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Michel Leflochmoan : « Redevenons populaires »


Michel Leflochmoan a repris le boulot lundi à la tête de l'équipe de Dudelange. (photo Mélanie Maps)

Michel Leflochmoan a dirigé, lundi, son premier entraînement de la décennie avec un F91 qu’il connaît par cœur. Ses chantiers sont nombreux, mais il les résume simplement : «Apporter de la stabilité» à un club qui en a cruellement besoin.

Parce qu’il a trop de classe pour le faire: «MLF» ne s’est pas abaissé à critiquer le travail des entraîneurs qui ont tenté de le faire oublier, ces six dernières années. Mais puisqu’il a de la mémoire et de l’amour propre, il rappelle aussi ce qu’il a apporté au F91: des titres et une réputation de référence ultime du foot grand-ducal.

Le Quotidien : Quand vous êtes parti en 2009, pensiez-vous revenir un jour au F91?

Michel Leflochmoan  : Oui, c’était dans un coin de ma tête. Surtout quand je suis parti de Virton (NDLR  : au beau milieu de la saison qui a suivi son départ), je me suis dit que si Dudelange me rappelait, je revenais tout de suite. Voilà pourquoi quand on m’a contacté cette fois-ci, j’ai dit immédiatement oui. Et puis je connais du monde. Que ce soit Sébastien (NDLR  : Rémy, manager général) ou Lehit (NDLR  : Zeghdane, un de ses adjoints), je les ai entraînés pendant cinq ans. On parle le même langage.

Vous avez tout gagné avec Dudelange. Revenir représente-t-il un risque?

Quel risque? Je fais la distinction entre la première et la deuxième aventure. Il y a eu un très beau passage quand je suis arrivé ici en 2004. On est devenus une référence au Luxembourg, un vrai modèle. Beaucoup de clubs s’en sont inspirés. On les voit aujourd’hui, ils sont devant nous au championnat. À nous de redevenir ce modèle et de tirer le football luxembourgeois vers le haut comme on l’a fait à cette période. Le Dudelange de cette époque-là a été un véritable exemple.

Est-ce possible de refaire de Dudelange une machine à gagner ou la concurrence, qui est plus élevée aujourd’hui, rend cette tâche impossible?

J’ai lu dans la presse des propos qui m’ont un peu irrité, comme quoi il n’y avait pas de concurrence à l’époque. C’est une insulte à tous les joueurs que j’ai eus. Peut-être que les gens ont oublié comment on jouait. Dire qu’il n’y avait pas de concurrence, c’est ne pas reconnaître notre travail. Il ne faut pas oublier que l’année avant où j’arrive, le F91 n’a pas été champion. Et l’année qui a suivi mon départ, le F91 n’a pas non plus été champion. Et pourtant, la concurrence était la même que durant mon passage. Pour répondre à votre question, c’est sûr que ça va être difficile. Je ne dis pas que c’est un club en reconstruction, mais je vais essayer d’apporter une stabilité et une sérénité qui ont manqué ces derniers mois. Le but, c’est de bien jouer et de rapporter quelque chose. Un trophée, quoi.

Vous avez également rencontré les dirigeants du Progrès Niederkorn. Qu’est-ce qui a fait pencher la balance pour Dudelange?

Ça ne s’est pas joué à grand-chose. À quelques heures. À un coup de fil de M. Schumacher (NDLR : Romain Schumacher intervient  : « La seule question que je lui ai posée a été : « Coach, seriez-vous prêt à revenir? » Et il m’a répondu « oui » et rien d’autre »). Le projet de Niederkorn était alléchant puisque c’est un club en devenir. On était en discussion, mais ça ne s’est pas fait. Puis j’ai donné ce oui immédiat à Dudelange. Là, on est repartis sur un projet sur plusieurs années. C’est pour ça que j’ai parlé de stabilité. La stabilité, elle commence par l’effectif. Il faut arrêter avec les 15  arrivées et 15  départs à la fin de chaque saison. Essayons de reconstruire quelque chose. Il faut qu’on retrouve une identité pour nos supporters. Redevenons cette équipe populaire comme nous l’étions avant. O.  K., rien ne nous dit qu’on va tout gagner, mais essayons d’apporter la stabilité qui manque à ce club.

Vous sentez-vous obligé d’apporter un titre dès cette année?

Ce n’est pas ce pour quoi j’ai signé, mais maintenant, j’assume, à Dudelange, on est là pour essayer de gagner un trophée. Mais on n’est pas les seuls. Aujourd’hui, Dudelange est le numéro 3 au Luxembourg. Et les numéros 4 et 5 ne sont pas loin.

Quand vous êtes parti en 2009, tout se passait bien sportivement. Pourquoi ce départ?

Je ne vais pas revenir sur les trois derniers mois de ma cinquième année dudelangeoise. On s’était mis d’accord verbalement pour trois ans et c’est moi qui ai pris la décision d’arrêter pour une certaine raison, mais ça ne m’a pas empêché de partir en restant en bons termes avec tout le monde.

Vous êtes aussi parti de Differdange, il y a un an, sur un succès en Coupe. À ce moment-là, sentiez-vous que votre histoire avec le Luxembourg n’était pas finie?

Je peux vous le dire  : deux clubs luxembourgeois m’ont contacté cet hiver. Je leur ai dit de revenir vers moi au mois de mai, mais ils ne l’ont jamais fait.

Au fait, vous n’aviez pas de club cette année. Comment avez-vous meublé ce temps libre?

Le week-end, j’allais voir deux ou trois matches. Le reste de la semaine, je glandais.

Matthieu Pécot

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