer à nouveau sous les 50« . Mais ce chrono a une autre explication : «Comme je ne me sentais vraiment pas mieux que les autres jours, que je tousse encore un petit peu plus, c’était dur de faire un 100 m. C’est pour cela qu’on a décidé de se servir de ce 100 m pour faire un 50 m à bloc», confie-t-il.

«Je vais me poser deux ou trois jours»

Et effectivement, il est parti très vite puisqu’il a bouclé son 50 m nage libre en 22« 21, soit un petit peu plus lentement que lors de sa course individuelle, nagée en 22« 09 : «C’est un temps proche de ce que j’ai fait trois jours avant. Ça confirme mon état. Maintenant, je vais me poser deux ou trois jours et faire le point avec Arslane (NDLR : Dris, son entraîneur). Cette compétition était un test pour moi. Je repars avec beaucoup d’informations. Même si j’étais malade et fatigué, tout n’a pas été négatif», précise-t-il encore.

Présent sur place, l’entraîneur national Jérémy Bruggeman partage le même avis : «On a beaucoup échangé avec Julien. Et comme effectivement, physiquement ça ne s’arrangeait pas, on a convenu qu’il était plus pertinent d’utiliser ce 100 m pour faire un 50 m.» C’est ce qui s’est passé.

Et le technicien loue le mental de son nageur : «Il a été courageux, comme pendant toute la semaine. Il n’a baissé les bras sur aucune course. Et quand on a parlé de la course ce matin en arrivant à la piscine, il s’engageait à y aller à fond. Il partait pour nager le meilleur 50 m possible. Il a eu un temps de réaction dans la moyenne de ce qu’il a montré cette semaine. Dans sa manière de nager, il a montré plus d’engagement. On a fait un travail sur le virage et il l’a mieux négocié que sur la première course. Après, sur le deuxième 25, contrairement à mercredi, il est obligé de respirer une fois. Et le deuxième 50 est anecdotique. Quand tu pars aussi vite, tu ne peux pas t’attendre à des miracles. À un moment donné, il faut être réaliste.»

Pour résumer la performance de Julien Henx, l’entraîneur dira simplement : «Il a fait du mieux qu’il pouvait avec l’état physique qui est le sien actuellement. Je retiens son premier 50 m, sa capacité à partir, à décoller, à utiliser son départ qui est une force chez lui. La correction dans le virage aussi. Son temps de réaction. Ce sont tous ces éléments que je veux retenir. Il a travaillé avec ses moyens. Il ne s’est pas dégonflé.»

Le graal : la qualification pour Paris

Arslane Dris a, quant à lui, suivi de loin la prestation de son poulain : «Comme je dis toujours, une compétition c’est à 100 % ou pas du tout. Aujourd’hui, Julien a été en dessous et on connaît les raisons. Il a décidé de tenter un passage rapide sur le premier 50 m pour établir un nouveau temps de référence, mais ça n’a pas été facile. Maintenant, les championnats sont terminés et la problématique des JO n’est pas résolue. Il va falloir faire des choix et tenter le tout pour le tout jusqu’au 23 juin. Dans le haut niveau, il n’y a pas de place pour la médiocrité. Il faut être fort et exceptionnel.»

C’est tout cela que Julien Henx devra effectivement être dans les mois à venir. Paris, c’est très loin. Mais il lui reste du temps. On peut lui faire confiance pour s’accrocher jusqu’au bout. Récupérer. Et revenir beaucoup plus fort dans quelques semaines. Dans ce sens, l’Euro Meet sera déjà un bon marqueur pour voir où il en est vraiment. Et quel sera le chemin qui peut le mener au graal, la qualification pour Paris !