Sur le circuit allemand du Sachsenring dimanche à 10h, il n’y aura plus un bruit mais des motos tourneront quand même, celles du championnat MotoE, « E » pour électrique.
« Cela va surprendre certains spectateurs », reconnait Nicolas Goubert, responsable de ce championnat à la Dorna. Le silence de ces machines, toutes fabriquées par le constructeur espagnol Energica, est tel que les pilotes disent entendre le frottement sur le bitume de leurs « sliders », ces coques en plastique leur permettant de s’appuyer sur leurs genoux et coudes dans les virages.
« On pourra même entendre le bruit des pneus », avance Nicolas Goubert, un Français qui a travaillé chez Michelin. Il envisage de placer des micros sur la moto pour que les téléspectateurs puissent entre de « nouveaux » bruits lors des retransmissions télévisées.
Contrairement aux courses de voitures monoplaces électriques, dans le cadre du championnat de Formula E, qui ont lieu dans le centre des villes, les courses de MotoE auront lieu en ouverture des courses de MotoGP sur des circuits « classiques ». « On ne pourra le faire pour des raisons de sécurité », indique le responsable, rappelant que les pilotes motos ont besoin de grandes zones de dégagement pour ne pas heurter d’obstacles.
« On pourra aussi bénéficier ainsi de toutes les infrastructures déjà en place pour un weekend de Grand Prix moto comme les médias, les télévisions et d’une sécurité de haut niveau ». Le championnat MotoE a bien failli ne pas avoir lieu. Le 13 mars, alors que les 18 motos inscrites au championnat participaient à des essais sur le circuit de Jerez (Espagne), un court-circuit sur un chargeur a provoqué un incendie qui les a toutes détruites dans la nuit.
Moins de 15 minutes de courses
Loin de se décourager, les organisateurs ont commandé autant de nouveaux engins à Energica et le calendrier du championnat a été revu, avec toujours six épreuves mais sur seulement quatre circuits différents. Une course aura lieu en Autriche les 9/11 août, deux courses le même week-end du 13/14 septembre à Misano (Italie) et encore deux autres en Espagne à Valence les 15 et 17 novembre. Les courses dureront un peu moins de 15 minutes, le nombre de tours parcourus variant selon la longueur du circuit, pour tenir compte de l’autonomie encore limitée des motos qui peuvent atteindre 250 km/h.
« Autant, je peux être un peu inquiet concernant la réaction du public face à l’absence d’ambiance sonore, autant sur la durée des courses, je ne le suis pas car la référence d’un temps de course en MotoGP c’est 45 minutes ce qui est déjà beaucoup plus court qu’une course de F1. Il y a déjà aussi beaucoup de formats de courses de motos qui sont de 15 minutes », affirme Nicolas Goubert.
La formule monotype, qui ne permettra pas à une machine de dominer les autres assurera aussi des courses très « intenses », promet-il. Des essais ont également eu lieu ces derniers mois avant la première course en Allemagne, qui ont permis aux 18 pilotes inscrits de se familiariser avec leurs engins.
LQ/AFP