La délégation luxembourgeoise présente à Santiago du Chili pour les championnats du monde jeunes a dû être exfiltrée à la suite de l’attaque de son hôtel. Elle rentre dès aujourd’hui au pays.
On savait que les karatékas luxembourgeois n’abordaient pas dans les meilleures conditions psychologiques et physiques ce grand rendez-vous du calendrier international. Arrivés dimanche, les combattants grand-ducaux avaient dû être confinés dans leur hôtel, au vu des graves événements qui secouent le Chili en raison de la situation sociale du pays.
Après deux jours à s’entraîner dans les couloirs ou les parkings de l’hôtel, Michael Lecaplain, l’entraîneur national, et toute sa troupe ont eu le droit de prendre l’air sur la terrasse de leur hôtel : «On dirait que la situation se pacifie», expliquait l’un des membres de la délégation. Mais mercredi, alors que deux athlètes participaient à la compétition de kata, tout s’est dégradé très vite. Des manifestants ont pris d’assaut l’hôtel où résidaient plusieurs délégations, dont les Luxembourgeois.
«Notre hôtel a été attaqué. Nous sommes en train d’être évacués. Tout le monde va bien. La fédération internationale (WKF) nous avait dit que l’hôtel était sécurisé, mais pas du tout», a déclaré Michael Lecaplain à nos confrères de l’Essentiel.
Sur les réseaux sociaux, Kimberly Nelting a posté une vidéo des manifestations, suivie d’un message alarmiste : « Des manifestants ont investi notre hôtel, si bien que nous avons dû être évacués. Nous n’avons pas nos bagages avec nous et maintenant cela fait des heures qu’on attend qu’on vienne nous chercher. » Et d’ajouter, à l’encontre de la Fédération internationale de karaté : « Nous ne sommes pas en sécurité. Ça ne devrait pas arriver, c’est totalement irresponsable ! ».
Finalement, toute l’équipe a pu être évacuée et transférée en sécurité dans un autre hôtel, comme l’explique Pola Giorgetti, présente sur place pour encourager ses compatriotes : «Personnellement, j’étais à la salle de sport pour encourager les katas. Les autres étaient à l’hôtel quand, tout à coup, les manifestants ont commencé à rentrer dans l’hôtel et à casser des choses à la réception. L’alarme a été déclenchée et les Luxembourgeois ont été évacués dans un endroit sécurisé avec tout le personnel de l’hôtel.» Et après de longues heures, une fois la situation calmée, tout le monde a pu regagner sa chambre : «On a tous récupéré nos valises et un transport organisé par l’ambassadeur nous a emmenés dans un autre hôtel, situé dans une zone beaucoup plus calme.»
Suite à ces très graves événements, le sport passe évidemment au second plan. C’est pourquoi les Luxembourgeois ont décidé de se retirer de la compétition afin de rentrer le plus vite possible. Finalement, une solution a été trouvée et ils rentrent dès aujourd’hui grâce à Air France.
Romain Haas
Le gouvernement suit la situation
Le ministre des Affaires étrangères et européennes, Jean Asselborn, a assuré dans un communiqué que « les services consulaires du ministère sont en contact direct avec la délégation à Santiago ainsi qu’avec les responsables de la Fédération luxembourgeoise des arts martiaux ». Confirmant que « le 23 octobre, l’hôtel dans lequel les jeunes sportifs luxembourgeois séjournaient a été attaqué par des pilleurs, ce qui a nécessité un transfert de la délégation luxembourgeoise vers un autre hôtel ».
Le ministère ajoute que « ce transfert s’est effectué sans incident et l’équipe est en sécurité ».