GIANT OPEN Arrivé à Saint-Germain-en-Laye avec un rêve olympique, Rémi Fabiani, épuisé physiquement et nerveusement, repart avec plus de questions que de réponses.
L’épuisante semaine ne s’est pas bien terminée pour Rémi Fabiani. Auteur de courses solides à Nice en début de semaine avec notamment 22″31 et une finale A sur 50 m nage libre et un nouveau record national et une finale A sur le 50 m dos, le nageur luxembourgeois avait gagné le droit de participer à la grande finale du Giant Open, une compétition qui réunit notamment la plupart des meilleurs nageurs français ainsi que des pointures internationales, du côté de Saint-Germain-en-Laye.
Pour Rémi Fabiani, cette semaine marquait le début des grandes manœuvres. Le double rendez-vous était la première opportunité qu’il voulait saisir pour aller chercher le graal : la qualification olympique pour le 50 m nage libre. Pour obtenir son billet pour Paris, il fallait avaler la longueur de bassin en 21″96… soit treize centièmes de moins que son formidable record national (22″09), décroché à Dublin à l’été dernier. Régulier sous les 22″5 cette saison, vainqueur du CIJ il y a deux semaines en 22″29 et donc auteur de 22″31 à Nice en début de semaine, il espérait pouvoir grappiller encore quelques centièmes : «Les conditions à Nice ne sont pas idéales, le bassin n’est pas très profond. Visiblement, ce sera mieux à Paris», espérait-il.
Après un long voyage, lui et son entraîneur Christophe Audot, le DTN, ont donc débarqué à Saint-Germain-en-Laye. Et samedi soir, c’était le grand moment. On l’a vu apparaître, lunettes déjà vissées sur la tête, capuche remontée, visage fermé. Il s’est installé sur sa chaise, derrière la ligne d’eau n° 1. Et a patienté de longues secondes. Le temps que tout le monde fasse son entrée dans la piscine. Avec, en dernière position, un certain Florent Manaudou, visiblement très détendu, qui a pris tout son temps avant de prendre à son tour place sur le plot. Vainqueur à Nice en 21″95, juste devant son compatriote Maxime Grousset (21″98) et l’Américain Michael Andrew (22″08), le colosse marseillais a récidivé. Il s’impose en passant encore une fois sous les 22 secondes (21″98). Et devance les deux mêmes dans le même ordre, à savoir Grousset (22″05) et Andrew (22″10).
«Juste une course de m…»
Mais quid de Rémi Fabiani? Septième à Nice avec 22″48 en finale, il est cette fois huitième. Avec un temps très éloigné de ses standards habituels : 22″83. «Je pense qu’il est cramé de la semaine. Le voyage en train jeudi, c’était pas génial», confie Christophe Audot.
De son côté, le principal intéressé ne se cache pas derrière son petit doigt : «C’était juste une course de merde», explique-t-il sans ambages. «La réalité, c’est que je ne vais pas nager 21″9. Je me suis rapproché sur une bonne série de courses. Mais là, c’est mon plus mauvais chrono de l’année. Je sentais que je pouvais faire une course solide, un 22″4 de qualité, qui représente quelque chose. Mais là ça s’effondre un peu. Nerveusement, je suis fatigué.»
Et d’ajouter : «C’est compliqué d’être affûté en mars et de nager très vite à ce niveau. Je sais que 22 secondes, c’est exigeant. Et 21″96 encore plus. Mais je ne me cherche pas d’excuses. Il faut que je m’entraîne plus. Tant qu’à faire, je préfère nager les 22″8 maintenant, ça me met un bon gros coup de pied au cul. Ce n’est pas tant le chrono que la qualité de la course qui m’énerve. Et ça me donne envie de vite repartir à l’entraînement. De me donner à 2 000 % pour réessayer lors des prochaines échéances.»
Malgré cette grosse contre-performance, Rémi Fabiani décidait d’aller au bout de son programme. Avec encore deux courses hier. Qui démontreront qu’il était temps que ça se termine. En effet, sur sa distance fétiche du 50 m nage libre, il ne peut faire mieux que cinquième en 22″95. Et en fin de programme, dans la finale du 50 m dos, complètement épuisé, il doit se contenter de la 7e et dernière place en 26″25, très loin de son tout nouveau record national (25″68).
Place désormais à un peu de repos. Avant un retour rapide à l’entraînement et un stage, histoire de recharger les batteries. Et de revenir encore plus fort dans quelques semaines!