Jenny Warling a récemment été invitée à un stage en Italie avec des cadors européennes. Un bon moyen de reprendre quelques marques après une longue absence. Et une grosse blessure.
Voilà désormais de très longs mois que les karatékas n’ont pas eu de compétition digne de ce nom à se mettre sous la dent. Mais en sa qualité de championne d’Europe 2019, Jenny Warling bénéficie d’un certain statut qui lui a permis d’être conviée par une de ses grandes rivales, l’Italienne Sara Cardin, à un tournoi sur invitation : «Nous étions six en tout. Que des championnes d’Europe ou du monde ou vainqueur des Jeux européens», résume la Luxembourgeoise.
La combattante grand-ducale abordait ce rendez-vous complètement dans l’inconnu, puisqu’elle avait à peine cinq ou six semaines d’entraînements dans les jambes. En effet, elle n’a repris l’entraînement qu’à la mi-décembre, après trois mois d’inactivité dus à un pied cassé lors d’une séance à la mi-septembre.
Depuis, ça va beaucoup mieux. Même si tout n’est pas parfait : «Au début, ça faisait très mal dès que je tournais le pied. Encore maintenant, j’éprouve quelques difficultés sur ce mouvement. En plus, j’ai un tout petit morceau d’os qui se promène dans mon pied. On m’a proposé de me faire opérer pour l’enlever mais c’est juste un peu gênant quand ça appuie sur le nerf, par exemple, mais sinon ça va. Donc on laisse comme cela.»
En Italie, tout s’est globalement plutôt bien passé. Après un samedi consacré à un entraînement très léger, le rassemblement a vraiment débuté le lendemain par une compétition où chaque combattante a pu affronter toutes les autres. Avec une petite originalité puisque chaque combat était divisé en deux. Une première partie de deux minutes et une autre d’une minute, entrecoupées d’un laps de temps pour permettre aux coaches d’intervenir.
Première pour Veras
Il s’agissait d’ailleurs du premier déplacement du nouvel entraîneur national, l’Anglo-Brésilien Raphaël Veras : «Ça s’est bien passé. Au début, il m’a demandé comment il voulait que je me comporte. Et je lui ai appris quelques mots en luxembourgeois, pour ne pas se faire comprendre de nos adversaires», sourit-elle.
Le technicien a en tout cas apprécié ce premier contact : «Au-delà des victoires ou défaites, je suis très content du travail de Jenny. Pour chaque combat, on avait une stratégie et elle a très bien répondu. Même si on sait qu’il est toujours impossible de prévoir ce qui se passera dans un combat.»
Dans les faits, ça a donné deux victoires pour trois défaites : «Pour moi, le plus important était de voir que j’étais capable de marquer des points contre des adversaires de très haut niveau. Après une pause aussi longue et avec uniquement des contacts avec les combattants luxembourgeois, je ne savais pas où je me situais ni quel était le niveau de la concurrence. C’était bien pour regagner en confiance», explique la jeune femme.
Au lendemain de la compétition, place au stage au cours duquel les entraîneurs ont pu échanger entre eux. Et chacun a pris en charge une session d’entraînement : «On était filmées pendant les exercices. Mon coach s’est servi d’une action de mon match contre Cardin pour travailler dessus.»
Si le stage s’est poursuivi encore pendant quelques jours, Jenny Warling n’est restée que le lundi : «J’étais très fatiguée et comme je revenais de blessure, il n’était pas question de prendre trop de risques. Et puis, je travaillais!»
Retour désormais à l’entraînement. À la suite de l’annulation d’un rendez-vous au Portugal, le Luxembourg va organiser un training camp en février. Pour l’heure, outre les Luxembourgeois, des Norvégiens devraient également être de la partie. Alors que Raphaël Veras attend des réponses de combattants d’autres nations, qu’il a contactés.
Pour la compétition en elle-même, la première date est le K1 d’Istanbul, en mars. Ensuite, tout ira très vite. En mai, place aux championnats d’Europe à Porec (19-22) et trois semaines plus tard (11-13 juin), ce sera le grand rendez-vous de l’année : le tournoi qualificatif pour les JO, à Paris : «Je ne me prends pas la tête. On sait très bien que chaque tournoi peut être annulé à tout moment. Je ne me fie qu’aux informations officielles.»
Romain Haas