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Kyotec Open à Pétange : la nouvelle vie de Marie Weckerle


Marie Weckerle a décidé de s'adonner à fond au tennis. Elle a récolté un titre national et fait aussi des résultats à l'étranger. (Photo : Luis Mangorrinha)

Marie Weckerle (16 ans) a perdu lundi soir en qualifs du Kyotec Open à Pétange face à la tête de série n°12. L’occasion néanmoins de voir les progrès de celle qui évolue depuis août à Reims, là où sont passés Gilles Muller et Mandy Minella.

Derrière Eléonora Molinaro, Marie Weckerle est sans doute la meilleure carte luxembourgeoise au sein de la génération émergente. Comme «Elé», la jeune joueuse du Spora tente de se donner les moyens de réussir dans ce qui est sa grande passion, le tennis.

La première chose qui marque quand on parle avec la pourtant toute jeune Marie Weckerle, c’est la maturité qui se dégage de cette fille de 16 ans. Il ne faut que quelques secondes pour comprendre que le pari dans lequel elle s’est lancée, avec le soutien de ses parents, elle l’assume pleinement.

«Tout est parti d’un constat assez simple : lors des tournois internationaux, on a commencé à remarquer qu’il n’était plus possible de rivaliser avec des adversaires étrangères qui s’entraînaient deux fois plus que nous. Ces dernières ayant quitté la filière « classique » de l’école, afin de pouvoir se consacrer entièrement au tennis», explique-t-elle.

C’est ainsi que la joueuse du Spora décida, à la rentrée 2018, d’elle-même de mettre un peu de côté l’école. Ou plutôt de s’orienter vers le CNED, les cours par correspondance. Afin donc de pouvoir s’adonner à fond à la petite balle jaune.

«Ici, tout le monde épie un peu tout le monde»

«Marie a toujours été une excellente élève, assimilant assez vite ses matières. Elle allait à l’entraînement après l’école, mais elle se disait très souvent fatiguée par ce rythme-là. Du coup, elle nous a expliqué que soit elle se concentrait à fond sur le tennis, soit elle l’arrêtait complètement…», glisse son papa, Thomas. «C’est une fille tellement sérieuse qu’il a été assez vite clair pour nous qu’on allait suivre son désir et lui permettre de se lancer à fond dans le tennis. On lui fait confiance, sachant qu’elle continue à bien se concentrer sur ses études par correspondance. Et sincèrement, on ne peut être que content au vu des échos très positifs que nous avons depuis que tout ça a commencé voici un an.»

Une année partagée entre entraînements à la FLT, au Spora et tournois internationaux en juniors. Avant un grand changement cet été : elle a quitté le Luxembourg pour rejoindre la France et la ville de Reims.

«Je cherchais une solution pour quitter le Luxembourg», reprend la junior du Spora. «Ici, tout le monde épie un peu tout le monde. Chacun donne son avis sur les autres. Ce n’est pas toujours agréable. Et je n’avais plus envie de ça. Je voulais être plus anonyme. En plus, pratiquement tous ceux qui ont réussi dans le tennis au Luxembourg, comme Gilles Muller, Mandy Minella ou Eléonora Molinaro l’ont fait en quittant la filière « classique luxembourgeoise ». Je voulais tenter le coup. Vu que l’année dernière s’était bien passée, je voulais tenter de passer à la vitesse supérieure.»

«En recherche de sponsors»

Et l’option du centre fédéral Creps à Reims s’est alors révélée à elle. «C’est là que Mandy et Gilles sont allés. Tout en n’étant pas très loin du Luxembourg, cela permet d’être accompagné par une vraie structure qui t’aide à progresser au jour le jour. Et, en plus, il y a des professeurs qui sont là le soir pour t’aider pour tes études.»

Un programme qui a un certain coût. «Ce n’est pas pour rien», reprend Thomas Weckerle, qui est le papa de deux autres talents luxembourgeois, Nicolas (18 ans) et Amélie (13 ans). «C’est sans doute le plus grand souci. On est aidé par le Spora, un peu par la FLT ainsi que d’autres personnes. Mais je vous avoue qu’on est en recherche constante de « sponsors ».»

En attendant, les efforts ont déjà commencé à payer. Chez nous avec un titre national. Mais aussi à l’étranger, où les voyages en compagnie de son entraîneur référent, le Français Geoffrey Alessio, se sont matérialisés en résultats cet été : demi-finale aux Pays-Bas, finale à Belfast et deux titres en Islande. Certes, ce n’était que des Grade 5, soit l’échelon le plus bas des tournois juniors. Mais ils sont rares les Luxembourgeois à sortir de pareilles perfs à tout juste 16 ans.

Et ces quinze derniers jours, elle était cette fois en Scandinavie. «Un tournoi au Danemark et un autre en Finlande. Des Grade 4 (NDLR : le niveau juste au-dessus), cette fois. Où j’ai été sortie en huitièmes de finale. Ce n’est pas si mal compte tenu du fait que je sortais d’une grosse période d’entraînement de cinq à six semaines. Là, je vais entrer dans le top 500 mondial chez les juniors…» Mais elle espère aller bien plus haut, le but ultime étant bien évidemment de passer pro. «Mais avant ça, je rêve des Grand Chelem juniors et d’entrer dans le top 100. Ce qui pourrait m’apporter des wild cards dans des tournois pros.»

Comme celle reçue pour les qualifications pour ce rendez-vous pétangeois. Son second tournoi pro… après l’édition 2018 de Pétange. «Une belle expérience! Qui va me permettre de me situer un peu. De voir où je dois encore beaucoup progresser.»

Julien Carette

Elle n’est pas passée loin de la victoire

Engagée au 1er tour des qualifications, Marie Weckerle a mené, lundi, un set à zéro face à la Française Juliette Loliée, tête de série n° 12. Et en y mettant les formes : 6-1. Avant de voir son adversaire hexagonale renverser la situation en égalisant à une manche partout (4-6). Et ce, avant un super tie-break des plus serrés où les deux filles ont eu leur chance avant que Loliée ne s’échappe sur la fin pour l’emporter 1-6, 6-4, 11-9.

Par ailleurs, les deux autres Luxembourgeoises qui étaient également en lice hier n’ont pas connu davantage de réussite. Ainsi, Tatiana Silbereisen et Gina Veyder se sont toutes deux respectivement inclinées face à Evita Ramirez (6-1, 6-1) et Constance Sibille (6-1, 6-0).

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