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[Cyclisme] Berbourg, le champ des possibles


Colin Heiderscheid s’apprête à remettre en jeu son maillot. (Photo : luis mangorrinha)

L’exemple de Colin Heiderscheid, tenant du titre, sera dans toutes les têtes dimanche au départ des championnats nationaux élites-espoirs.

Avec l’acquisition de son titre qui restera symbolique, puisque pour la première fois depuis bien longtemps dans le championnat national, on vit David terrassant Goliath avec un Colin Heiderscheid longtemps resté médusé, interdit, c’est un tabou qui est tombé l’an passé à Nospelt. On n’imagine pas pour autant que l’histoire repassera les mêmes plats ce dimanche pour la course phare de ces championnats nationaux, grand raout du cyclisme luxembourgeois, qui a migré cette fois sur les routes de Berbourg.

Mais au moins, cet exploit que le coureur de Leopard-TOGT a réalisé a permis à tous les coureurs du rang continental, et ils sont nombreux au départ puisqu’on n’en dénombre pas moins de douze, de comprendre que tout restait possible. À condition de s’entendre. «L’an passé, dans notre échappée, Il y avait trois coureurs avec contrat et trois coureurs sans contrat, rappelle le tenant du titre. Comme nous arrivions à six, tout le monde grimpait sur le podium. Chacun avait un intérêt à rouler (…) J’ai eu beaucoup de chance, car dans notre groupe, tout le monde avait contribué. Personne n’avait fait moins de travail que les autres. Cela m’a beaucoup aidé… On n’avait jamais connu cette situation dans un championnat.»

Pour autant, et même si le parcours de Berbourg cultive de belles ressemblances avec celui de Nospelt, Colin Heiderscheid ne se berce d’aucune illusion. Même si, en cas d’arrivée groupée, un Alex Kirsch, deuxième de la dernière étape du Giro à l’issue d’un sprint massif, pourrait lui être sans doute supérieur, les professionnels de première et deuxième divisions, ne prendront aucun risque. D’ailleurs, lui-même n’y songe pas dans l’immédiat.

«Les plus forts risquent de partir vite»

Colin Heiderscheid poursuit : «Mon succès a ouvert une voie et je pense que cela peut se reproduire à l’avenir, mais peut-être pas cette année. Beaucoup de coureurs vont essayer de recommencer. Je crois que cette année à Berbourg, cela va être différent. Beaucoup de coureurs voudront tenter, mais cela va durcir immédiatement la course et les plus forts risquent de partir vite…»

C’est la problématique et tout le charme de la course en ligne élite. Pour former un peloton digne de ce nom pour ce championnat, il convient d’additionner les coureurs amateurs (élites sans contrat et espoirs sans contrat), les six coureurs professionnels de première et deuxième divisions (Bob Jungels, Kevin Geniets, Alex Kirsch, Michel Ries, Arthur Kluckers et Luc Wirtgen), et enfin les douze pensionnaires de troisième division évoluant en Continental.

Si un espoir remporte le classement scratch, c’est lui qui sera sacré champion national (contrairement au cyclo-cross), bien que le championnat espoirs se dispute la semaine prochaine en Suisse avec la formule des trois pays (Suisse, Allemagne et Luxembourg) qui a déjà fait ses preuves. Voilà pour le décorum. Reste à imaginer le scénario qui va prévaloir.

Chaque année, les coureurs des équipes continentales deviennent plus forts

Ce n’est pas la chose la plus aisée. Alex Kirsch, le nouveau champion national de contre-la-montre, aimerait à l’évidence poursuivre sur sa lancée et réaliser un doublé. «Le parcours est dur, mais il n’y a pas de grosse difficulté. On l’a vu l’an passé : chaque année, les coureurs des équipes continentales deviennent plus forts. Avec un kilométrage plutôt court pour nous, c’est compliqué de faire la différence. Kevin (Geniets) et Bob (Jungels) marchent toujours fort. Cela sera très intéressant, et c’est difficile de prévoir comment la course va se dérouler. Le doublé? Oui, pourquoi pas…», explique ainsi le Luxembourgeois de Trek-Segafredo.

Le cas des deux coureurs de l’équipe Tudor est particulier. Si, pour le moment, la saison de Luc Wirtgen reste polluée par des problèmes de genoux, Arthur Kluckers, qui sort du Tour de Suisse, a signé une belle deuxième place mercredi dans le chrono. «Depuis le début de la saison, cela va bien, juge-t-il. Je suis content de ma forme.»

Après un stage en juillet, il reprendra la route avec le Tour de Pologne (29 juillet-4 août). Avec un premier maillot de champion national élite sur le dos? «Le petit avantage qu’on a, c’est d’être deux (NDLR : avec Luc Wirtgen), on va essayer de faire de notre mieux pour gagner. Si on est dans le final, cela peut jouer mentalement si l’un de nous deux reste dans les roues», répond-il.

Ivan Centrone, l’empêcheur de tourner en rond

Même s’il évolue en troisième division avec Global 6 Cycling, Tom Wirtgen, jouera sa chance : «Ma troisième place dans le chrono montre que je suis encore dans le coup, même si je ne pouvais rivaliser avec Alex (Kirsch) et Arthur (Kluckers) qui ont eu un programme de course solide. On a beaucoup de professionnels au départ. Ce sera une course offensive, je pense, et tout le monde pourra devenir champion, comme on l’a vu l’an dernier. Je n’ai rien à perdre, je tenterai ma chance. Cela risque de rouler comme en juniors, même si c’est une course professionnelle. J’essaierai de ne pas me faire piéger comme l’an passé.»

D’autres comme Ivan Centrone (Materiel-velo.com) peuvent jouer un rôle d’empêcheur de tourner en rond. «Tout est possible, on l’a vu l’an passé à Nospelt. Pourquoi pas? Je suis en forme malgré un programme de courses restreint (NDLR : dernièrement son équipe a été recalée en dernière minute du Tour de Belgique pour un simple défaut administratif). Je vis cette saison comme ma dernière occasion de monter à l’étage du dessus, je n’ai rien à perdre», rappelle-t-il ainsi.

De son côté, Mathieu Kockelmann, rasséréné par son titre dans le chrono, envisage sereinement son premier championnat avec l’élite. «Je pense que les coureurs élites ne vont rien lâcher. Mais je vais faire de mon mieux», promet-il ainsi.

Mais impossible de ne pas revenir vers les coureurs de Leopard-TOGT, qui ont donc eu la peau des coureurs WorldTour l’an passé. «Le but sera d’essayer de garder le titre. Il y aura moyen de faire une course d’équipe, même s’ils seront durs à battre», indique Mats Wenzel, tombé malade dans le Baby Giro, mais visiblement bien remis sur les rails….

Le programme

SAMEDI

Courses en ligne :

13 h :  cadets (m/f), 5 tours de 8 km, 40 km
13 h 05 :  minimes (m/f), 4 tours de 8 km, 32 km
15 h 30 : débutants (m/f), 8 tours de 8 km, 64 km
18 h : masters, 8 tours de 8 km, 64 km

DIMANCHE

Courses en ligne :

10 h : juniors, 6 tours de 15,8 km, 94,8 km
10 h 05 : dames, 5 tours de 15,8 km, 79 km
14 h :  élites : 9 tours de 15,8 km, 142,2 km

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