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[Handball] Igor Anic : «J’aimerais bien ajouter un titre à mon palmarès»


Igor Anic a porté à 39 reprises le maillot de l’équipe de France. (Photo : thw kiel)

Le pivot français (36 ans), champion d’Europe (2014) et du monde (2015) avec les Bleus, s’est récemment engagé avec les Red Boys. Il nous raconte.

Le communiqué annonçant sa signature, intitulé «un champion du monde chez les Red Boys» et transmis par son nouveau club lundi dans la soirée à l’ensemble de la presse sportive luxembourgeoise, a eu l’effet d’une bombe. Et pour cause : le pivot français Igor Anic (36 ans) – également et entre autres champion de France avec Montpellier (2006), d’Allemagne avec Kiel (2008, 2009 et 2010), formation avec laquelle il a aussi gagné la Ligue des champions (2010), et de Slovénie avec Celje (2018 et 2019) – va fouler les parquets de l’Axa League. Dès ce samedi pour le choc face à Käerjeng ?

Comment passe-t-on du Japon, où vous avez effectué votre dernière saison avec le club du Daido Steel Phenix, aux Red Boys?
Igor Anic : Ça s’est fait tout simplement. Mon petit frère (NDLR : Mario), qui n’est pas si petit que ça d’ailleurs (il rit), a joué quelques années à Dudelange et il travaille au Luxembourg. J’étais dans une situation où je n’avais pas de club au retour du Japon puisque la saison là-bas se termine en mars. Du coup, je me suis retrouvé en plein milieu d’une saison en Europe et pour les trois derniers mois qui restaient, je n’ai rien trouvé. J’ai trois enfants et avec les semaines et les mois qui passaient, on s’est dit qu’il fallait bien se poser quelque part. Et puis la vie continue, même s’il devait ne plus y avoir de handball. Alors, on s’est dit pourquoi ne pas venir tenter notre chance ici au Luxembourg pour se rapprocher de mon petit frère et être près de la famille ? Et les opportunités de travail et de business sont sûrement très intéressantes. Donc, on est venus ici et on espère pouvoir réussir. J’ai déménagé par pur hasard à 800 mètres de la salle d’entraînement. Mes enfants s’entraînent au club, donc je les emmène plusieurs fois par semaine et je reste pour les regarder. L’équipe une s’entraîne juste après celle de mes deux garçons. Alors, j’ai tenté ma chance même si l’équipe n’avait pas forcément besoin d’un joueur en plus parce qu’elle est déjà bien en place et qu’elle marche bien. Je me suis dit pourquoi ne pas essayer d’apporter mes connaissances et mon expérience à cette équipe s’il y a un intérêt. Et puis, au bout de quelques semaines, ça s’est fait un peu par hasard et par chance aussi. J’ai signé jusqu’à la fin de la saison. Je suis très content !

Avant cette aventure nippone, vous n’aviez connu que des expériences en Europe. C’est comment le handball au pays du Soleil levant?
C’était une expérience très enrichissante sur tous les plans. Par rapport à l’aspect culturel, le fait de découvrir un pays complètement différent de ceux qu’on connaît en Europe est très enrichissant. J’ai eu la chance de partir avec ma famille et mes trois enfants. Pour eux aussi, découvrir que dans le monde, il n’y a pas qu’une façon de faire, une façon de vivre et s’ouvrir à de nouveaux horizons était une expérience exceptionnelle à un si jeune âge (3, 8 et 10 ans). Sur l’aspect handball, c’est une façon complètement différente de faire. Que ce soit au niveau des entraînements et des matches ou de l’organisation de la Ligue. L’heure des matches aussi, par exemple, j’ai joué à 12 h 30 ou 13 h plusieurs fois. Le plus tard, c’était à 17 h face au club de Tokyo dans lequel jouait Luc Abalo. Les joueurs sont des amateurs à 90 % dans le sens où ils ne vivent pas de ça, ils travaillent ou étudient à côté. Mais dans le comportement, dans la façon de vivre handball, ils sont extrêmement professionnels, parfois même beaucoup plus que certains joueurs que j’ai pu côtoyer, qui eux étaient des professionnels. Au niveau de l’abnégation, de l’engagement, de l’intensité, alors que pour eux c’est juste une  »passion », c’est vraiment exceptionnel.

Je suis arrivé dans un groupe où il y a une très bonne ambiance, ça travaille bien, c’est très sérieux et l’organisation est très bonne

Pour en revenir au Grand-Duché, vous connaissiez donc le championnat par l’intermédiaire de votre frère?
Oui, c’est ça. Souvent, quand il y avait des matches retransmis sur RTL, il nous envoyait le lien à mon père et moi pour qu’on puisse les regarder. J’en ai vu plusieurs et aussi un ou deux en live quand je suis venu le visiter. Je connais un peu le championnat, mais pas plus que ça non plus.

Votre intégration s’est bien passée?
Super bien passée ! Je suis vraiment arrivé dans un groupe où il y a une très bonne ambiance, ça travaille bien, c’est très sérieux et l’organisation est très bonne. Honnêtement, ça ne pouvait pas être mieux. Je suis arrivé sur la pointe des pieds, pour justement essayer de ne pas faire trop de vagues dans un groupe qui fonctionne déjà bien et qui est ensemble depuis plus de deux mois pour cette saison. J’essaye de faire au mieux pour m’adapter. Mais j’ai eu la chance d’être bien accueilli donc l’intégration a été facile et rapide.

Et vos premières semaines d’entraînement?
Ça fait maintenant deux semaines que je m’entraîne avec l’équipe donc ça me permet aussi, après une longue pause depuis le mois de mars, de revenir petit à petit aux bonnes sensations, de réhabituer mon corps à l’intensité, à l’enchaînement des entraînements. Je pensais pouvoir jouer le dernier match contre Rumelange, mais tous les papiers n’étaient pas prêts et ce n’était pas forcément plus mal. Ça m’a permis d’avoir une semaine de plus pour me préparer, pour faire connaissance avec les joueurs, le style de jeu, la tactique, etc. Toutes ces choses-là qui sont également très importantes. Ça fait deux semaines que je m’entraîne et, a priori, ce week-end, ça devrait être bon pour le match.

Igor Anic, ici sous ses nouvelles couleurs avant la séance d’entraînement de jeudi. Photo : dr

Donc vous allez faire vos débuts ce samedi soir (20 h 15) contre Käerjeng?
Normalement oui, sauf nouvelles informations. Mais en principe, ça devrait être bon.

Quels sont vos objectifs pour cette saison? Que ce soit à titre personnel et à titre collectif.
À titre personnel, je dirais que c’est de donner mon maximum, comme toujours. De pouvoir aussi, et c’est vraiment très personnel, transmettre cette passion du handball à mes deux fils qui s’entraînent au club et qui aiment de plus en plus le handball. C’est d’essayer de jouer au meilleur niveau possible dans mes capacités actuelles. Et au niveau du collectif, je pense que le club a des ambitions de gagner des titres, et voilà, j’aimerais bien ajouter un titre à mon palmarès qui est déjà assez étoffé. J’ai eu la chance d’être champion de France avec Montpellier, champion d’Allemagne avec Kiel et champion de Slovénie avec Celje. J’aimerais ajouter une ligne à mon palmarès, celle de champion du Luxembourg avec les Red Boys. Je pense que ce n’est pas utopique de dire qu’on a l’équipe pour ça. À nous de continuer à travailler, à moi de m’intégrer pour qu’on aille tous ensemble vers le même objectif et qu’on puisse soulever un trophée à la fin.