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La planète ovale ouvre son grand bal


(Photo : AFP)

Quatre ans après l’extinction des feux dans la baie d’Auckland, le jour se lève de nouveau sur la planète ovale qui, dans son berceau anglais, va accueillir dès ce soir la 8e Coupe du monde.

Les stades, les équipes, 2,4millions de billets vendus… «Cette Coupe du monde sera la plus grande de toutes», jure ainsi Bernard Lapasset, président français de World Rugby et grand ordonnateur de ce bal qui plonge une fois tous les quatre ans le monde du rugby dans la lumière.

Ramené du pays du long nuage blanc où les terribles All Blacks l’avaient entreposé dans leur vitrine, le trophée Webb-Ellis récompensant le champion du monde trônera ce soir à Twickenham, sous l’œil des Anglais et des Fidjiens, les premiers à entrer en lice, à partir de 21 h.

Sur la scène sportive et parmi les 20 équipes engagées, jusqu’au 31 octobre, les Néo-Zélandais seront évidemment les immenses favoris, avec la ferme intention d’écrire une nouvelle page de l’histoire de ce sport. Ils pourraient en effet devenir la première sélection à être couronnée trois fois, à conserver le titre suprême et, dans leur propre légende, deviendraient la première formation vêtue du maillot à la Fougère argentée à décrocher une couronne mondiale loin ses terres.

Derrière se presse le petit bataillon de prétendants habituels, parmi lesquels l’Afrique du Sud, l’Australie et évidemment l’hôte anglais, habillé d’une pression monumentale. Le XV de la Rose de Stuart Lancaster succédera-t-il à la génération 2003 de Jonny Wilkinson, qui avait ramené pour la première et seule fois le trophée dans l’hémisphère nord?

Mais la jeune garde anglaise devra d’abord se sortir d’une poule exceptionnellement relevée, avec des Wallabies en plein regain et les voisins gallois.

La mamelle de l’ovalie

Et pourquoi ne pas miser cette année sur un invité surprise? C’est la marque de fabrique du XV de France, finaliste bien malheureux il y a quatre ans à l’Eden Park (8-7), et déterminé cette fois encore à déjouer tous les pronostics, malgré quatre ans de marasme et d’incertitude sous la houlette de Philippe Saint-André. Cela pourrait aussi être la chance de l’Irlande, qui domine le Vieux continent depuis deux ans et n’a jamais paru aussi forte.

Mais avant même l’issue finale, les organisateurs en sont convaincus : la compétition sera une réussite. Mamelle de World Rugby, dont elle gonfle conséquemment les caisses et en finance les principaux projets, la Coupe du monde sauce british promet une belle moisson.

Ainsi, grâce à cette édition, ce sont près de 200 millions d’euros qui devraient être réinvestis dans le ballon ovale par l’organe suprême du jeu, selon Brett Gosper, le directeur exécutif.

Avec quelques 500 000 visiteurs étrangers attendus durant les six semaines de compétition, l’économie britannique devrait être aiguillonnée à hauteur de 3 milliards d’euros, toujours d’après World Rugby.

«Nous sommes prêts, même s’il y a encore des choses à faire», promet Stephen Brown, patron de l’organisation d’England 2015 : «Quatre-vingt-quinze pour cent des billets mis en vente ont trouvé preneurs, il ne reste que 40 000 places à vendre», ajoute-t-il.

Il faut dire qu’en coulisses l’Angleterre s’active depuis plusieurs années en s’appuyant sur le précieux savoir-faire des Jeux olympiques de Londres 2012, dont est issue une partie de l’encadrement administratif de la compétition. Surtout, ce Mondial est une rare occasion de populariser un sport en pleine croissance, mais dont la pratique reste encore confidentielle à l’échelle du globe.

«Cent trois diffuseurs de télévision émettront à destination de 203 territoires», s’enthousiasme ainsi Brett Gosper. «Au total, il y aura 23 000 heures de retransmission télévisée. Et 24 matches seront diffusés en direct en Allemagne et 22 en Chine», deux frontières pour qui l’ovale est une incongruité.

Avec ce retour aux sources dans le pays qui inventa, en 1823 dit-on, ce sport aux codes si complexes et à la mythologie si établie, la Coupe du monde espère entrer dans une nouvelle dimension. Reste aux acteurs – les joueurs – à honorer de leur talent cet alléchant raout.

AFP/M.R.

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