Dragan Stojkovic, le sélectionneur serbe, aime le jeu. Il aime donc le Luxembourg.
Dragan Stojkovic aurait aimé qu’on lui pose la question alors quand son capitaine, Dusan Tadic, a lâché le micro après s’être exprimé gentiment (comme tous les joueurs le font désormais, de toute façon) sur la qualité des Roud Léiwen, il a arrêté la conférence de presse pour répondre comme si on le lui avait demandé aussi : «Moi, j’aime bien comme le Luxembourg joue. Un foot ouvert. J’aime leurs progrès des dernières années aussi.» Cela pourrait être perçu comme une façon détournée de demander à Luc Holtz de ne pas trahir ses idéaux et de ne pas garer le bus devant le but d’Anthony Moris, ce samedi soir, mais connaissant la carrière du bonhomme, ce qu’il représentait comme joueur, ce qu’il impose comme coach, il y a de la sincérité dans cette déclaration d’amour spontanée.
Le match aller s’est pourtant charger de montrer qu’il existe encore un gouffre entre les deux sélections. Mais lui refuse de s’y arrêter : «Il n’y a jamais deux matches qui se ressemblent.» Et puis s’il se concentre exclusivement, dit-il, sur son équipe, il n’a pas pu échapper non plus à l’exploit en mondovision de Sébastien Thill avec son Sheriff contre le Real Madrid de son attaquant, Luka Jovic (qui aura sûrement la boule au ventre en retrouvant son bourreau de la semaine dernière). Ce coup de fusil extérieur pied gauche en lucarne opposée de Thibaut Courtois en dit long, finalement, sur les progrès du Grand-Duché, il le reconnaît : «Le Luxembourg a vraiment de très bons joueurs. Alors on va essayer d’éviter que Thill nous mette le même but qu’au Real.»
Même s’il y a quand même plus de chances de voir la sienne, d’attaque, briller. Puisque depuis le match aller, Vlahovic, Tadic et Mitrovic explosent littéralement les compteurs. Et qu’il n’y a pas de raison de penser qu’ils vont lever le pied face au Luxembourg. «Ces garçons ont un style vraiment offensif. Ils prennent vraiment du plaisir à la façon dont on joue, ils sont heureux.» Et si les attaquants sont heureux, Stojkovic aussi !
Julien Mollereau