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Thionville : les boutiques éphémères, une aubaine pour les Capucins


Les chapeaux de Valérie Rossi sont à découvrir dans la galerie les Capucins de Thionville, jusqu’au 6 mars. (Photo : Pierre Heckler/RL)

Depuis trois ans, la Cour des Capucins de Thionville accueille des boutiques éphémères. Une initiative qui permet de faire le plein malgré la situation sanitaire. Privés de foires et de salons, des artisans et des vendeurs saisonniers ont trouvé refuge dans le centre commercial. Une opération gagnant-gagnant.

Il y a trois ans, lorsque Marie Thuillier, la directrice de la Cour des Capucins , a eu l’idée d’ouvrir les cellules vides à des boutiques éphémères, elle a dû se montrer convaincante. Elle a eu le nez fin.

L’opération a séduit les artisans dont Valérie Bichel, de Bonheurs partagés. «Pour beaucoup, cette formule a mis le pied à l’étrier, ils ont pu se constituer une clientèle et se lancer.» C’est le cas aussi de Vosges literie et d’American dreams, installés de façon permanente.

L’Atelier de Mari’Anne est de retour aux Capucins. (Photo : Pierre Heckler/RL)

De quinze jours à trois mois

«Pour Noël comme à la fête des mères, on croule sous les demandes. On n’a pas la place d’accueillir tout le monde.» La situation sanitaire a amplifié le dispositif. «Les vendeurs saisonniers sont privés de foires, salons et marchés. Ils ont trouvé ici un lieu pour travailler.»

C’est le cas de Valérie Rossi, qui a fait de la chapellerie son gagne-pain il y a huit ans. «Je suis de Commercy mais je viens régulièrement à Thionville. Un mois aux Capucins et lors des braderies en centre-ville. Habituellement, je vais de foires en foires en Alsace, en Bourgogne, en Champagne. Depuis le confinement, tout est annulé et j’ai déjà perdu 40 % de mon chiffre d’affaires.»

Début janvier, elle a trouvé refuge dans la cellule occupée auparavant par Pimkie. «J’y suis jusqu’au 6 mars. Le loyer reste correct. Néanmoins, j’avance à flux tendu. Faute de trésorerie, je n’ai pas pu m’approvisionner auprès de mes fournisseurs.» Dès la Saint-Valentin, elle prévoit de mettre en rayon quelques articles de la collection printemps-été. «Ça peut être une idée cadeau», invite la Meusienne. À la sortie de la galerie, des bijoux en cristaux sont à se procurer.

« Mme Consalvi est une habituée. Les personnes qui intègrent les cellules, même de façon éphémère, doivent respecter le règlement, rappelle Marie Thuillier. On fait en sorte qu’il n’y ait pas de concurrence avec nos sédentaires. Elles peuvent rester entre quinze jours et trois mois. On fournit l’électricité et le chauffage, mais on leur demande une assurance. Nombreux reviennent comme L’Atelier de Mari’Anne, c’est la preuve que l’opération fonctionne.»

L’artiste Michel Peruzzi réalise des dessins très réalistes à partir de photos. (Photo : Pierre Heckler/RL)

Une offre dynamique

En 2021, la Cour des Capucins fêtera ses dix ans d’existence et globalement, le petit centre commercial s’en sort plutôt bien, malgré les trois mois de fermeture.

«Carrefour Market va s’agrandir et proposer un système de drive piéton. Paul s’est installé rue de Paris et a été rapidement remplacé. Certaines enseignes sont là depuis le début et l’arrivée de la Poste en centre-ville a eu un impact positif. On tente au maximum de se démarquer en ouvrant nos portes à des enseignes différentes. Les boutiques éphémères vont dans ce sens et contribuent à combler les vides et à dynamiser l’offre.»

Sabrina Frohnhofer (Le Républicain lorrain)

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