Malmenées samedi (21-37), les Bascharageoises ont montré un tout autre visage dimanche en Coupe EHF bien que battues par le Slavia Prague (19-25).
Plus de deux mois. 42 jours exactement se sont écoulés entre la dernière apparition de Käerjeng en championnat – une balade contre le Standard (25-10) – à ce retour à la compétition, samedi, lors d’un 3e tour aller de la Coupe EHF European Cup face au Slavia Prague soldé par un magistral revers (37-21). À peu de chose près donc le même écart mais, cette fois, les Bascharageoises ont ressenti à leur tour la détresse habituelle de ses victimes en Axa League dont le parcours ne souffre d’aucune bavure (5 succès en 5 matches).
Cette défaite face aux Tchèques n’est, en soi, pas surprenant puisqu’elle reflète la place du handball féminin luxembourgeois sur la scène continentale. L’an dernier, au 1er tour de la Coupe EHF (la vraie cette fois), Käerjeng avait vécu un véritable supplice face à Byasen, s’inclinant 86-25 (!) sur l’ensemble des deux rencontres. Les Norvégiennes quittèrent la compétition au tour suivant. En 2018, Minsk, qui avait atteint le 3e tour, s’était dégourdi les jambes lors de leur entrée en lice face aux Bascharageoises (62-33).
Profitons de ce match car on ne sait pas quand on aura lieu le prochain
Dimanche donc, pour leur second acte d’un tour de Coupe d’Europe qui était assurément leur dernier, les protégées de Zoran Radojevic désiraient sortir la tête haute et ne pas subir le même revers que la veille au soir dans un centre sportif où l’atmosphère était quelque peu frisquette. Des masques en guise de cache-nez, c’est bien, mais pour chanter, ça l’est moins. «On était 64 spectateurs contre aux 300 habituels, ça fait drôle mais bon, il y a des choses plus importantes que le sport», relativisait Yannick Schuler moins d’une heure avant le coup d’envoi. «Et puis, profitons de ce match parce qu’on ne sait pas quand aura lieu le prochain…»
Ce «retour», Jenny Zuk et ses partenaires désiraient l’entamer comme elles avaient bouclé l’«aller». Surtout, ne pas sombrer comme hier où elles furent rapidement dépassées par les évènements (12-4,15e). Et c’est ce qu’elles firent puisque les Bascharageoises se permettent de mener au score sur un but Andrea Marin parfaitement servie par sa gardienne, Mélanie Eckelt (3-2, 6e). Malgré trois exclusions temporaires d’affilée, elles s’accrochent (5-5, 16e) à un adversaire coupable de trop de pertes de balle. Ces efforts permettent à Zuk et les siennes de ne compter «que» cinq pions de retard à la pause (10-15). Moins que les onze de la veille (10-21).
On aurait pu craindre un essoufflement en seconde période face aux professionnelles tchèques mais les Bascharageoises restent à distance respectable (16-20, 49e). Courageuses, elles bouclent l’année 2020 de belle manière. «On a montré qu’on savait aussi jouer et ce même si nous ne sommes pas professionnelles», déclarait satisfaite Jenny Zuk. Quand aura-t-on de les revoir à l’œuvre ? «Ma mère est venue aujourd’hui en me disant „je viens car je ne sais pas quand j’aurais l’occasion de te revoir jouer“.» Espérons qu’il ne lui faudra pas attendre deux mois…
Charles Michel