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[Natation] Championnat du monde : et un qui font cinq !


Rémi Fabiani serre le poing : il remporte sa série et conclut brillamment de très bons championnats du monde côté luxembourgeois.  (photo AFP)

Les Mondiaux se sont achevés à Fukuoka, samedi, avec un nouveau record personnel pour Rémi Fabiani. La belle boucle nipponne est bouclée.

Les championnats du monde sont toujours le rendez-vous le plus important de la saison. Et contrairement à des JPEE où ils se doivent de jouer les premiers rôles et d’aller chercher des médailles à l’envi, les nageurs luxembourgeois ont pour principal objectif, lors des plus grandes compétitions de l’année, d’être à leur sommet. De donner le maximum. Et de voir où tout cela peut bien les mener.

Pour l’heure, même si la progression est intéressante, il existe encore un gouffre avec les meilleurs nageurs de la planète. Mais force est de constater que ces championnats du monde nippons ont été très positifs pour les couleurs grand-ducales. Si on résume : cinq courses, cinq records de la saison, trois records personnels et surtout deux records nationaux, difficile de faire mieux !

Daleiden sur une autre planète

Quand on se retournera sur cette semaine de compétition, on pensera immanquablement d’abord au coup d’éclat de Ralph Daleiden. Le patron luxembourgeois de la distance reine est entré dans une nouvelle dimension en explosant son précédent record national (49« 67) pour devenir le premier nageur grand-ducal à passer sous les 49 » grâce à un fantastique 48« 77.

Une performance hallucinante alors qu’il y a trois semaines encore, le nageur des Wildcats de l’Arizona avait dû renoncer aux championnats nationaux à cause d’un vilain rhume qui l’empêchait de monter les escaliers sans être essoufflé. Arrivé diminué et en manque de sensations au stage d’acclimatation de Fuji, ce n’est qu’une fois à Fukuoka qu’il a commencé à se sentir bien. Et il l’a démontré de manière époustouflante en remportant sa série avec ce temps canon qui lui permet désormais d’avoir le droit de rêver à Paris.

Même si la route est encore longue, puisque le temps A requis est de 48« 34 : «Attaquer la saison olympique à 1« 3 ou 4 dixièmes des minima, ce n’est pas la même chose», confiait Christophe Audot, le DTN. Qui, quand il évoque la course de Ralph Daleiden, parle «d’une des trois plus grandes performances de l’histoire de la natation luxembourgeoise», les deux autres étant le fantastique record de Laurent Carnol à l’Euro Meet en 2012 sur le 200 m brasse (2’09« 78) et la course de Raphaël Stacchiotti aux Mondiaux de Gwangju où il s’est qualifié pour les JO de Tokyo, avec son superbe 1’59« 62 sur le 200 m 4 nages en qualification. Au passage, Ralph Daleiden s’est classé 26e de ces championnats du monde, où le dernier qualifié pour les demies a nagé en… 48« 34, le temps requis pour aller à Paris !

Fabiani
répond présent

Lui aussi y est allé de son record national. Après avoir couru après depuis deux ans, depuis Rome en 2021, Rémi Fabiani était bien décidé à aller chercher une nouvelle meilleure performance sur le 50 m nage libre. L’étudiant des Lancers de CBU se sentait beaucoup plus fort qu’avant et espérait le démontrer dans l’eau. Il devra se «contenter» d’une amélioration de 7 petits centièmes à l’issue d’une course très propre (22« 47).

Qui le laissait un peu amer : «Je n’ai pas beaucoup de reproches à me faire. La course est bonne. Si je veux progresser, je vais devoir prendre de la force et de la puissance.» En clair, mettre davantage l’accent sur la musculation pour pouvoir rivaliser avec les colosses des bassins. Malgré tout, une fois la déception de ne pas être allé plus vite passée, il retenait le positif : «C’est un meilleur temps, cela faisait deux ans que je n’en avais pas battu, ça fait du bien au moral.»

