Après cinq ans aux USA, Julie Meynen a décidé de rentrer à la maison.
Voilà cinq ans que Julie Meynen a décidé de voler de ses propres ailes. Juste après les JO de Rio, elle avait en effet rejoint la prestigieuse université d’Auburn; où elle a brillé de mille feux, étant même élue sportive de l’année. Aux USA, la Luxembourgeoise a gagné en indépendance, a progressé sur tous les plans et réussi à mener de front études et sport de haut niveau.
Mais après quatre années d’études et un bachelor en poche, l’an passé elle a dû composer avec une situation sanitaire catastrophique et des restrictions pour les étrangers, qui plus est qui n’étaient plus étudiants. Malgré tout, elle a choisi de rester à Auburn, histoire de préparer au mieux les JO de Tokyo. Mais la préparation a été très compliquée avec, entre autres, des compétitions un temps réservées aux seuls nageurs US. Bon an mal an, Julie Meynen a fait de son mieux pour se présenter dans la meilleure forme possible à Tokyo où elle n’a rien lâché, sans, bien sûr approcher ses meilleurs chronos (25“36 contre 24“78). Sitôt les Jeux terminés, elle est retournés aux USA avant de reprendre l’avion à destination de Naples, pour y disputer la deuxième saison de l’ISL sous les couleurs des Tokyo Frog Kings. Et c’est à l’issue de ces cinq semaines de compétition qu’elle a pris une grande décision : «Elle a choisi de rentrer à la maison», explique Christiane, sa maman, vice-présidente de la FLNS.
Confirmation avec un post sur les réseaux sociaux : «Après cinq années à Auburn, j’ai décidé de rentrer en Europe avec une tonne d’amis pour la vie, énormément de souvenirs, un diplôme, aucune compréhension des règles du foot US, de grosses envies de bonne bouffe et, le plus important, avec un enfant poilu à quatre pattes. Auburn gardera à jamais une place dans mon cœur et je serai toujours reconnaissante pour l’opportunité et les expériences acquises. Maintenant, place au chapitre suivant !»
En effet, elle a décidé de poursuivre ses études à distance avec un master en neurosciences à l’université de Floride. Si elle pouvait continuer de s’entraîner à Auburn, ses entraîneurs n’auraient, en revanche pas pu la suivre dans ses différentes compétitions. Pour son projet sportif autant que professionnel, il lui faut une nouvelle structure. Et trouver de nouvelles solutions. Paris-2024, c’est déjà demain, il n’y a pas de temps à perdre.
Entraînement avec Julien Henx et Arslane Dris
Julie Meynen s’est donc prise en main et a tout organisé en l’espace de deux semaines : «Elle m’a impressionnée. Elle s’est chargée de tout, de ses affaires, de son chien», souligne Christiane Meynen, qui a récupéré sa fille et son chien à bon port, du côté de Francfort, samedi. Un chien qui, cette fois, a dû voyager dans la soute, contrairement à la dernière fois qu’elle était rentrée et où son compagnon à quatre pattes était considéré comme soutien moral : «Mais les règles ont changé. Maintenant, seuls les chiens d’assistance médicale sont autorisés.»
La nageuse luxembourgeoise a besoin de faire un break, elle qui n’a pas coupé après les JO. Du coup elle reprend doucement, enfin doucement pour l’athlète qu’elle est : «Elle s’entraîne une fois par jour actuellement.» Elle a rejoint Julien Henx, qui a également décidé de rentrer au bercail et suit la plupart du temps les séances d’Arslane Dris, entraîneur du Dudelangeois qui a officiellement rejoint la FLNS il y a quelques semaines.
Combien de temps restera-t-elle au pays ? Personne ne le sait. Ce qui est sûr, c’est qu’elle devrait au moins rester quelques mois. Et comme elle est de retour en Europe, elle a décidé de s’aligner à la fois aux championnats d’Europe en petit bassin à Kazan la semaine prochaine puis aux mondiaux à Abou Dhabi à la mi-décembre. Et, promis, elle sera bien de retour à l’Euromeet, au début de l’année prochaine.
Après ? Rejoindra-t-elle une nouvelle structure encore plus professionnelle ? Avec ses nombreux contacts avec l’ISL, nul doute qu’elle dispose d’un carnet d’adresse qui pourrait lui permettre de connaître une nouvelle expérience à l’étranger. Mais, en attendant, bon retour à la maison !
Romain Haas