Pep Guardiola se doutait bien que ça arriverait un jour: Barcelone-Bayern Munich est le match vedette des demi-finales de la Ligue des champions tirées au sort vendredi, soit son ancien club catalan et son actuelle formation bavaroise, tandis que le Real Madrid affrontera la Juventus Turin.
« Ce sera la première fois que je reviendrai à Barcelone, à la maison. Bien sûr, ce sera spécial pour moi, avec beaucoup d’émotions, a confié Guardiola. J’ai un grand respect pour ce club, mais nous devons gagner. » « Pep », c’est l’enfant de la Masia, le fameux centre de formation du Barça. « Pep », c’est aussi le coach des années dorées du club catalan, entre 2008 et 2012, dont deux Ligues des champions gagnées en 2009 et 2011.
Mais maintenant Guardiola est assis sur le banc du Bayern. Avec une obligation de résultat. Faire par exemple aussi bien que Jupp Heynckes, coach qui avait conduit les Munichois à un triplé historique Ligue des champions-championnat d’Allemagne-Coupe d’Allemagne au printemps 2013.
Gros clin d’oeil de l’histoire, cette saison là, en 2013, le Bayern avait humilié les Catalans, 4-0 en demi-finale aller de la Ligue des champions, et 3-0 au retour! Le Bayern avait ensuite gagné une finale 100% allemande face au Borussia Dortmund 2-1.
Guardiola n’était pas à ce moment-là sur le banc blaugrana, c’était Tito Vilanova (décédé depuis). L’émotion sera forcément grande sur les deux bancs pour l’affiche de 2015, car Luis Enrique, actuel entraîneur des Catalans, a joué au Barça aux côtés d’un certain… Guardiola.
« C’est un match spécial car Pep est de l’autre côté, ce sera son premier contre le Barça, a commenté Luis Enrique. Et ce sera la première fois que je l’aurai en face de moi comme coach, alors ça sera spécial pour moi aussi, tout comme ça le sera aussi pour ses anciens joueurs ici ».
Le Bayern aura l’avantage du match retour à domicile (aller le 6 mai, retour le 12). Et le géant bavarois aura forcément envie de jouer la finale dans son pays le 6 juin à Berlin.
Pluie de buts ?
Le spectacle promet d’être au rendez-vous, avec le Barça, qui possède un trio d’attaque monstrueux, le « MSN », Messi-Suarez-Neymar, et un Bayern mordant qui a explosé Porto 6-1 en quart de finale retour.
Il y a cependant des inconnues médicales au Bayern: les deux stars Arjen Robben et Franck Ribéry sont convalescentes. Le Néerlandais pourrait rapidement retrouver les terrains, mais pour le Français, le flou est total. Matthias Sammer, le directeur sportif du Bayern Munich, a lâché dans Kicker: « on ne peut pas prédire le temps dont il (Ribéry) a besoin ». Et le dirigeant d’avouer que « Francky » est « clairement perturbé par cette situation stupide ».
L’autre demi-finale paraît plus déséquilibrée sur le papier, entre le Real, tenant du titre aux 10 Ligues des champions qui aura l’avantage de recevoir au retour (le 13 mai, après le match aller le 5), et une Juventus qui n’a plus atteint ce stade de la compétition depuis 2003.
La « Vieille Dame » doit de plus se passer de sa nouvelle vedette Paul Pogba, pas encore guéri, alors que l’attaque madrilène danse au son de sa BBC (Benzema-Bale-Cristiano Ronaldo).
Ne pas enterrer la Juve trop tôt
Reste toutefois à connaître les conditions de rétablissement de Benzema et Bale, blessés et qui n’ont pu jouer le quart de finale retour. Et il conviendra de ne pas enterrer trop tôt une Juve qui possède avec Gianluigi Buffon (37 ans) et Andrea Pirlo (35 ans) des experts des matches sous haute pression.
Les plus passionnés se souviendront de la demi-finale de la saison 2003 remportée par la Juventus face au Real Madrid. Le Real croyait avoir fait le plus dur à l’aller à la maison, avec un succès 2-1 (buts de ses Brésiliens Ronaldo et Roberto Carlos, contre un but de Trezeguet pour la « Vieille Dame »). Mais la Juve l’avait emporté chez elle 3-1 au retour (buts de Trezeguet, Del Piero, Nedved contre une réalisation de Zidane pour le Real).
Le retraité Pavel Nedved, ambassadeur de la Juve au tirage, a d’ailleurs déclaré: « Nous sommes très heureux d’être en demi-finale 12 ans après la dernière. Ce sera très excitant ».
AFP