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JO-2024 : Paris lève le voile sur son projet olympique


(Photo : AFP)

Paris dévoile les détails de son projet olympique pour 2024 qui devrait consacrer une vision centrée sur la jeunesse, la maîtrise des coûts et l’héritage, lors d’une cérémonie à la Philharmonie mercredi après-midi.

Sites, budget, philosophie, avenir des équipements… Les principaux thèmes de la candidature sont déclinés dans un dossier d’une soixantaine de pages qui sera simultanément remis au CIO sous la forme d’une clé USB.

On en connaît déjà les grandes lignes, notamment en termes d’équipements: Stades et arenas existants, comme le Stade de France (cérémonies et athlétisme), Jean-Bouin (rugby), le Parc des Princes (foot) ou Bercy (basket, judo, lutte) y sont associés à d’emblématiques lieux de la capitale comme les Invalides (tir à l’arc), le Grand Palais (escrime, taekwondo) ou le Champ de Mars (beach-volley). C’est une volonté, de la part du mouvement sportif comme des autorités politiques, d’utiliser tous les attraits de Paris.

Le projet possède, sur le plan des équipements, un énorme atout: excepté le village des athlètes de 17 000 lits prévu sur l’Ile-Saint-Denis et le centre nautique d’Aubervilliers, les équipements existent déjà ou sont programmés et financés, que les JO aient lieu à Paris ou non.

Le budget qui sera annoncé dans le dossier sera de fait relativement resserré : 3,2 milliards d’euros pour le volet opérationnel, financé par un subside du CIO et la billetterie, auxquels il faut ajouter 3 milliards d’euros pour les infrastructures dont 1 md pour les constructions spécifiques aux JO (rénovation du stade de France, construction de la piscine) et 1,7 md pour le village au financement duquel devraient prendre part des investisseurs privés.

Bernard Lapasset et Tony Estanguet, les co-présidents de Paris-2024, présenteront par ailleurs la vision de la candidature: «Pourquoi Paris veut les Jeux et surtout pourquoi le choix parisien sera le meilleur pour le mouvement olympique», explique Lapasset, le président de World Rugby.

Inspirés par l’exemple de Londres-2012, les porteurs du projet entendent mettre l’accent sur l’héritage, matériel et immatériel, que laisserait des jeux Olympiques en France, en Ile-de-France.

La Seine-Saint-Denis comme l’East End londonien

Il sera forcément, dans leur discours, question de la Seine-Saint-Denis. Territoire phare des JO-2024, le département le plus jeune et l’un des plus pauvres de France, bénéficierait en effet d’une sérieuse réhabilitation comme l’East End de Londres il y a dix ans.

C’est d’ailleurs ainsi que la maire de Paris, Anne Hidalgo, très longtemps hostile à la candidature, avait expliqué sa volte-face. Ce territoire «est stratégique par sa population, jeune, dont les parents sont nés souvent ailleurs, une population qui a envie de s’engager, qui aujourd’hui nous envoie des messages de détresse», déclarait-elle après les attentats de janvier.

Les événements de novembre n’ont fait que renforcer l’évidence du discours. Les JO, pour ses partisans, doivent, par le sport, retisser le lien d’une société divisée.

De même que le slogan, peut-être provisoire, le film manifeste de Paris-2024 sera révélé en avant-première à la Philharmonie, néo-monument parisien situé à la lisière de la Seine-Saint-Denis. Ce ne sera pas celui qui sera montré aux électeurs du CIO en septembre 2017 à Lima mais une première ébauche qui permettra de lancer la campagne de communication.

Enfin, Paris découvrira mercredi l’argumentaire détaillé de ses concurrentes, Budapest, Los Angeles et Rome qui enverront également leur projet au CIO et le dévoileront simultanément. Toutes les villes devront envoyer une seconde mouture de leur dossier en octobre 2016.

AFP/M.R.