Devant le Slovan pendant quatre minutes mais en supériorité numérique durant une mi-temps entière, le Swift est finalement reparti de Bratislava avec un nul (1-1) qui maintient ses chances de qualification pour le 2e tour de la C1 totalement ouvertes.
En «pinaillant» un peu, on pourrait dire qu’il y avait matière, pour le Swift, à ramener plus que ce nul – très bon sur le papier au vu de la qualité de l’adversaire – qu’il a décroché ce mercredi soir sur la pelouse du Slovan Bratislava (1-1), à l’occasion de son entrée en lice en Ligue des champions et de sa découverte de la compétition. Mais ce serait oublier que même à onze contre dix durant 45 minutes, le champion du Luxembourg s’est montré quasi inoffensif en seconde période et s’est surtout fait peur en fin de partie.
Concentrons-nous plutôt sur l’essentiel : après seulement quatre semaines sous la coupe de Carlos Fangueiro, pour son premier match officiel de la saison et son bizutage en C1 devant 14.470 spectateurs, Hesperange s’est montré au niveau, déjà, ce qui peut laisser augurer d’un soir qui chante mercredi prochain à Alphonse Theis, théâtre de la manche retour contre des Slovaques qui ne s’attendaient sans doute pas à une telle opposition. Vivement le 19 juillet, alors!
Cap’tain Stolz ouvre son compteur
Bons au pressing et à l’aise dans les petits périmètres en début de partie, les équipiers de Dominik Stolz se sont surtout montrés plus entreprenants dans les premières minutes. Anoff aurait ainsi pu fêter sa titularisation surprise s’il avait plus vite exploité une relance ratée de Borjan (6e), un temps hors de son but, et Nouvier ouvrir le score à son tour si sa frappe du gauche, au sortir d’une combinaison sur corner où pas moins de trois Hesperangeois ont laissé passer le ballon, n’avait pas été claquée en corner par le portier slovaque (16e).
L’honneur d’inscrire le premier but du Swift cette saison est dès lors revenu à celui qui en mettra sans doute le plus : Dominik Stolz, nouveau capitaine récompensé de sa hargne par… la VAR, qui a vu cette main commise par son garde du corps sur un second ballon que l’Allemand disputait dans la surface. Deux minutes après l’action litigieuse, le n°10 a pris Borjan à contre-pied, tranquillement (0-1, 21e).
Joie de courte durée pour le Swift, rejoint dans la foulée sur le premier coup franc dangereux et la première frappe cadrée adverse, un missile de Weiss à 20 mètres qui a contourné le mur et trouvé le petit filet du côté opposé. Celui où Dupire, masqué, se trouvait pourtant (1-1, 25e). Emballant et imprévisible balle au pied, le fils et homonyme du coach du Slovan, Vladimir, est en revanche inversement agréable à regarder quand il court après le ballon, l’arbitre ou les deux, et il a assez largement contribué à la dégradation du climat ambiant sur la pelouse.
Même à dix, le Swift a eu chaud
Irresponsable, le capitaine de 33 ans? Pas autant que son équipier Juraj Kucka, 36 printemps et quelques années au compteur, mais pas assez mature pour s’empêcher de mordre (oui, mordre) Nego Ekofo au sol à la retombée d’un duel, au niveau des côtes. Sanction non-immédiate (nouvelle intervention de la VAR) mais irrévocable, là encore : rouge direct, et une mi-temps de supériorité numérique pour le Swift.
Une aubaine pour les Hesperangeois? Pas tant que ça : moins fringants après la pause, où les débats ont été plus cadenassés, les champions du Luxembourg en titre, visiblement très émoussés dans le second acte (en particulier Skenderovic, pris de crampes), ont dû attendre la 74e minute et une tête non cadrée de l’entrant Ayongo pour enfin se signaler à nouveau. Dans la foulée, ils ont perdu Stolz sur blessure et fini, faute de solutions, avec six défenseurs de métier sur le terrain, dont Sacras (puis Zeghdane) au soutien des attaquants.
Cela ne les a pas empêchés de se procurer quelques corners en fin de partie, dont un a débouché sur une tête de Matias captée par Borjan (90e), mais cela n’a pas empêché non plus le Slovan de se procurer une balle de match par Cavric, qui n’a pas cadré après avoir devancé la sortie de Dupire (91e)… et avoir déjà loupé la cible en bonne position un gros quart d’heure plus tôt (73e). Allez savoir : dans six jours à Hesperange, le Serbe s’en mordra peut-être les doigts.
Simon Butel, à Bratislava