CHAMPIONNATS DU MONDE À DUBAI Cinq Luxembourgeois sont présents. Si beaucoup sont des habitués, ce sera une grande première pour Adil Khaidar.
Jenny Warling (-55 kg) comme chef de file, Pola Giorgetti (+68 kg), Jordan Neves (-84 kg), Patrick Marques (kata) : autant de noms qui sonnent comme habituels pour les amateurs de karaté au Luxembourg. Mais pas forcément celui d’Adil Khaidar (-75 kg).
Le Mondercangeois de 21 ans, de mère luxembourgeoise et de père marocain, fait pourtant partie depuis longtemps du paysage dans le karaté grand-ducal : «Cela fait dix ans que je suis en équipe nationale, mais jusqu’à présent, on ne m’avait jamais pris avec dans les grands championnats», explique le combattant de 1,86 m, tombé dans la marmite quand il était tout petit : «Je fais du karaté depuis toujours. D’abord à Differdange, puis à Mondercange, quand mon père a ouvert sa salle.» Cela ne l’empêche pas d’écumer les tournois internationaux : «Avec mon club, on a cherché des championnats à droite, à gauche, on participait à beaucoup de tournois en Allemagne, en France, aux Pays-Bas.»
Mais l’arrivée d’une nouvelle direction et d’un comité dont fait désormais partie son père va changer la donne. Si bien qu’il était sur la liste des partants aux championnats d’Europe de Bakou en… mars 2020 : «Mais une semaine avant, le covid est arrivé et tout a été arrêté.» Qu’à cela ne tienne. Alors qu’il devait initialement tirer en -75 kg, le confinement aidant, il a changé de catégorie et tire désormais chez les -84 kg : «J’ai beaucoup mangé, mais je me suis aussi beaucoup entraîné, deux à trois fois par jour et j’ai pris du poids. Je pèse aux alentours de 78-79 kg et j’ai décidé de rester en -84 kg.» Une bénédiction, puisque, dans le même temps, sans qu’il le sache, Jordan Neves a quant à lui également changé de catégorie pour tirer non plus en -67 kg mais en -75 kg, la catégorie initiale d’Adil Khaidar.
Un tempérament d’attaquant
Ce dernier aurait pu fêter sa première lors des championnats d’Europe, mais, blessé aux adducteurs, il avait également dû renoncer. Cette année, il avait certes perdu ses deux combats à Bâle, mais avait bien résisté face à l’Azerbaïdjanais Panah Abdullajev, vice-champion d’Europe en 2021 : «Adil s’est entraîné très dur et avec beaucoup d’engagement cette année, explique Raphael Veras, l’entraîneur national. Il a fait de bons résultats, comme une deuxième place lors d’un match amical Allemagne, Belgique, Luxembourg, Sénégal, une deuxième place aux championnats d’Europe des petites nations et une septième place à l’Open de Bâle. J’essaie de nouveaux athlètes, je leur donne l’opportunité de montrer ce qu’ils savent faire.»
Qui a donc décidé de lui laisser sa chance et de commencer aujourd’hui sa carrière en équipe nationale à l’occasion de ces championnats du monde : «Je suis un peu nerveux. Tout est nouveau.» Mais peu importe qui il va retrouver face à lui, mardi vers midi, il ne peut pas aller contre son tempérament : «L’attente, ce n’est pas trop mon truc. Je préfère toujours aller chercher les points. Maintenant, il faut être réaliste. Mon adversaire a également le même point de vue. Mais mon but, c’est de passer au moins le premier tour!»
Romain Haas
Le programme
Mardi : Pola Giorgetti (+68 kg/56 inscrites), Adil Khaidar (-84 kg/79), Jordan Neves (-75 kg/81)
Mercredi : Jenny Warling (+55 kg/55)
Jeudi : Patrick Marques (kata/75)