[Handball] Il faudra encore compter avec les Red Boys

Un premier match à domicile soldé par une défaite (25-26), qui plus est dans un match attendu face au champion en titre, ça peut laisser des traces. Surtout quand vous vous appelez Esch et que vous figurez, pour bon nombre d’observateurs, comme l’un des grands favoris de ce nouvel exercice de Sales-Lentz-League.

Ce n’est pas Sacha Pulli, auteur de 9 buts samedi soir sur le parquet du Hall Omnisports Henri-Schmitz, qui dira le contraire  : « Cela ne fait jamais plaisir de perdre de la sorte, surtout devant notre public. Même si la saison est encore longue, il va vite falloir se remobiliser et repartir de l’avant. »

En face, les Red Boys sont arrivés lancés et bien décidés à défendre chèrement leur titre, avant de se coltiner un calendrier démentiel qui les verra fouler les parquets européens entre deux journées de championnat à l’occasion de la coupe EHF. Dans cette confrontation de gros bras, le début de partie est à l’avantage des locaux qui imposent du rythme en mettant le danger sur la défense 6-0 mise en place par les Differdangeois.

Dès lors, le duo Pulli-Vasilakis réussit à perforer presque à chaque fois Grzybowski, le dernier rempart visiteur. Si bien qu’après un quart d’heure, les Red Boys se retrouvent sévèrement bousculés et relégués à quatre longueurs (8-4).

On se demande à ce moment précis du match comment les rouge et blanc vont faire pour colmater ces deux courants d’air nommés Pulli et Vasilakis qui emportent tout sur leur passage affichant à cet instant du match des stats impressionnantes (3/3 aux tirs pour le joueur grec et 6/6 pour le centre du HBE). Mais Goran Vukcevic, le coach des Red Boys, avait prévenu avant le match  : « On va se battre jusqu’au bout, on ne lâchera rien. La pression, elle est sur les épaules d’Esch. »

Des Red Boys plus lucides

Et l’effectif du champion avec les Hoffmann, Knez, Thierry, Kratovic, Podvrsic et consorts rime toujours avec qualité. Surtout lorsqu’il y a dans les buts un Zuzo qui s’est rappelé à ses plus belles années, écœurant progressivement les tireurs eschois dès qu’il prit la place de Grzybowski dans la cage. Mais comme cela ne semblait pas suffire, Differdange s’est mis à réussir tout ce qu’il entreprenait y compris les kung fu, à l’image de celui concocté par Hoffmann au-dessus de la défense du HBE (52 e ). Le coup était parfait (18-19, puis 19-22) à la 46 e minute.

Mais Esch, grâce à Muller, revient tout près tout près (23-24). Mais la déception est quand même au rendez-vous pour les joueurs d’Holger Schneider lorsque Alen Zekan, sur son aile, maintient l’écart jusqu’au buzzer (25-26). « On revient sur la fin, mais on n’arrive pas à faire basculer le match psychologiquement de notre côté dans le money time, on a peut-être manqué de lucidité », analysait Sacha Pulli à l’issue de la rencontre.

Muller, fou de rage après l’arbitre qui refusait d’arrêter la partie pour essuyer la balle, a symbolisé la nervosité qui a gagné les rangs eschois dans les dernières minutes. Entre deux équipes aux arguments sensiblement identiques, Goran Vukcevic le reconnaissait  : « Ce soir (samedi) , je crois que c’est l’équipe la plus calme qui l’a emporté. »

Du côté eschois, chacun espère que cette déconvenue ne sera qu’un accident et qu’elle permettra de rebondir encore plus fort pour ce groupe en quête de cohésion et d’automatismes.

Gilles Tarral