Entraînement, entraîneur, partenaires, mentalité : Michel Erpelding a tout changé. Et est prêt à se lancer vers le monde pro.
Voilà plusieurs années que Michel Erpelding est sur le circuit. Il y a quatre ans, à Minsk, le jeune homme, alors entraîné par la légende irlandaise Gerry Storey, découvrait le haut niveau. Et les Jeux européens. Depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Beaucoup de choses se sont passées pour un homme désormais âgé de 28 ans et qui est prêt à donner une nouvelle orientation à sa carrière.
Après avoir été basé de longues années en Irlande, le covid est passé par là. De retour au Luxembourg, il a ensuite fait des allers-retours entre la Suisse et le Grand-Duché, sans trouver ce qui lui convenait. Mais c’est au Luxembourg, en août dernier, que la vie du poids lourds (-92 kg) va basculer, quand il rencontre le Cubain Felix Merlin : «Des Français étaient venus pour faire du sparring avec un coach cubain. À l’issue de la séance, je lui ai demandé si on pouvait travailler quelques minutes. Et j’ai eu les 15 meilleures minutes d’entraînement depuis au moins deux ans. Alors, je lui ai tout de suite demandé si je pouvais m’entraîner avec lui. Et il a dit oui!»
C’est ainsi que Michel Erpelding s’est retrouvé à Charleville-Mézières, où le Cubain donne ses cours. Malgré son très jeune âge (38 ans), le technicien a déjà une sacrée expérience : «J’ai commencé à 10 ans avec le meilleur coach du monde. J’ai fait près de 250 combats amateurs. J’ai été en équipe nationale junior et élite en étant longtemps dans le top 5 de ma catégorie, ce qui veut dire quelque chose à Cuba.» Mais la vie n’est pas facile. Et Felix, une fois son diplôme d’entraîneur en poche, décide de quitter son île : «C’était la meilleure solution.» Il se retrouve au Cambodge, où il s’installe plusieurs années. Avant d’atterrir en France, par amour, à Charleville-Mézières, où il est toujours basé.
Si le mental suit les qualités physiques…
Dans son groupe d’entraînement, que Michel Erpelding a donc intégré il y a quelques mois, il compte deux Cubains. Dont notamment Yoenlis Hernandez, double champion du monde (2021 et 2023), qui vient lui aussi de s’enfuir de Cuba : «C’est le meilleur -92 kg du monde. Et peut-être le meilleur toutes catégories confondues.» Et c’est donc notamment avec lui que Michel Erpelding met régulièrement les gants.
Clairement, l’ancien bagarreur veut s’incrire dans la durée avec son nouveau coach : «Je suis sûr de vouloir terminer ma carrière avec lui. Cette séance, c’était vraiment un truc de fou. Il est tout ce que je recherche chez un entraîneur!»
Et c’est avec lui qu’il compte rapidement passer pro : «Mon style n’est pas fait pour la boxe amateur, on me l’a toujours dit. Et Felix m’a tout de suite dit que mon premier combat serait directement en 8 rounds alors que normalement, c’est plutôt 4.» Confirmation du technicien : «Michel est un diesel. Il a besoin de temps pour mettre en place sa boxe. Il a un gros potentiel. Tout ce qu’il faut pour faire un bon pro. Maintenant, il doit encore beaucoup travailler. Notamment sur le plan mental.»
Et du mental, il faudra en faire preuve pour une compétition qui s’annonce très relevée, à Cracovie. Mais avec une énorme récompense à la clef puisque les deux finalistes de la catégorie décrocheront leur billet pour Paris : «Le niveau est très relevé», prévient Felix Merlin. Le tirage au sort, qui s’est déroulé jeudi, lui a réservé une entrée en matière face au Grec Vakgan Nanitzanian : «Je ne l’ai jamais affronté, mais on a fait du sparring ensemble, il y a un an, et je l’ai souvent vu combattre», explique le combattant grand-ducal.
Chez Michel Erpelding, la question n’est pas le talent. Il a déjà prouvé qu’il l’avait en remportant, l’an passé en Lituanie, un tournoi international : «Dans cette compétition, j’ai battu facilement le n° 3 en Europe. Je pense qu’il a seulement dû me toucher une fois», confie-t-il. Si, avec les conseils avisés de Felix Merlin, l’aide de sparrings de luxe et si la tête suit, Michel Erpelding a le package pour faire un bon boxeur. Et surtout un bon pro. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.
Samedi 13 h, 1er tour en 92 kg : Michel Erpelding (Lux) – Vakgan Nanitzanian (Gre)