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Le Fola attend beaucoup du derby eschois


Les Eschois s'affrontent ce dimanche, à 16h. (illustration Julien Garroy)

Pascal Welter, le directeur sportif du Fola, espère gagner le derby eschois dimanche après-midi, histoire de clore pour de bon cette saison chaotique sur une quasi-qualification européenne.

Parti dans ce championnat avec deux petits points sur douze possibles en août, privé de son coach Jeff Strasser en cours de route, plombé par les blessures sur toute la phase aller, le Fola est malgré tout en mesure de quasiment assurer sa place en Europa League dimanche soir.

Ce derby eschois, c’est une finale ?

Pascal Welter : Pour le Fola, oui. Si on gagne, on les met à six points et si je compte en plus le goal-average (+23 pour le Fola, +13 pour la Jeunesse), ce sera dur de nous chiper la troisième place, même si ce ne sera pas fait mathématiquement. Une victoire, ce serait un soulagement après cette saison si turbulente, même s’il faut bien reconnaître qu’on ne jouerait pas non plus forcément les trois derniers matches libérés. Mais cela confirmerait tout de même notre place dans la hiérarchie d’une DN dont le niveau a beaucoup augmenté. Avec ce Progrès qu’on n’attendait peut-être pas tout de suite à ce niveau, cette Jeunesse avec sept joueurs du F91 qui est costaude…

Vous en pensez quoi, justement, de ce prêt massif qui pourrait encore s’accentuer cet été ?

Je ne veux pas me prononcer là-dessus. Ce n’est pas mes affaires. Chacun fait ce qui lui semble bon pour son club.

En cas de succès, vous imaginez encore la Jeunesse ou Differdange capables de revenir ?

Même si on n’a pas toujours été souverains depuis quelques mois, on mérite amplement notre place. Notre unique souci, cette saison, cela a été les fautes individuelles. Parce qu’en tant qu’équipe, on fonctionne bien. Mais individuellement, on est trop flegmatiques.

Il y a aussi eu ce début de saison qui ne devait rien au flegme…

C’est vrai et j’en ai encore parlé récemment avec Dino Toppmöller (NDLR : le coach dudelangeois) qui me faisait remarquer que peu de gens se souviennent qu’on avait commencé en prenant deux points sur douze possibles. Si on en avait pris six ou huit de plus, le plus normalement du monde, on serait où à l’heure actuelle ? En tout cas, déjà qualifiés pour l’Europe. Mais il y a eu cette usure mentale. Et puis on s’est peut-être vus trop beaux aussi. Bref, c’est là qu’on a commencé à douter. Entre ça, les nombreux blessés, le départ de Jeff… heureusement que tout le club est resté calme.

Et puis il y a eu aussi le fait que passer deux tours d’Europa League ne nous a pas aidés non plus à nous vider la tête au cours de la saison. Car nous restons amateurs et les joueurs ont dû prendre, sur cette campagne, entre 14 et 17 jours de congés juste pour pouvoir jouer. Quasiment la moitié, voire plus de la moitié, de ce à quoi ils ont droit sur l’année. Comment voulez-vous récupérer, après, si vous n’avez plus de congés ?

Que ce serait-il passé si vous aviez passé un tour de plus, ce dont vous n’étiez finalement pas si loin, en étant gentil, contre Östersunds ? Vous seriez dans le ventre mou pour manque de repos ?

Contre Östersunds, on en était effectivement proche et loin en même temps. On a été trop naïfs et trop enthousiastes en même temps. Prendre un but en contre sur un corner pour nous… On aurait dû les laisser venir. Mais on perd contre eux sur des erreurs individuelles et c’est un peu le fil rouge de toute notre saison.

Mais donc ? Si vous étiez passés ?

Tout le club aurait dû engager une sérieuse discussion. Il aurait sûrement fallu poser des congés sans solde, y compris pour les gens à l’organisation, le staff médical… Ça aurait été un investissement énorme. Il aurait même peut-être fallu employer des gens pour tout le volet administratif.

Et dans quel état retrouverait-on le Fola en Europe, cet été, si d’aventure il se qualifiait ?

Concernant le degré de fraîcheur, bien, parce que la formule a changé et qu’on recommence plus tard. Cela permettra aux dirigeants de mieux préparer le déplacement et aux joueurs qui ont des congés de prendre deux semaines de vacances. Concernant l’effectif, on l’a déjà bien renouvelé ces dernières années. Au moins une quinzaine de joueurs. Maintenant, on aimerait conserver une certaine stabilité. Même si on devra se renforcer.

Notamment dans l’axe, derrière ?

Tout le secteur défensif est encore sous contrat. Mais on n’est pas en stress. On a jusqu’à la fin juillet pour se décider. Nous avons déjà pris certaines décisions, mais nous attendons les derniers matches de la saison pour les valider.

Ralph Schon a été annoncé tout proche du Fola.

Je ne peux vous dire que ce que j’ai déjà pu dire : on est intéressés par tous les internationaux. Je ne pense pas que cela va se réaliser, mais ce serait bien…

Avez-vous l’impression que le pari Thomas Klasen est en train d’être gagné ?

On voulait changer de dynamique, d’esprit. Thomas apprend vite et bien. C’est bon pour le club, qui était tombé dans une forme de lassitude. Et je ne dis pas ça contre qui que ce soit. On est sortis de notre zone de confort et on pourra dire qu’on ne s’est pas trompés seulement si on est européens puisqu’on l’était quand Thomas est arrivé. C’était ça le grand risque, même si on voulait apporter un peu de piment. Thomas a apporté en grande partie ce que l’on attendait de lui, notamment un autre discours.

Mauro Mariani, votre président, n’avait pas été excessivement clair lors de la conférence de presse d’investiture de votre nouveau coach, indiquant qu’il avait signé pour deux ans et demi… tant que les objectifs étaient remplis…

Ce qu’il voulait dire, c’est qu’il fallait rester européens.

Ou sinon ?

Thomas aussi était d’accord pour dire que si on n’était pas européens, on régressait. Sur la base du résultat, on aura tout en main pour décider. Mais si vous voulez en savoir plus, demandez à Mauro Mariani.

Entretien avec Julien Mollereau

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