Le jeune homme, qui a une qualification pour Paris dans le viseur, en battra même deux dans cette compétition. En effet, pour clôturer ces championnats, Rémi Fabiani a amélioré son record personnel sur le 50 m dos. Alors que son meilleur temps était de 26« 03 (à Rome l’an passé) et qu’il avait nagé 26« 09 aux JPEE à Malte, il est devenu le deuxième Luxembourgeois sous les 26«  et signe le deuxième meilleur temps de l’histoire grand-ducale sur la distance avec 25« 87, à 17 centièmes du record de Max Mannes (25« 70) : «C’était une belle course, pas loin du record. Sous les 26« , c’était le but. On continue à Dublin comme ça!», se réjouit encore Christophe Audot. En effet, la saison n’est pas encore terminée pour les deux jeunes valeurs sûres, qui seront à nouveau sur le pont d’ici une dizaine de jours en Irlande, à l’occasion des tout premiers championnats d’Europe U23 (11-13 août).

Les «anciens» se battent bien

Si les deux jeunes de la sélection ont répondu largement présent, il ne faut pas occulter leurs aînés. Qui se sont également bien défendus. Dès le premier jour, Julien Henx avait parfaitement lancé la compétition avec un record de la saison sur le 50 m pap. En 23« 65, il échouait à seulement un dixième de son record national, signant son troisième meilleur chrono en carrière et le meilleur le matin.

Avec une 27e place sur ces championnats du monde, il pouvait partir en vacances avec le sentiment du devoir accompli. Avant d’attaquer une saison olympique où il tentera lui aussi de se faire une place au soleil sur le 50 m nage libre. Pour ce faire, il lui faudra faire un sacré pas en avant puisque son meilleur temps est de 22« 69. Et que les minima sont fixés à 21« 96.

Quant au dernier larron, l’autre ancien Pit Brandenburger a réalisé son meilleur temps de la saison sur le 200 m nage libre. Un moindre mal au vu des différents pépins physiques et psychologiques qui ont jalonné son année.

Dans l’ensemble, les troupes grand-ducales n’ont vraiment pas à rougir de leur prestation. Et c’est un bilan très positif que tire Christophe Audot : «Je suis fier de ce qu’ont fait les garçons. Je remercie la fédération de nous avoir accordé ce stage à Fuji, ça a permis d’être dans un environnement parfait pour bien travailler et panser les bobos de tout le monde. Notre physio, Sabrina, a fait du super boulot pour les corps et les âmes. Quant aux championnats, ils étaient à la japonaise, bref, parfaits. Au niveau des performances, tout le monde a battu son record de la saison et clairement Ralph est un peu au-dessus des autres avec son temps. Rémi est juste derrière. Julien fait une super course après une année compliquée et même chose pour Pit. C’était une très bonne semaine. On quitte le Japon avec le sentiment du travail bien fait. Le tout, avec beaucoup d’humilité de la part des garçons. Beaucoup de maturité. Aucun n’a empiété sur le territoire de l’autre. Tout était très bien calibré. Il faudra continuer à avancer sur ces bases.»

Quant à savoir s’il y aura un ou plusieurs nageurs à Paris, Christophe Audot ne se prononce pas : «Aller chercher une qualification olympique ça ne se fait pas sur un malentendu. Ça part d’abord d’un désir intime, d’une démarche personnelle, une projection, un moteur qui est de l’ordre d’un désir vital. Ils vont faire le maximum, ils vont tenter leur chance et on verra bien ce que ça va donner.»

Leurs résultats

Ralph Daleiden : 100 m nage libre : 48″77 (26/115) record national, ancien 49″67 par lui-même l’an passé

Rémi Fabiani : 50 m nage libre : 22″47 (37/119) record national ancien 22″54 par lui-même en 2021; 50 m dos : 25″87 (33/64)

Julien Henx : 50 m pap : 23″65 (27/89)

Pit Brandenburger : 200 m nage libre : 1’51″27 (39/72)

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