L’US Esch va terminer la saison sans l’homme qui l’a fait miraculeusement monter l’été dernier : Pedro Resende et son club se sont séparés.
Il n’y a même pas deux semaines, son président, qui a résisté toute la saison aux questions pressantes de ceux qui lui demandaient pourquoi il ne se séparait pas de Pedro Resende alors que son club passait du statut de lanterne rouge à celui de lanterne écarlate, réaffirmait ici même que son coach resterait en place. Pourquoi ? «Parce qu’il a le soutien des joueurs.» À la même question, Resende répondait exactement à l’identique, argumentant sur le fait que ce n’était pas lui qui se trouvait sur le terrain, en position de finir les actions et donc de donner un peu plus de consistance au jeu parfois intéressant du promu… mais jamais couronné de succès.
Pourquoi, d’un coup, cela a-t-il changé ? «Peut-être parce que les deux parties ont cette fois pris le temps d’y penser plus à fond», hasarde Resende. Jeudi, son comité et lui en étaient venus à la décision de se séparer. Son comité souhaitait aller jusqu’à fin mai. Lui a préféré en finir tout de suite : il n’y a de toute façon plus rien à jouer.
André Vaz et Vitor Loureiro, ses adjoints, ont donc à la demande de Resende,assuré la séance du jeudi soir, en attendant. «Ça a été une surprise pour les joueurs, croit savoir Resende. Ils étaient tristes.» Après le départ de l’emblématique attaquant Pedro Rodrigues (sur le retour pour la prochaine saison ?) l’été dernier, et une saison galère, c’est en effet un peu le coup de grâce porté à cette parenthèse dorée que vient de vivre l’US Esch, qui n’était pas forcément programmé pour se retrouver à ce niveau.
Y avait-il moyen de ne pas en arriver là ? Oui, sûrement, mais un peu comme Arno Bonvini, le coach mondorfois qui se demandait s’il avait le courage de recréer un groupe lors de la prochaine préparation, Pedro Resende avait fini par se demander ce qu’il pouvait faire de plus avec ce groupe : «Je ne sais pas si j’aurais pu faire mieux. C’est justement ça qui m’a fait pensé au fait d’arrêter.» Reste maintenant à finir dignement et cela sera compliqué. Si l’US Esch, vu ses adversaires, n’a plus le risque de fausser quoi que ce soit, même en roue libre, il serait bon pour le moral des troupes, qui devront repartir au feu en PH, de grappiller encore l’un ou l’autre point. Mais contre Differdange, le F91, Mondorf et la Jeunesse, ce sera mission impossible.
Julien Mollereau