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Le FCD03 est arrivé en Turquie, pays tendance pour les footballeurs


Stéphane M'Bia vient de gagner les deux dernières éditions de l'Europa League. À 29 ans, il a choisi Trabzonspor.

Differdange est arrivé mardi en Turquie, destination tendance pour les footballeurs du globe. Le FCD03 affrontera ce jeudi soir l’équipe du Trabzonspor au 2e tour aller de l’Europa League.

Au premier regard, la brochette de grands joueurs qui ont décidé de rejoindre la Süper Lig cet été a des allures de mercenaires. C’est un peu vrai. Un peu seulement. Oui, Samuel Eto’o aime l’argent. Van Persie aussi. Nani tout autant. Mais l’option turque est bien plus maligne que ce que sa réputation suggère. Jouer en Turquie en 2015 ne signifie pas partir en préretraite avec un gros salaire en abandonnant toute perspective sportive.

UNE ALTERNATIVE AUX PAYS DU GOLFE
La Süper Lig, ou du moins ses clubs les plus riches, propose des salaires proches de ceux des pays du Golfe. La Turquie est un pays qui se porte bien, merci pour elle. Ses présidents millionnaires ont un plan très clair : acheter du clinquant, le plus vite possible, quitte à ce que cela ampute toute politique sportive sur le long terme. Pour prendre l’exemple du Fenerbahçe, vice-champion en titre, il n’a pas attendu cette décennie pour sortir le chéquier.

Nani (photo) évolue à Fenerbahce, en compagnie de Robin Van Persie.

Nani (photo) évolue à Fenerbahce, en compagnie de Robin Van Persie.

Il y a dix ans, le club d’Istanbul frappait un grand coup sur le marché des transferts en recrutant Nicolas Anelka, alors âgé de 26 ans. Deux saisons plus tard, son ancien coéquipier au Real Madrid, Roberto Carlos, le rejoignait. Et pas pour des cacahuètes. On parlait à l’époque de 3,9 millions d’euros par an, hors primes.

Car au-delà des ressources de ses dirigeants millionnaires, le foot turc profite aussi de l’avantage de sa fiscalité. Les clubs étant considérés comme des associations, ils ne payent quasiment pas d’impôts. Les joueurs eux-mêmes n’en payent presque pas (plafond à 15  %).

RIVALITÉ ET CORRUPTION

Difficile de savoir ce que le sport serait sans le principe de rivalité. La ville d’Istanbul ne se pose pas ce type de question, trop préoccupée à se diviser. L’an passé, les quatre premières places de Süper Lig ont été trustées par quatre clubs de la ville. Dans l’ordre : Galatasaray, Fenerbahçe, Besiktas et Istanbul BB.

Les deux premiers se haïssent particulièrement. Si le Fener a mis les petits plats dans les grands cet été en engageant notamment les deux anciens Red Devils que sont Robin Van Persie et Nani, c’est pour récupérer son trône et égaliser à 20 titres de champion partout avec Galatasaray.

De ce type de rivalité naît une émulation, dont tout le pays profite par le biais des droits TV. Cela n’empêche pas les clubs les moins riches de rencontrer fréquemment des difficultés pour payer leurs joueurs. De fait, là où il y a de l’argent, il y a de la corruption. Il y a deux mois, de forts soupçons ont visé Ferhat Kaplan, gardien de Gençlerbirligi qui aurait laissé volontairement entrer un ballon dans son but face à Galatasaray à deux journées de la fin du championnat.

Ces derniers jours, le sulfureux président de Trabzonspor, Ibrahim Haciosmanoglu, était moins préoccupé par la venue de Differdange que par un combat qu’il mène depuis quatre ans. En 2011, Trabzon avait terminé à la 2 e place, juste derrière Fenerbahçe. Or, le Fener et son président, Aziz Yildirim, ont été accusés d’avoir acheté plusieurs matches pour parvenir à leur fin. C’était aussi ça, le football turc.

COUPE D’EUROPE ET CADRE DE VIE

Cet été, Ronaldinho a failli rejoindre Eto’o à Antalya. Avant d’opter pour Fluminense, le Brésilien de 35 ans avait sérieusement envisagé de poser son baluchon dans ce qui est réputé pour être l’une si ce n’est la plus belle station balnéaire du pays. Un critère comme un autre quand on a déjà fait le tour du monde.

Samuel Ato'o à Antalya.

Samuel Ato’o à Antalya.

Le cas de Stéphane Mbia dit beaucoup de choses de ce que la Turquie représente aujourd’hui aux yeux d’un très bon footballeur professionnel en pleine force de l’âge. À 29 ans, le Camerounais, qui vient de gagner les deux dernières éditions de l’Europa League avec le FC Séville, a choisi de grossir les rangs de Trabzonspor, ce qui l’amènera à croiser la route d’Omar Er Rafik et ses coéquipiers dès jeudi.

L’Inter Milan et Dortmund le voulaient, mais Mbia a choisi Trabzon. Pour le fric et rien que pour le fric? Jusqu’à preuve du contraire, l’Inter ne joue même pas de Coupe d’Europe cette année. Et le Borussia entre dès le prochain tour en Europa League.

De notre envoyé spécial à Trabzon, Matthieu Pécot

Marc Thomé privé de banc !

Dans l’euphorie du but qualificatif d’Er Rafik au pays de Galles, jeudi (2-1, 90 e +5), Marc Thomé a sprinté sur le terrain pour partager ce moment de joie avec ses joueurs. Or le match n’était pas terminé. Il a donc reçu un carton rouge qui le privera de banc jeudi soir.

Il n’aura ni le droit d’entrer dans le vestiaire à la pause ni de communiquer par téléphone avec ses adjoints, le FCD03 encourant une amende allant de 10 000 (9 612 euros) à 20 000 francs suisses (19 225 euros) s’il s’y aventure. Philippe Lebresne a reçu un carton jaune pour les mêmes faits et manquera le retour en cas de nouvel avertissement à Trabzon.

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